Depuis 48 heures, Israël, qui se dit prêt à envoyer sa flotte de guerre combattre l’Iran dans le golfe Persique, est sens dessus dessous. Gush Etzion, cette région israélienne située au sud de la Cisjordanie et au nord d’al-Khalil, soit au cœur de la Palestine, a été le théâtre d’une première opération commando cisjordanienne.
La panique qui secoue depuis 48 heures Israël et son armée ne vient pas tant de la mort du soldat israélien capturé, liquidé et dont le corps a été trouvé à l’entrée de la colonie Migdal Oz que du fait que toute cette opération qui n’aurait duré que trois heures s’est déroulée sous la « surveillance » stricte des centaines de caméras de surveillance israéliennes, et alors que le Shin Beth ne cesse de répéter à qui veut bien l’entendre que tout est sous contrôle en Cisjordanie grâce en partie à la « coopération sécuritaire de Ramallah » ! De toute évidence cette coopération n’existe plus.
DEBKAfile, site proche du renseignement de l’armée israélienne est le premier à réaliser l’ampleur du séisme sécuritaire :
« Comment se fait-il que les services sécuritaires n’aient pas été capables de retrouver la voiture qu’ont utilisée les assaillants pour capturer leur victime, le poignarder mortellement, puis le déposer sur le bord de la route menant au kibboutz Migdal Oz dans le Gush Etzion ? Les caméras couvrant la scène auraient dû aider les enquêteurs du Shin Bet à au moins identifier le véhicule des assaillants... S’ils avaient incendié le véhicule comme l’ont déjà fait les Palestiniens par le passé, la carcasse carbonisée de la voiture aurait fini par être retrouvée. Comment donc expliquer sa disparition ? Les assaillants ont soit préparé une cachette pour y déposer le véhicule, soit l’ont démonté pour le faire disparaître. L’une ou l’autre des options attesterait que le soldat israélien est tombé entre les mains d’une cellule palestinienne bien organisée qui avait minutieusement mis en place l’opération, et ce, au nez et à la barbe des radars de surveillance du Shin Bet et des autorités de sécurité palestiniennes à Ramallah. De plus, le corps du militaire israélien n’a pas été découvert à plus de 100 mètres de la porte du kibboutz, alors que la caméra de surveillance se trouvait au-dessus de la tête... »
Pour un Israël qui s’apprête à élire son Premier ministre au mois de septembre, c’est plus qu’une catastrophe : le front anti-Israël vient de s’ouvrir en Cisjordanie. D’où sans doute cette crainte exprimée par les Israéliens dans un sondage récent où ils disent craindre une guerre civile.
Le quotidien Yediot Aharonot a en effet diffusé ce vendredi les résultats d’un sondage effectué par l’institut de géocartographie Gesher.
Selon les résultats de ce sondage effectué dans les territoires occupés, la plupart des Israéliens ont plus peur d’une guerre interne que des menaces étrangères.
Selon ce sondage 55 % des sondés craignent une guerre civile dans les territoires occupés contre 42 % qui ont peur d’une guerre avec des ennemis étrangers.
Ce sondage a été effectué auprès des personnes âgées de 18 ans et plus. Lors de ce sondage, les relations publiques d’Israël avec les juifs à travers le monde ont aussi été examinées.
Selon le rapport du site de la chaîne RT en langue arabe, 65 % des Israéliens ont peur d’une rupture de relations avec les autres juifs dans le monde. Et 36 % craignent une implication plus grande des juifs à travers le monde dans la campagne électorale israélienne contre 65 % qui disent que ce n’est pas le cas.
« Le peuple israélien a bien compris que bien que la politique israélienne consiste à faire croire que le plus grand ennemi et la principale menace ce sont les pays ennemis ou les organisations terroristes, le vrai danger réside en fait dans les divergences et violations internes », a déclaré le directeur de l’institut de géocartographie Gesher, Orit Adato, un général à la retraite de l’armée.