Un jour après la décision hâtive et injustifiable de l’administration US d’inscrire le nom du ministre iranien des Affaires étrangères sur la liste des personnalités sanctionnées en Iran, l’allié traditionnel des États-Unis, le Royaume-Uni, a annoncé qu’il ne se rallierait pas cette fois-ci à la décision US.
« Le Royaume-Uni n’est pas d’accord avec les sanctions américaines à l’encontre du ministre iranien des Affaires étrangères iranien » : c’est ce qu’a déclaré un porte-parole du Foreign Office britannique.
S’adressant au journaliste de l’agence de presse IRNA, vendredi, un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a souligné la nécessité de maintenir la porte ouverte aux solutions diplomatiques face à la montée des tensions.
Le porte-parole de la présidence de la RII, Ali Rabii, a quant à lui réagi dans un tweet aux sanctions imposées par le Trésor américain au ministre des Affaires étrangères :
« [Une telle décision] dévoile la faiblesse de la diplomatie américaine. Les États-Unis ont décidé d’étouffer la voix de l’Iran. Le fait est toutefois que notre diplomatie est à même d’affecter la société américaine, car elle répond aux normes d’excellence de la diplomatie générale. »
En réaction aux sanctions visant Zarif, l’Union européenne a annoncé jeudi qu’elle regrettait la décision des États-Unis d’imposer des sanctions au ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et a promis de continuer à travailler avec lui malgré les sanctions. Le secrétaire général des Nations unies a par ailleurs appelé toutes les parties concernées à observer une retenue maximale.
Le département américain du Trésor, devenu le QG de la guerre économique de Washington contre le peuple iranien, a annoncé jeudi à l’aube qu’il avait inscrit le nom du chef de la diplomatie iranienne sur la liste des officiels sanctionnés iraniens.
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a tenté de justifier sa décision par le fait que Zarif a aidé à mettre en œuvre la politique du Leader de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei.
Interrogé sur la question de savoir quel est son avis sur les sanctions de la Maison-Blanche qui le visent, Mohammad Javad Zarif a rétorqué dans un entretien avec le New York Times le 24 juin :
« Ceux qui me connaissent sont bien conscients que moi et ma famille n’avons aucun bien ni intérêt en dehors de l’Iran. Je n’ai aucun compte bancaire personnel à l’étranger. L’Iran est toute ma vie et je ne suis engagé qu’envers mon pays. Pour cela, je n’aurai aucun problème en cas de sanctions éventuelles. »
« Le seul motif pouvant expliquer les sanctions contre moi serait de limiter mes contacts, mais je doute que cela puisse être efficace. Une telle approche pourrait rendre difficile à l’avenir pour la Maison-Blanche de prendre des décisions sages et fondées sur les réalités », a-t-il confié au journaliste du quotidien américain.