La Corée du Nord a de nouveau fustigé la Corée du Sud et les États-Unis pour leur exercice militaire conjoint samedi, soulignant que Washington devrait prendre au sérieux ces avertissements.
L’agence de presse officielle nord-coréenne qui reflète les positions du gouvernement de Pyongyang a mis en garde contre les « conséquences désastreuses » de la poursuite des manœuvres conjointes Washington/Séoul en péninsule coréenne.
Selon Xinhua, malgré les mises en garde de Pyongyang sur la tenue de cet exercice militaire et l’envoi par Kim Jong-un d’une lettre au président américain Donald Trump, Séoul et Washington ont refusé d'annuler ces exercices conjoints.
« Il s'agit d'une négation catégorique et d'un défi flagrant à la déclaration commune historique entre la RPDC et les États-Unis, dans laquelle des engagements ont été pris pour établir de nouvelles relations entre la RPDC et les États-Unis et mettre en place un mécanisme de maintien de la paix durable dans la péninsule coréenne", a ajouté KCNA.
KCNA ajoute que « l’organisation de ces manœuvres ne vise pas à établir un climat de confiance et pourra entraîner des mesures de rétorsion de la part de la Corée du Nord et accroître les tensions dans la péninsule coréenne ».
KCNA a toutefois blâmé les États-Unis d’avoir violé l’accord de dénucléarisation conclu lors du premier sommet historique entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à Singapour en juin 2018. Lors de ce sommet, Washington s’était engagé à faire cesser la tenue de ces exercices. Mais maintenant, de concert avec son allié sud-coréen, les États-Unis sont en train de réhabiliter leurs activités militaires et de durcir ouvertement la pression sur la Corée du Nord.
« Aucune loi ne stipule qu'une seule partie peut revenir sur ses engagements et que l’autre partie doit seulement les respecter. Les États-Unis doivent garder à l'esprit que nos avertissements répétés ne sont pas du vent », ajoute le texte.
Pyongyang a également promis de poursuivre le développement de ses armes.
« La bonne solution pour éliminer toutes les menaces potentielles et directes qui pèsent sur la sécurité de notre État est le développement constant de puissants moyens physiques et leur déploiement pour une guerre réelle. »
Les États-Unis comptent plus de 28 000 soldats stationnés en Corée du Sud. Les exercices militaires conjoints menés par les forces militaires américaines et sud-coréennes ont débuté cette année le 5 août et devraient prendre fin le 20 août.
La Corée du Nord a tiré vendredi 16 août deux missiles qui se sont abattus en mer, a annoncé l’état-major interarmées de la Corée du Sud, un lancement qui est le sixième du genre en trois semaines. Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un a déclaré au début d’août que ces tirs constituaient « un avertissement solennel » adressé à la Corée du Sud et aux États-Unis en raison des manœuvres militaires conjointes menées par ces deux pays.
Pyongyang réprouve ces exercices conjoints réguliers. Le pouvoir nord-coréen les considère comme des manœuvres hostiles préfigurant une invasion de la Corée du Nord. Il avait prévenu que le démarrage de ces manœuvres annoncées serait de nature à empêcher la reprise des discussions entre Pyongyang et Washington sur le programme nucléaire nord-coréen.