Ce lundi 2 septembre au soir, le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, a prononcé un discours dans lequel il s’est particulièrement attardé sur les résultats de l’opération de représailles du Hezbollah dans le sud du Liban.
« Grâce aux sacrifices de nos combattants, nous avons réussi à obtenir un acquis important qui consiste à stabiliser l’équation de dissuasion face à l’ennemi », a affirmé Seyyed Hassan Nasrallah.
« Nous avons auparavant promis de riposter aux actes des sionistes, depuis le territoire libanais, le long de la frontière [avec la Palestine occupée]. C’est ce qui a eu lieu et qui marque le point fort de la Résistance », a souligné Nasrallah.
Toujours d’après le secrétaire général du mouvement de résistance libanais, la simple peur créée chez l’ennemi après le discours [de dimanche soir] était l’équivalent d’un châtiment. Ils [les Israéliens] ont évacué les zones frontalières et aucun soldat ni véhicule blindé n’a été constaté le long de la frontière.
« L’ennemi avait été prévenu ; pourtant, ils ont tous pris la fuite et aucun mouvement n’a été remarqué jusqu’à une profondeur de sept kilomètres à l’intérieur de la Palestine occupée », a ajouté Seyyed Hassan Nasrallah.
Plus loin dans ses propos le secrétaire général du Hezbollah a évoqué la spectaculaire opération de la Résistance au cœur des territoires occupés en détail après avoir remercié les responsables libanais pour leur soutien unanime: " Je remercie les dirigeants de l'État, les présidents qui ont suivi nos démarches et qui ont adopté des positions qui nous importent beaucoup. Idem pour nos médias qui ont accordé une couverture continue aux événements. Faisons un bilan de la situation:
1- Les frappes israéliennes contre le village syrien d'Aqraba ont provoqué la mort en martyre de deux jeunes combattants Daher et Zbib. Quelques heures après, l'ennemi a lancé une double attaque au drone piégé, contre la banlieue sud. Et là je révèle un point important: cette opération israélienne a fait long feu. L'ennemi connait parfaitement la cible qu'il a cherché à bombarder, et qu'il a raté grâce à Dieu.
2- Dans la foulée , nous avons affirmé que le Hezbollah n'acceptera à aucun prix le changement des règles d'engagement en vigueur depuis la guerre de juillet 2006. Et nous l'avons dit ouvertement que nous allons riposter à partir du territoire libanais, depuis la frontière et peut-être même en profondeur des territoires occupés de la Palestine. Le Hezbollah aurait pu dissimuler son intention de répliquer, mais une grande partie de sa riposte se basait sur le facteur psychologique. C'est là un grand défi qu'a bien relevé la Résistance. Depuis mon discours de dimanche dernier, l'ennemi n'a cessé de vivre dans un état de crainte sans précédent. Depuis ce discours, Israël a retiré ses soldats, a évacué ses casernes, ses postes militaires. Aucune patrouille n'a été observée sur place. L'ennemi a déserté les postes avancées. Toute une caserne qui abrite d'habitude un QG a été évacuée et ce retrait s'est fait à la frontière avec le Liban et même à une distance de 5 à 7 km à l'intérieur d'Israël. Les colonies sont complètement désertes. Les colons se sont réfugiés dans des abris. Des mesures sécuritaires strictes ont été prises, et les batteries de défense antimissile aérienne ont été activées.
Donc, cet Israël, qui se veut comme l'armée la plus puissante de la région, s'est trouvé dans un état de paralysie totale à une distance de 5km de ses frontières. C'est une défaillance pour une entité sioniste qui ressemble plus que jamais à une toile d'araignée.
« Du côté du Liban, les Libanais vivaient normalement. Les combattants étaient déployés dans leurs positions, les agriculteurs étaient dans leurs champs et les habitants se déplaçaient librement. De plus, la résistance a décidé d’agir en plein jour. Elle n'a pas bombardé la ligne frontalière, malgré les cibles fictives comme les jeeps militaires à bord desquels étaient installés des soldats mannequins. Cela prouve notre force et notre bravoure.
Le plus important de cette opération c'est qu'elle a été exécutée en plein jour, malgré les menaces et les avertissements de tous les responsables israéliens. Sans oublier les médiations et les messages diplomatiques qui nous mettaient en garde contre toute riposte. Ce qui est important c'est que ni le Hezbollah ni les médiateurs ne se sont pliés à ces menaces.
Quand nous menions des opérations militaires dans le passé, nous agissions depuis les fermes occupées de Chebaa. Cette fois, nous avons frappé le cœur des territoires occupées en 1948. Or le Hezbollah a brisé la ligne rouge de l'ennemi.
L'Israélien, qui normalement détruit et bombarde tout sur son passage, a tout fait pour contenir ses réactions. L'ennemi a choisi des cibles désertes pour ne pas pousser le Hezbollah à élargir son champ d'action.
Nous avons ainsi établi une nouvelle équation sur le terrain: pour le Hezbollah, les lignes rouges n'existent plus parce que l'ennemi a tenté de changer les règles d’engagement.
Notre victoire réside dans cette nouvelle équation: quand vous nous attaquez, tout votre territoire situé au cœur de ceux de 1948 sera sous le feu de la Résistance.
Retenez cette date historique: le 1er septembre 2019 marque une nouvelle étape dans la défense et la protection du Liban. Les lignes rouges n’existent plus.
Ces dernières années, pour des raisons internes, nous avons évité de répondre à la violation de notre espace aérien par les drones israéliens.
Aujourd'hui, nous retenons le droit du Liban à défendre son espace aérien, et dorénavant, ceci fera partie de notre mode d'action. Sur le terrain, nous allons prouver notre nouvelle position.
Quand nous allons abattre un premier drone, certains vont nous dire que cette action provoquera une tension au Liban. À ces gens, je leur dis clairement: "Allez discuter avec les Israéliens pour mettre fin aux vols de leurs drones, parce que nous n'accepterons jamais cela."
Nous venons donc de terminer ce round des confrontations en imposant une nouvelle équation et en renforçant la force de dissuasion.
Voilà comment ce dirigeant idiot, éclaboussé par des affaires de corruption, a payé le prix de ses tentatives de changer les règles d'engagement. »