L’Iran et la Russie sont censés mener des exercices conjoints au nord de l’océan Indien, surtout dans le détroit d’Hormuz, d’ici la fin de l’année en cours. Or la portée politique des manœuvres irano-russes est encore plus importante que leur portée militaire. Les analystes politiques voient dans les récents échanges Téhéran-Moscou un signal clair à l’adresse des Américains, dont la politique unilatérale et militariste est à l’origine de l’escalade des tensions dans le golfe Persique.
Le journal russe Izvestia a évoqué dans un commentaire publié le 3 août le récent « protocole d’accord » signé entre l’Iran et la Russie en matière de coopération miliaire pour rappeler les prochains exercices militaires conjoints Iran-Russie qui se dérouleront dans l’océan Indien et le détroit d’Hormuz :
« Les marines russe et iranienne prévoient de mener des exercices conjoints dans la partie nord de l’océan Indien d’ici la fin de l’année. C’est ce qu’a annoncé sa visite en Russie, le commandant en chef de la marine iranienne, le contre-amiral Hossein Khanadi. »
Selon Izvestia, la marine russe a une présence régulière dans l’océan Indien, bien que le nombre des escales de ses navires ait diminué ces dernières années en raison des actes de piraterie commis dans la Corne de l’Afrique où des navires des quatre flottes russes effectuaient des patrouilles continues pendant des années.
Mais pourquoi donc la Russie est-elle de retour dans l’océan Indien ? Selon Izvestia, la Marine russe s’était auparavant déployée dans cette région dans le but d’y mener des exercices conjoints avec l’Inde. Or, ces exercices pourront désormais avoir lieu avec l’Iran surtout que la Russie est en interaction avec ce pays principalement de la mer Caspienne, où la flotte russe visite régulièrement le port iranien d’Anzali.
Les marines russe et iranienne prévoient d’intensifier les interactions militaro-techniques.
Et l’article d’Izvestia d’expliquer :
« Un autre aspect important du “protocole d’accord” signé par les deux pays concerne la question de l’armement. La Russie a la possibilité de fournir des armes à Téhéran, une perspective particulièrement importante dans le contexte des tensions USA/Iran. Actuellement, la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies prévoit le maintien du régime de sanctions sur la fourniture d’armes à l’Iran, mais cette restriction n’est pas éternelle. Il ne fait aucun doute que les États-Unis tenteront de bloquer la coopération militaro-technique d’autres pays avec l’Iran, mais il est évident que vu les événements en cours, Washington n’a aucune chance de pouvoir s’imposer auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, surtout que les États-Unis se sont retirés de l’accord nucléaire. »
Faisant référence aux visites régulières des chefs des forces armées iraniennes en Russie, l’auteur de l’article prévoit que les négociations Iran-Russie s’articuleraient autour de l’essor des interactions militaro-techniques entre les deux pays.