Le président US qui accusait en 2016 Clinton d'avoir créé de toute pièce Daech, est apparu ce dimanche sur les écrans pour clamer triomphalement que, lui et son armée, ont tué comme un « chien » Al-Baghdadi. Il a remercié en passant la Turquie, la Russie et même la Syrie pour l'avoir aidé dans cette tache périlleuse: l'élimination physique du chef terroriste qui, tout comme Ben Laden à son époque, s'est laissé exploser pour que les « boys » n'aient pas à approuver, cadavre à l'appui, que cet extravagant récit n'en est pas un de plus, destiné à leurrer l'opinion américaine et mondiale. Mais à quoi rime cette absurde sortie trumpienne?
Au fait le président US cache son jeu qui a consisté, depuis l'annonce du retrait américain du nord-est de la Syrie, à faire entrer des dizaines de terroristes daechistes jusqu'à la capitale irakienne Bagdad. En 2014, les Irakiens ont fait barrage, à la faveur de la fatwa du Marjayah, à l'invasion des hordes de Daech. En 2019, ce même Daech a débarqué à Bagdad et dans d'autres villes du sud irakien et ce, à bord des hélicoptères US depuis la Syrie voisine. Infiltrés par dizaines dans les rangs des manifestants, les Daechistes déguisés chassent désormais ceux qui ont fait l'échec du projet US. C'est pourquoi l'Amérique a tué sa créature. Est-ce la fin de la partie ? Bien sûr que non. Il est hors de question que le peuple irakien se laisse massacrer par des agents déguisés de l'oncle Sam. Ce dimanche, des forces anti-terroristes sont déployés à Bagdad. La vraie guerre a commencé, celle qui expulsera les USA.
Les forces antiterroristes déployées dans les rues de Bagdad
L'Irak déploie des forces anti-terroristes pour protéger les bâtiments publics de Bagdad. Le Service antiterroriste d'élite irakien a annoncé, dimanche 27 octobre, avoir déployé des forces dans les rues de Bagdad, sur ordre du Premier ministre Adel Abdel Mahdi, afin de protéger d'importants bâtiments de l'État alors que les forces de sécurité étaient en pleine activité pour assurer la sécurité des manifestants.
« Des forces du Service de lutte contre le terrorisme ont été déployées dans certaines zones de Bagdad pour protéger les bâtiments de l'État face aux fauteurs de troubles qui cherchent à profiter des moments où les forces de sécurité s’occupent de la sécurité des manifestations et des manifestants », indique le communiqué.
Les Irakiens ont repris vendredi leurs manifestations contre le chômage, la corruption et la récession économique. Des heurts avec les forces de sécurité ont contraint les autorités irakiennes à établir un couvre-feu dans certaines provinces d’Irak.
Samedi, le porte-parole du gouvernement irakien Saad al-Hadithi a rejeté l’implication du service de sécurité dans le meurtre d’un certain nombre de manifestants au cours des protestations de vendredi.
« Ouvrir le feu sur les protestataires lors d’une manifestation pacifique, cela n’est pas dans le cadre des intérêts du gouvernement irakien. Le service de sécurité a déjà reçu un ordre pour ne pas tirer sur les manifestants », a-t-il expliqué.
Samedi soir, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a rencontré les commandants des services de sécurité et de la police afin d’examiner la situation en cours à Bagdad et dans d’autres provinces. Le Premier ministre a demandé aux responsables présents à cette réunion de coopérer avec les citoyens irakiens pour maintenir la stabilité du pays.
Dans ce droit fil, l'alliance Fatah, le deuxième grand bloc parlementaire d’Irak, a demandé à Bagdad d’opter pour des mesures rigoureuses vis-à-vis des meurtriers et des fauteurs de trouble.
L’alliance Fatah a demandé, dans un communiqué, au Premier ministre irakien de passer à l’acte pour mettre fin aux actes de sabotage qui ont lieu au cours des manifestations populaires dans certaines provinces d’Irak.
« Les protestations devront se dérouler dans des lieux prédéterminés et selon un calendrier préfixé pour que les services de sécurité puissent en assurer la sécurité. La protection des citoyens irakiens et des biens privés et publics est une question primordiale », indique le communiqué.
De son côté, le Commandement de l’opération conjointe en Irak a annoncé, dans un communiqué, que les forces de sécurité traiteraient les fauteurs de troubles conformément à la loi antiterroriste.
« Dans la conjoncture où les Irakiens prennent part à des manifestations pour revendiquer leurs droits, certains entendent canaliser ce mouvement en tuant et blessant des civils et en incendiant et détruisant les biens privés et publics », ajoute le communiqué.
Selon le quotidien libanais Al-Akhbar, « les États-Unis, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et des parties au Kurdistan préparent un plan de coup d’État sous couvert de protestations populaires ».