Dans une déclaration émise, vendredi matin le 16 juillet, le département d'État américain a menacé de sanctionner l’équipe du pétrolier transportant des barils iraniens fraichement libéré par un décret de la Cour suprême de Gibraltar.
Washington a menacé d'interdiction de visa l'équipage du pétrolier Grace 1, stationné de force depuis le 4 juillet au large de Gibraltar et autorisé depuis hier à reprendre le large.
«D’après les évaluations faites par Washington, Grace-1 aurait aidé le CGRI en transportant du pétrole depuis l'Iran vers la Syrie. Cela peut avoir de graves conséquences pour tous ceux qui sont associés à Grace-1», a écrit dans un communiqué le département d'État des États-Unis.
Le communiqué indique que les équipages des navires aidant le CGRI, en participant au transfert du pétrole iranien ne seraient pas éligibles à un visa américain, ni pour une entrée, au nom des lois américaines, même pas pour une simple entrée [dans un port américain] et ceci, apparemment en conformité avec les lois applicables en Amérique.
Les États-Unis continueront à utiliser tous les outils à leur disposition pour priver l'Iran et ses éléments des ressources nécessaires aux activités déstabilisatrices en Syrie ou ailleurs», a prétendu le communiqué où se lit franchement l'obsession iranophobe des États-Unis qui cherchent à convaincre les autres à suivre leurs politiques anti-iraniennes, par tous les moyens, de leur propre aveu.
Malgré les pressions et la tentative américaine de bloquer le Grace 1, l’immobilisation du pétrolier saisi illégalement le 4 juillet au large de Gibraltar et par les autorités navales britanniques a donc finalement pris fin hier jeudi 15 août.
La Cour suprême de Gibraltar a en effet autorisé le navire à quitter «le territoire britannique» malgré la demande américaine de prolonger l’immobilisation du navire.
Initialement attendue dans la matinée, l'audience sur le sort du Grace 1 prévue depuis des semaines a dû être repoussée de plusieurs heures après l'annonce surprise par le ministère public de Gibraltar d'une demande des États-Unis de prolonger l'immobilisation du pétrolier, demande apparemment déposée dans la nuit.
Mais le juge Dudley a déclaré qu'il n'avait pas été saisi par écrit d'une telle demande. «Cela ne m'a pas été soumis», a-t-il dit.
Réagissant à ce geste positif de Londres, partenaire de l’Iran dans l’accord international nucléaire de 2015, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif a fustigé jeudi sur sa page Twitter, les sanctions américaines imposées contre l’Iran avant de qualifier d’« échouées » les politiques du milliardaire américain devenu président.
« Les États-Unis ont échoué dans la réalisation de leurs objectifs relevant du terrorisme économique contre l’Iran ; objectifs parmi lesquels il y avait le fait de priver les Iraniens atteints de cancer de leurs médicaments », a rappelé le haut diplomate iranien sur sa page Twitter.
Selon Zarif, "Par le biais de la manipulation d'un système judiciaire, les États-Unis ont tenté de voler des biens iraniens se trouvant dans des eaux libres".
« Cette tentative de piraterie maritime témoigne du mépris de Trump pour la loi », rappelle le chef de la diplomatie iranienne.
L’immobilisation illégale du pétrolier et le regain de tensions diplomatiques qui en a résulté ont brouillé les efforts des tats européens qui tentaient de sauver tant bien que mal l’accord nucléaire avec Téhéran.