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"Les USA, alliés de l'Iran, malgré eux", s'interroge Abdel Bari Atwan

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les effectifs de la marine iranienne./IRNA

Alors que les exportations iraniennes de pétrole sont tombées de 2 millions de barils par jour à moins de 390 000 barils par jour en août, elles sont revenues à la hausse après le retour de la Chine à sa position de principal acheteur de pétrole iranien, a écrit le rédacteur en chef de Rai Al-Youm Abdel Bari Atwan. Selon le journal, l'Iran, sous blocus et sanctions américaines depuis 30 ans, dispose désormais de nombreux moyens pour vendre son pétrole, offrant d'importantes réductions sur les ventes aux clients, les coûts d'expédition et d'assurance sans compter des facilités de paiement. De quoi rendre attractif le pétrole iranien pour les clients, notamment les clients chinois.

Mardi, le commandant en chef de la marine iranienne a dévoilé la date de la tenue des exercices navals conjoints Iran-Chine-Russie lors d'un tête-à-tête avec le numéro deux des relations publiques de l'armée populaire chinoise, le général Zhao Yuan Ming : la manœuvre aura pour nom " Ceinture de sécurité maritime" et elle se déroulera le 27 décembre, a souligné le contre-amiral Khanzadi qui a surtout fait état de la disponibilité iranienne à échanger "des renseignements blancs", "des données techniques" et "des expériences en termes de lutte contre la piraterie" avec la partie chinoise.

« Les démarches à venir s'inscrivent dans le cadre des liens historiques entre deux grandes et anciennes civilisations chinoise et iranienne et le facteur "maritime" qui y a joué un rôle axial. Notre stratégie commune est une stratégie des mers ce qui rend doublement important le poids des forces maritimes de part et d'autre ». Selon le commandant, l'Iran et la Chine envisagent désormais des chantiers de construction navale conjoints, des visites de travail et des échanges universitaires : "il est vrai que la puissance hégémonique US est sur le point de s'effondrer et cet ennemi agonisant fait tout pour empêcher des retrouvailles irano-chinoises". 

Et bien, affirme l’auteur de l’article, c'est sans doute cette grande évolution qui a fait réveiller l'Europe qui, en se soumettant aux diktats US, a fait voler en éclat un accord nucléaire historique qui aurait pu ouvrir grand les portes d'un grand pays comme l'Iran sur les États européens. Au fait, la victoire de l'Iran consiste à savoir tenir tête et de le faire en sorte qu'après un été 2019 de tous les dangers où on a parlé d'une coalition US puis une coalition européenne de guerre contre l'Iran, l'Europe revienne à la case départe et que six pays européens adhèrent au mécanisme « commercial » d’Instex qui en compte désormais neuf à savoir la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, la Belgique, la Suède, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas et la Finlande. Et bien ce sont des pays qui, en été, voulaient faire la guerre à l'Iran et qui contribueront désormais paradoxalement à faciliter les échanges avec ce même Iran. C'est une grande victoire que les Iraniens ont arrachée du cœur même des pires sanctions qui soient. Or, cette victoire n'aurait pu avoir lieu sans cette force armée dont le pays jouit et qui bien imposante dans le secteur balistique, tend à se manifester en mer.  

Et le rédacteur en chef de Rai Al-Youm d'ajouter : « Priver l’Iran d’acheter des chasseurs après la victoire de la Révolution islamique et l’orienter dans une guerre de 8 ans avec l’ancien régime irakien n’ont fait que développer les industries militaires iraniennes et la fabrication des équipements militaires très sophistiqués. C'est sans doute cette même victoire qui a poussé le ministre omanais Youssef ben Alawi à se déplacer encore une fois en Iran pour discuter sans doute de l'initiative de paix d'Hormuz, une formule que l'Iran propose à ses voisins arabes et qui a tout pour finaliser un pacte de non-agression: « L’approche arabe actuelle des monarchies du golfe Persique, tels que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, pour ouvrir des voies de dialogue avec l’Iran est la meilleure option à nos yeux, car, premièrement, ils (pays arabes) ne peuvent pas compter sur la protection des États-Unis et deuxièmement, les États arabes du golfe Persique seront les plus touchés si une guerre venait à éclater avec l'Iran. Les pays arabes ne perdent pas de vue non plus les alliances iraniennes, celle avec la Russie et la Chine et se disent sans doute que les années à venir seront encore pires », a souligné Atwan.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV