Ce qui s'est produit le matin du samedi 14 septembre est plus qu'un séisme... La Résistance yéménite a réduit de 5 millions barils par jour la production d'un royaume saoudien qui s'acharne sur le Yémen depuis cinq ans, commettant des massacres à grande échelle, et ce, de manière quotidienne. Depuis samedi, les commentaires ne cessent de se multiplier et on se demande par où la Résistance yéménite a mené une si spectaculaire attaque : 10 drones se sont abattus sur deux raffineries fort anciennes du royaume appartenant à ARAMCO, l'une étant bien active depuis 1940. Il s'agit de villes de Buqayq et à Khurais.
L'ampleur de l'attaque a été telle que le ministère saoudien de l'Intérieur n'a pas risqué aucun démenti. Reuters dit qu'une quinzaine d’ambulances évacuait des blessés et que les colonnes de fumée continuent à envahir la ville. Entre la capitale yéménite, Sanaa et la province d'Ach-Charqiya où se trouvent ces deux raffineries, il y a quelque 1500 kilomètres de distance. Buqayq se situe à 30 kilomètres de la côte du golfe Persique et à 75 kilomètres de Bahreïn. Sur l'axe du sud-ouest, la ville se distance de 250 kilomètres des Émirats, quelque part entre Al-Dammam et Al-Ahsa. Le général Saree, porte-parole des forces armées yéménites, a qualifié cette attaque d'étape 2 des opérations de dissuasion contre un ennemi qui a poussé des millions de Yéménites à se nourrir de l'herbe depuis 5 ans.
C'est peu de dire que l'Arabie saoudite et ses alliés et protecteurs d’Israël aux États-Unis en passant par les Émirats sont en état de choc. C'est le troisième coup assassin contre les installations d'ARAMCO en moins d'un an, ce géant qui possède des réserves estimées à 22 milliards de barils.
La première attaque au drone a visé le 14 mai le pipeline Est-Ouest et l'interruption du flux pétrolier n'a duré que quelques heures. La seconde au drone remonte au 17 août et a visé le méga gisement pétrolier Al Shaybah. Mais celle de Buqayq, encore plus violente, restera dans les annales de l'histoire. Dans son communiqué laconique, le général Saree rend hommage aux "braves gens" qui "en Arabie saoudite" ont aidé à ce que cette opération particulièrement réussie se déroule bien.
Que sous-entend cette affirmation?
L'éditorialiste de Raï al-Youm y revient dans son édition de 15 septembre et lance une série d'hypothèses les unes plus effrayantes que les autres pour les États-Unis, principaux membres de la coalition anti-Yémen et leurs paires saoudiens, israéliens et émiratis. " Est-il possible que les dix drones soient lancés à l'assaut à partir du territoire de l'est saoudien? Après tout, la province pétrolifère d'Ach-Charghia à majorité chiite est connue pour être le parent pauvre du royaume où le régime de Riyad réprime, tue, torture en toute impunité. Et Bahreïn, est-il possible que les pièces composantes de ces drones auraient été trafiqués depuis le territoire bahreïni où se trouve la 5e flotte US? Les Israéliens en accusent les Hachd al-Chaabi irakiens qui se seraient vengés des frappes israéliennes contre le territoire irakien en lançant leurs drones contre l'est de l'Arabie saoudite. Une chose est sûre: si c'est le cas, le front irakien contre l'Arabie saoudite et Israël vient d'être ouvert".
Dans la foulée de ces attaques balistiques contre le sud saoudien, les forces yéménites ont aussi tiré trois missiles balistiques contre le sud saoudien. Histoire de rappeler que désormais drones et missiles agissent ensemble. Trois missiles balistiques de type Zelzal-1 ont été tirés samedi soir par l’armée et les Comités populaires, surnommés également Ansarallah sur le point de passage d’Alb à Asir dans le sud saoudien.
Atwan renvoie aux propos du général Saree qui a promis d'étendre son champ d'action si le régime saoudien et ses alliés et protecteurs ne cessent pas les massacres des Yéménites.: " Ansarallah ne cache pas son appartenance à l'axe de la Résistance et ses liens avec le Hezbollah. La semaine dernière, le secrétaire général du Hezbollah affirmait : " la Résistance a de nombreuses options pour faire face aux États-Unis et leur politique de sanctions". L'attaque au dronte du 13 septembre vient de bousculer la production pétrolière sur le marché et poussé les États-Unis à récompenser la réduction d'ordre 50% de la production saoudienne. Cela s'appelle la douloureuse revanche d'un peuple sans défense qui parvient à secouer le géant US au pied d'argile.