Quelques jours après que le porte-parole des forces armées yéménites le général Saree a annoncé le succès de l'opération militaire "Nasr Min Allah", Riyad en était à prier, par messagers interposés, à ce qu'Ansarallah ne diffuse plus l'image de ses militaires et officiers capturés. Riyad s'est même dit prêt à libérer 350 prisonniers de guerre d'Ansarallah pour que ces "fichues" images ne soient pas rendues publiques.
Cette information d'Al-Mayadeen, largement relayée par les médias de la Résistance prouve une chose : le volet médiatique de l'opération Aramco, effectuée d'une main de maître, le 14 septembre, a parfaitement réussi, la Résistance yéménite ayant su monopoliser l'attention des médias. À peine remis du choc des frappes contre Aramco, les Saoudiens ont été surpris par l'opération "Nasr Min Allah" qui a réussi à mettre en miettes trois bataillons de défense frontalière saoudienne et placer ainsi sous le contrôle des Yéménites 600 kilomètres carrés du territoire saoudien. À Najran, Ansarallah se trouve désormais à 5 kilomètres du chef-lieu de la province.
La tactique gagnante des Houthis
Radad al-Hachémi, qui commande les trois brigades blindées " Lawa al-Tohid", "Lawa al-Wahda", " Lawa al- Farouq", croyant avoir à saisir l'occasion d'un retrait massif des forces d'Ansarallah se laisse piéger : Ansarallah feint se retirer du district de Keta qu'il contrôlait depuis longtemps, attirant ainsi le général al-Hachémi dans un guet-apens. À la tête de centaines de blindés, le général fait marche vers le sud de Najran avant que la Résistance lance sa vaste offensive sur deux axes du Nord-Ouest et du Nord-Est et s'attaque aux trois brigades à l'aide de ses unités balistiques, de drones et de ses combattants au sol, ce qui se résulte à 2 000 captifs, 500 morts et blessés, tandis que 250 véhicules blindés Toyota et plusieurs chars Abrams tombent entre les mains d'Ansarallah. Une opération quasi parfaite, accomplie en plein territoire saoudien sous 300 raids aériens consécutifs et qui fait dire au saoudien lambda ceci : avant la guerre, les Houthis étaient au Yémen, désormais ils sont chez nous !
L'opération "Nasr Min Allah" a marqué le passage d'Ansarallah du stade dit "opérations de petites taille et quotidiennes" au stade dit "Grande offensive" dont l'effet médiatique est encore plus dévastateur pour le régime de Riyad.
Le général Saree s'explique : « la deuxième phase de "Nasr Min Allah" a eu pour nom « "Martyr Abol-Hassanein". Cette phase déclenchée le 3 septembre s'est soldée par la libération de deux zones d’al-Fare et d’al-Soue, deux localités stratégiques qui donnent accès aux hauteurs donnant sur la ville de Najran. Nos fouilles ont donné lieu à la découverte de documents qui rendent authentique la collusion des forces d’al-Qaïda et de Daech avec les militaires saoudiens contre la nation yéménite. »
Lire : Missiles, drone, unités au sol plus des "taupes" d'Ansarallah, de 2 000 militaires capturés
Cinq jours après l'annonce de l'opération surprise "Nasr Min Allah", les forces yéménites ont tiré trois missiles de type Zelzal-1 et plusieurs obus de canon sur les positions des mercenaires saoudiens dans la province de Hajja, province yéménite limitrophe de Najran. C'est le front Hiran qui a été pris pour cible. Alors en quoi la donne a changé depuis le volet Aramco-Nasr Min Allah? En cinq ans de guerre, Ansarallah devenue une armée agit sur le champs de bataille en conjuguant les troupes au sol, les unités balistiques et antiaériennes.
La coalition et ses alliés se montrent non seulement incapables de protéger les infrastructures les plus stratégiques du royaume saoudien, mais également de protéger le territoire saoudien d’incursions massives des combattants yéménites dotés d’armes antichars et de missiles guidés.
Le système de défense aérienne saoudien Royaume, basé sur des équipements du complexe militaro-industriel US, a démontré son inefficacité totale à protéger les alliés. Les bases militaires US comme celles d’al-Udeid au Qatar ou encore les bases britanniques et françaises, respectivement à Oman et aux Émirats arabes unis, ont été incapables de détecter et encore moins d’intercepter les attaques balistiques de la Résistance yéménite en direction du centre de la péninsule arabique. Un porte-parole de la base US au Qatar s’est même contenté de dire que les forces US ne peuvent surveiller partout à la fois et cela indique une défaillance de l’ensemble du dispositif de défense occidental dont les capacités réelles gonflées par le marketing et les médias n’ont cessé de décliner. Le naufrage saoudien au Yémen est un prélude au naufrage occidental au Moyen-Orient.