Depuis que les forces militaires US ont tenté de forcer les positions de l'armée syrienne pour s'infiltrer aux alentours de la base russe de Qamichli, les tensions ne cessent de s’accroître sur l'axe stratégique M4, axe que la Syrie et ses alliés contrôlent déjà en grande partie et où la Turquie et ses alliés font tout pour leur chercher noise. Selon Al-Masdar News, les unités de l'armée syrienne ont été largement déployées ce mardi, 17 décembre sur les deux côtés de la route Tell Tamer-Abou Rasseine dans la banlieue nord de Hassaké, pour assurer la sécurité des déplacés qui regagnaient leurs villes et villages. Il s'agit effectivement de deux localités par où passe l'autoroute M4 et qui se trouvent régulièrement sous le feu des terroristes soutenus par Ankara.
L’armée syrienne a ainsi consolidé ses positions sur la route précitée non seulement pour assurer la sécurité des déplacés qui reviennent chez eux, mais aussi pour rétablir le transit routier, coupé depuis des années dans le Nord-est syrien et ce, à la faveur d'une Turquie dont le président vient d'appeler les États-Unis à signer un contrat pour la contrebande du pétrole syrien, et ce, à l'effet de financer la création d'une zone tampon turco-américaine en lieu et place de l'actuelle zone tampon dont tente de s'emparer Ankara sans pour autant le pouvoir puisque l'axe Syrie-Russie lui fait totalement barrage.
Depuis la dernière rencontre d'Astana où la Turquie a été amenée par la force des choses — à savoir les tensions en Méditerranée orientale — à jouer le jeu et à signer en présence de la délégation syrienne (une première) une déclaration finale plutôt conforme aux souhaits de Damas qu'aux vœux d'Ankara, les observateurs constatent une colère contenue des mercenaires terroristes d'Ankara, exprimée sporadiquement par des attaques meurtrières à la fois contre la population, mais aussi contre les forces armées.
Ainsi, le processus de retour des déplacés syriens, accéléré ces derniers jours par le déploiement ultra rapide de l'armée syrienne dans différentes localités du nord et ce, sous la surveillance rapprochée des Russes, demande une double protection surtout sur la toute dernière région à avoir été sécurisée qui est Abou Rasseine et de ses villages environnants, y compris Tel al-Ward.
Néanmoins, ce retour de l'État syrien n'est pas accepté aussi facilement. Mardi, des terroristes soutenus par la Turquie ont affirmé avoir pris pour cible, pour la première fois, les forces russes et en avoir tué et blessé un certain nombre dans une localité au sud d'Alep. Il s'agit de terroristes de l’Armée nationale syrienne (ANS) ou ex-Front de libération syrien, soutenus par la Turquie qui dans un communiqué, disent avoir éliminé plusieurs militaires russes le long de l'axe Khalsah dans la banlieue sud de la province d'Alep.
L'information n'a pas été confirmée par le ministère russe de la Défense qui a l'habitude de ne pas rester silencieux dans de pareils cas, ce qui pourrait signifier qu'il s'agit plutôt d'une annonce-propagande. Cela dit, une telle annonce pourrait aussi avoir son propre sens. Le sud d'Alep se trouve également sur l'autoroute M4 et Ankara — comme le précisait il y a encore quelques jours à la chaîne chinoise Phoenix le président syrien : "Les USA pillent le pétrole syrien pour le vendre à la Turquie" — en veut toujours à la Russie de l'avoir empêché à en prendre le contrôle. Au cours de son entretien, Bachar al-Assad a dénoncé la collaboration de la Turquie dans le temps avec al-Nosra, puis avec Daech et aujourd'hui avec les États-Unis pour détourner le pétrole syrien avant d'assurer que l'État syrien ne resterait pas les bras croisés.
Le 27 novembre, l'aviation syro-russe a lancé une première série de raids contre les sites de contrebande de pétrole situés entre Jarablous et Tall tamar, sous contrôle turc et l'attaque a, semble-t-il, toutes les chances de se reproduire, surtout si les terroristes pro-Ankara se mettent à s'en prendre aux forces russes. Lundi soir, l’armée syrienne n’a pas hésité à pilonner des positions des terroristes de l’ASN et de Hayat Tahrir al-Cham en attaquant le gouvernorat d’Alep et les villes de Nobl et Zahraa.