Les missiles yéménites visent et détruisent mais pas de n'importe quelle manière : leur charge, leur portée et leur précision sont telles que les hangars des avions ou des drones ou encore des batteries de missiles antimissiles sont visés. Le 4 juillet, un hélicoptère de combat saoudien stationné à l'aéroport de Najran a été pris pour cible de ces missiles. Idem pour les drones de la Résistance qui ne ratent que très rarement leurs cibles. L'une des cibles militaires situées au sud saoudien qui s'est fait le plus parler d'elle ces derniers jours, reste la base "Malek Khaled" à Khamis Mushait située dans la province d'Asir.
C'est la base principale aérienne de l’Arabie saoudite dans la stratégique province saoudienne. C'est à partir de cette base que des dizaines de chasseurs et de bombardiers de la coalition d'agression décollent chaque semaine pour frapper les zones civiles yéménites. Or contrairement aux aéroports d’Abha et de Jizan, cette base est dotée de batteries de missile "Patriot", lesquelles ne semblent pas être de grand recours face à la puissance balistique d'Ansarallah.
En effet, la base Malek Khaled abrite les 6e et 55e escadrons d’avions de combat F15S, 15e escadrons de Panavia Tornado et des hélicoptères Bel 4132 et AS532 de l'Armée de l'air saoudienne. Les chasseurs F16E émiratis décollent parfois de cette base pour bombarder le Yémen.
En outre, cette base est utilisée lors des manœuvres aériennes conjointes avec les États-Unis en tant que l’une des 4 QG de la force aérienne saoudienne. Contrairement aux aéroports d’Abha et de Jizan, eux aussi situés dans le sud saoudien, la base aérienne Malek Khaled est munie de batteries de missiles Patriot.
Incapable d’intercepter par leurs systèmes sol-air les multiples "drones" yéménites, Riyad a décidé de mener des patrouilles aériennes régulières avec ses F15 équipé d'AIM-120, sans grand succès.
Résultats des attaques sur la base aérienne de Malek Khaled
Au cours des deux dernières semaines, plusieurs frappes de drones ont été menées sur la base aérienne de Malek Khaled. Avant l'attaque du 15 juillet contre cette base aérienne, peu d'attaques de drones et de missiles contre cette base stratégique avaient été rapportées. Dans le passé, Ansarallah lançait des attaques aux missiles balistiques Qaher ou encore aux roquettes Badr 1 contre la base en question. Depuis, l'émergence dans l'arsenal yéménite des missiles Badr F, la base en question est plus efficacement frappée. À vrai dire, les raids fréquents au drone et au missile exercent une forte pression psychologique sur l'armée saoudienne qui s'avère désormais bien difficile à contenir.
C'est là la cristallisation de la promesse de la Résistance, faite il y a un mois : "aéroport contre aéroport". La première attaque visant un aéroport saoudien a été menée par des drones Qassef K2 et missiles de croisière infligeant des dommages au tour de contrôle et au salon de transit de l’aéroport d’Abha (Asir). Vient ensuite le tour des aéroports de Jizan et de Najran pris déjà pour cible d'une quinzaine d'attaques. La plus importante attaque a été celle menée le 4 juillet 2019 contre l’aéroport de Jizan où sont logés les drones d’assaut et les hélicoptères Apache AH64 de l’aviation saoudienne.
Selon les images satellites publiées dans la foulée de l’attaque qui date d'un mois, deux missiles s'abattent sur le hangar des aéronefs. L’un de ces missiles s’est abattu près d’un hangar de drones mais le deuxième a détruit un hangar en béton d’une dimension 50x17.
Ansarallah n’a jamais fait part de type de missile qui a permis une si grande performance, n'empêche que le missile qui est capable de détruire un hangar avec une si grandes dimensions doit être muni d’une tête de guerre et jouir d'une haute précision.
La conclusion?
Les unités de missile de l’armée yéménite et des combattants d’Ansarallah ont peu à peu orienté la flèche de leurs attaques sur les bases militaires les plus importantes dans le sud de l’Arabie saoudite, Malek Khaled à Khamis Mushait, laquelle est située à 15 kilomètre de l’aéroport d’Abha. Ce n'est pas rien quand on sait que des avions les plus sophistiqués saoudiens s'y trouvent et que les Américains s'y déplacent aussi pour mener des manœuvres ou exposer leurs Patriot visiblement paralysés.