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Syrie: les militaires turcs se trouvent encerclés à Morek

Des soldats syriens crient des slogans en faveur du président Bachar Assad depuis l'arrière d'un camion de l'armée, le 10 août 2011. ©AFP

Les trois ans de jeu du chat et de la souris auquel s'étaient livrés la Turquie et la Russie dans le nord de la Syrie vient de terminer pour le grand bénéfice de l'Etat syrien dont l'armée à bien prouvé que malgré une intense campagne de désinformation, elle sait faire rapide et efficacement. En moins de trois semaines, Idlib décrit par la quasi totalité des médias occidentaux comme bastion "imprenable des rebelles", s'est effondré sur son flanc sud bien que les Etats-Unis, la Turquie et l'OTAN aient tout fait pour que cela ne se produise pas. Les forces de l’armée syrienne ont repris plusieurs nouvelles localités, vendredi, dans le nord de la province de Hama dont celle de Morek où se trouve un poste militaire de l'armée turque, Morek, transformé à la faveur des accords d'Astana et contre ces mêmes accords en un point de trafic d'armes et de terroristes dans le nord syrien. Ankara avait martelé qu'il n'abandonnerait pas son "poste d'observation". Mais au rythme où vont les événéments, Ankara saurait difficilement tenir tête à l'armée syrienne ou encore à la Russie. Vendredi, le nord de Hama passait lui aussi sous contrôle de l'Etat syrien et la Turquie donnait l'impression d'être prise de court. 

"L'armée syrienne a annoncé que ses forces avaient entièrement repris le contrôle de la poche du nord du Hama, dont se sont emparés autrefois des terroristes", a-t-on appris du journal en ligne libanais Al-Masdar News.

Le groupe terroriste Jaysh al-Izza a été chassé de ses dernières positions dans les villes syriennes de Kafr Zita et al-Latamnah situées dans le nord de Hama.

La ville de Kafr Zita est entièrement sous le contrôle des militaires syriens. Plusieurs terroristes ont été abattus et le reste a déposé les armes et s’est rendu à l’armée syrienne. D’autres ont pris la fuite vers un poste d'observation turque à Morek, non loin d’Idlib. Après la reprise de ces localités du nord de Hama, l’armée syrienne se focalise maintenant sur Ma'arat al-Numan, sur la route d'Alep à Hama, dans la province d'Idlib et la plaine d’al-Ghaab, située au sud de Jisr al-Choghour, au nord-ouest de Hama.

L’armée turque a actuellement établi un poste d’observation entre Khan Cheikhoun et Ma'arat al-Numan.Le gouvernement turc a déjà annoncé qu'il ne se retirerait d'aucun poste d'observation situé dans le nord-ouest de la Syrie, alors qu'il était encerclé par l'armée syrienne dans la ville de Morek. L'agence de presse officielle syrienne SANA a confirmé que l'armée syrienne avait pris le contrôle de plusieurs régions de Hama, dont Kafr Zita et Morek.

La Turquie abandonnera-t-elle Morek?

Au fait Ankara n'a pas trop de choix puisque son ambiguité syrienne commençait à devenir bien dangereuse et c'est à ce danger que la Russie a réagi. Moscou a rongé les freins pendant un an, mais la patience est à bout, d’autant plus que les Turcs, de concert avec les Américains, travaillaient insidieusement à couper le littoral syrien qui abrite les deux bases russes, du reste de la Syrie. Lors d’une visite en France lundi, Poutine a même déclaré lors d’une conférence de presse que la Russie soutenait la campagne en cours de l'armée syrienne, histoire de snober Ankara. Poutine a été très clair faisant remarquer qu’avant l’établissement d’une zone démilitarisée à Idlib par la Turquie, les terroristes contrôlaient cinquante pour cent du territoire de la province, mais maintenant 90% du territoire d’Idlib est sous le contrôle des groupes terroristes.

Côté turque, c'est visiblement le début de la reddition : Erdogan a annoncé certes qu'il s'entretiendrait avec son homologue américain Donald Trump au cours des prochains jours sur les évolutions syriennes tout ajoutant aussitôt que le bureau de la présidence turque se rendra à Moscou mardi prochain pour s'entretenir avec les responsables russes de l'intensification de l'opération militaire syrienne à Idlib. C'est une première marche arrière de la part d'Ankara après la reprise de la ville stratégique de Khan Cheikhoun par l'armée syrienne. Jusqu'ici, la Turquie refusait d'entendre parler d'une remise de contrôle de ses postes d'observation à la partie syrienne. Les agissements turcs se sont multipliés depuis que l'aviation syrienne et russe a attaqué un convoi militaire turc à Idlib et assiégé un poste d’observation à Morek. Cette attaque a sonné le glas d'une époque. Certes, le ministère turc de la Défense a condamné la frappe aérienne contre son convoi militaire, estimant que l’attaque violait les accords conclus avec la Russie.  Mais à Moscou il n'y plus aucune oreille pour entendre les doléances turques. Le convoi qui transportait du matériel militaire lourd, devait équiper les terroristes du Front al-Nosra à Khan Cheikhun, au sud de la province de Hama.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV