Y a-t-il un risque de débordement? Bagdad a envoyé du matériel militaire aux frontières syriennes après que les autorités turques eurent annoncé leur intention de lancer des opérations contre les paramilitaires kurdes en Syrie. Selon l’agence de presse Fars, des sources militaires irakiennes ont indiqué avoir envoyé du matériel à la frontière syrienne, pour éviter tout risque de débordement et alors que le dirigeant kurde irakien a violemment critiqué la décision US de se retirer du nord-est de la Syrie. Les équipements militaires irakiens ont été déployés sur les frontières iraniennes avec la Syrie, au seuil de l’opération militaire de la Turquie en Syrie », affirment les sources bien informées.
Les sources ont confirmé que le matériel avait été envoyé pour faire face à des événements imprévus pouvant être dus aux opérations militaires turques en Syrie. Les sources n'ont cependant pas fourni d'informations supplémentaires sur le type et la quantité d'équipements miliaires de l’Irak. Mardi 8 octobre des agences d'information ont fait état des frappes aériennes turques contre les bases kurdes sur les frontières avec l'Irak et de l'arrivée d'unités blindées turques sur le territoire syrien. Un appel à la mobilisation générale aurait été lancé ce mercredi à l'adresse des paramilitaires des FDS, soutenus jusqu'ici par les États-Unis, mais qui se sentent abandonnés.
La Turquie envisage de lancer une nouvelle opération sur le territoire syrien sous prétexte de renvoyer des éléments armés kurdes à l'est de l'Euphrate, opération que le gouvernement syrien a décrit comme une tentative d'Ankara de se mettre en danger.
Le chef de l’office d’information de présidence turque, Fakhruddin Alton, a annoncé aujourd'hui mercredi que des troupes turques accompagnées de terroristes affiliés à l’armée syrienne libre (ASL) commenceraient bientôt leurs opérations et qu’ils entreraient sur le territoire syrien.
Il a ensuite proposé deux options aux éléments armés des Unité de Protection du Peuple (YPG) dans le nord de la Syrie: « Ils peuvent quitter [ces régions] ou ce seront nous qui mettrons fin à leur présence embarrassante pour nos actions anti-Daech ».
La Maison Blanche a publié une déclaration après les négociations téléphoniques des présidents américain et turc dimanche soir selon laquelle les troupes américaines se retireraient du nord de la Syrie, décision qui serait interprétée par les analystes comme un « feu vert des États-Unis à la Turquie » pour des opérations militaires contre des éléments kurdes dans le nord de la Syrie.
Les actions de la Turquie ont également suscité la réaction du gouvernement régional du Kurdistan irakien. Erbil s'est déclaré profondément préoccupé dans une déclaration par la décision des États-Unis de se retirer de la zone de sécurité dans le nord-est de la Syrie et par des informations faisant état d'éventuelles opérations militaires turques dans le nord de la Syrie. La déclaration exhortait la Turquie, en tant que membre de la coalition internationale, à s'abstenir de toute action susceptible de saper les progrès réalisés dans la lutte contre Daech, notamment dans la mesure où les centres de détention des éléments terroristes pourraient être incontrôlables.