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Oléoduc Kirkouk-Baniyas : la convergence irano-irakienne se renforce

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'Iran et l'Irak travaillent à la relance de l'oléoduc Kirkouk-Baniyas. (Photo à titre d'illustration d'Al-Monitor)

Le renouvellement de l’oléoduc Kirkouk-Baniyas est un important facteur de convergence sur le plan énergétique dans la région eurasiatique qui assurera les intérêts économiques communs des pays du Moyen-Orient et qui aidera l’Europe à mettre fin à sa dépendance envers le système de transport d’énergie américain. Plus de détails avec un article publié par le journal russe Vzgliad.

« Le risque d’éclatement d’un conflit militaire dans la région du golfe Persique a mis en péril le principal itinéraire de transfert de pétrole depuis le Moyen-Orient vers l’Europe via le détroit d’Hormuz.

Les spéculations sur le prix de pétrole ont atteint les 500 dollars le baril, après que des responsables iraniens eurent seulement menacé de fermer le détroit d’Hormuz. Mais il y a une autre option sur laquelle travaillent conjointement l’Iran et l’Irak.

Certaines sources font part de lancement de négociations entre Téhéran et Bagdad au sujet de la réactivation de l’oléoduc Kirkouk-Baniyas, long de 800 kilomètres (reliant le gisement pétrolier de Kirkouk en Irak au port de Baniyas en Syrie au large de la Méditerranée). Cette relance s’avère indispensable pour assurer la continuité du transit pétrolier en cas de tout éventuelle confrontation militaire américano-iranienne qui risquerait d’aboutir à la fermeture du détroit d’Hormuz.

Ces dernières années, la RII a plus d’une fois annoncé qu’elle se réserverait le droit de fermer le détroit d’Hormuz si elle n’arrivait pas à exporter son pétrole via ce passage maritime. Les récents événements survenus dans le golfe Persique ont fait grimper les tarifs des protections assurance pour les pétroliers.

Oléoduc Kirkouk-Baniyas, un historique plein de vicissitudes

L'oléoduc Kirkouk-Baniyas avait été fermé pendant la guerre Iran/Irak, avant de rouvrir en 1990 pour la consommation syrienne. Cet oléoduc avait été créé après la fin de la Seconde Guerre mondiale à une époque où l’Occident était en quête de nouveaux moyens pour assurer son contrôle au Moyen-Orient en remplacement d’anciennes colonies qui étaient en train de s’effondrer. Ce pipeline avait été créé par British Petroleum sur les territoires irakien et syrien et les Britanniques comptaient pouvoir l’utiliser pour faire avancer leur fameuse politique qui dit “Sème la discorde et gouverne !”

La partie la plus vulnérable de cet itinéraire de transit d’hydrocarbure était l’Irak. En 1972, l’Irak était le premier pays producteur à pouvoir reprendre au cartel américano-britannique le contrôle de cet oléoduc. Le gouvernement irakien a décidé de relancer en 2000 l’oléoduc Kirkouk-Baniyas qui jusqu’alors était resté très peu rentable. Mais la réouverture n’a duré que trois ans. Le projet a été suspendu après l’attaque des États-Unis et de leurs alliés contre l’Irak.

En novembre 2017, le gouvernement iranien a signé avec l’Irak un mémorandum d’entente préliminaire prévoyant le transfert d’environ 30 à 60 mille barils de pétrole par jour depuis Kirkouk à la raffinerie de Kermanchah dans l’Ouest iranien.

L’expert des questions politiques et professeur à l'École des hautes études en sciences économiques de Moscou, Leonid Krutakov, indique que l’Iran prête une grande importance aux projets de transfert d’énergie vers la mer Méditerranée.

“La guerre syrienne a commencé en juillet 2011, peu de temps après que l’Irak, l’Iran et la Syrie eurent signé une note d’entente pour construire un gazoduc depuis le champ gazier Pars Sud (Sud iranien) jusqu’à l’Europe. La valeur de ce nouveau gazoduc était estimée à 10 milliards de dollars et il était prévu que le transfert de gaz commence par cet itinéraire en 2014 ou au plus tard en 2016.”

Oléoduc Kirkouk-Baniyas : fin de dépendance européenne envers les ressources énergétiques américaines

Le lancement de l’oléoduc Kirkouk-Baniyas aurait dû mettre fin à la dépendance de l’Europe envers le gaz de pétrole liquéfié (GPL) américain, mais l’éclatement de la guerre en Syrie a entravé les travaux de construction de cet itinéraire énergétique au cœur du monde musulman. Tout comme l’oléoduc Kirkouk-Baniyas dont la réouverture a été reportée en Syrie et dans le Nord irakien, après le déclenchement de la guerre syrienne.

C’était en juin 2018 que l’Iran a repris le transfert du pétrole depuis le champ pétrolier de Kirkouk. Deux mois plus tard en août 2018, l’Iran, frappé par les sanctions pétrolières américaines, a renouvelé sa proposition aux responsables irakiens, en vue de relancer l’oléoduc Kirkouk-Baniyas.

La Russie, autre partenaire des projets énergétiques au Moyen-Orient

En janvier 2019, la compagnie russe Rosneft a signé avec le ministère libanais de l’Énergie et des ressources de l’eau, un accord qui confie à la partie russe la gestion des travaux aux terminaux et dans les installations pétrolières offshore du Liban. Trois mois plus tard en avril, le Liban a trouvé un accord avec le gouvernement irakien, en rapport avec la remise en fonctionnement de l’oléoduc Kirkouk-Baniyas. Ces évolutions étaient suivies par un accord signé début juillet entre l’Iran, l’Irak et la Syrie, pour créer un corridor de transport multifonctionnel dans le cadre du développement des liens commerciaux, un signal fort montrant que ces pays reviendront aux accords énergétiques qui existaient avant l’éclatement des conflits armés dans la région, et une mauvaise nouvelle pour les États-Unis et leurs alliés… »     

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV