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Yémen : Riyad est en pourparlers avec Ansarallah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats saoudiens montent la garde avant le déchargement des secours d'un avion cargo de l'armée de l'air saoudienne, le 12 mars 2018. ©AFP/Getty Images

La frappe de drones de 14 septembre contre le géant pétrolier Armaco a fini par faire fléchir l’agresseur saoudien. Riyad vient de reconnaître avoir cédé à Ansarallah. En effet, c’est une grande marche arrière de la part de l’Arabie saoudite que de se mettre à la table de dialogue avec les Houthis qu’elle n’a cessé de mépriser et qu’elle a toujours refusé de reconnaître comme un acteur déterminant de la vie politique du Yémen. La signature hautement médiatisée de l’accord entre les hadistes et les sudistes ne peut masquer la grande défaite que constitue l’annonce du dialogue de Riyad avec Ansarallah, et surtout l’échec cuisant de la désormais inexistante coalition pro-saoudienne.

L’Arabie saoudite confirme être en pourparlers avec Ansarallah du Yémen afin de mettre un terme à la guerre dans le pays, a annoncé mercredi 6 novembre un responsable saoudien confirmant officiellement pour la première fois le dialogue entre les deux parties.

Ce commentaire intervient après que l’Arabie saoudite a négocié un accord de partage du pouvoir entre le gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi et les séparatistes du Sud, qui, selon les observateurs, pourrait ouvrir la voie à un accord de paix plus large.

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« Nous avons un canal ouvert avec Ansarallah depuis 2016. Nous poursuivons ces communications pour soutenir la paix au Yémen », a déclaré un haut responsable saoudien cité par AFP.

« Nous ne fermons pas nos portes avec Ansarallah », a-t-il affirmé.

Le responsable, qui a requis l’anonymat, n’a pas donné plus de détails sur les pourparlers, mais les pourparlers interviennent après que les attaques de missiles et de drones d’Ansarallah sur les sites pétroliers saoudiens se sont accélérées au cours de l’été, suivies d’une accalmie au cours des dernières semaines.

Les combattants d’Ansarallah n’ont pas, quant à eux, fait de commentaire dans l’immédiat.

Après le feu vert donné par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, la coalition dirigée par les Saoudiens est intervenue au Yémen en 2015 lorsque les combattants d’Ansarallah se sont rapprochés d’Aden, deuxième grande ville du pays, poussant Abd Rabbo Mansour Hadi à s’enfuir en exil saoudien.

Riyad aurait espéré une victoire rapide contre Ansarallah, mais se serait plongé dans un bourbier qui lui aurait coûté des milliards de dollars et porté atteinte à sa réputation pour avoir dévasté le pays le plus pauvre de la région.

Après plus de cinq ans de défaite militaire saoudienne au Yémen, les États-Unis ont appelé en septembre l’Arabie saoudite à amorcer le dialogue avec Ansarallah.

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La confirmation des pourparlers intervient au moment de la mise en œuvre lente d’un accord de cessez-le-feu à Hudaydah, détenu par Ansarallah, qui a été convenu entre le gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi et la Résistance yéménite en Suède à la fin de l’année dernière.

Un accord qui a été considéré par le Yémen comme la meilleure chance jusqu’à présent de mettre fin au conflit qui dure depuis plus de quatre ans, mais il semble rester suspendu à un fil avec des violations signalées.

La Résistance a, de son côté, proposé de mettre fin à toutes les attaques contre l’Arabie saoudite dans le cadre d’une initiative de paix plus large, répétant par la suite sa proposition malgré les frappes aériennes continues de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite.

Convaincu par l’inefficacité du système américain de missile sol-air à moyenne portée, Patriot pour protéger ses sites vitaux, Riyad n’a accepté de dialoguer qu’après avoir subi les attaques de drone perpétrées le 14 septembre contre deux de ses installations pétrolières qui revendiquées par Ansarallah, ont assommé la moitié de la production du géant saoudien Aramco et porté un coup dur à la réputation de la puissance d’armements fabriqués aux États-Unis.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV