Malgré l’annulation par Washington des dérogations accordées à Pékin, la Chine continue à acheter du pétrole iranien.
La Chine continue d’importer du pétrole iranien plusieurs semaines après l’imposition par les États-Unis de sanctions visant à faire cesser les ventes de brut de la République islamique d’Iran.
Selon l’agence Bloomberg, les données douanières officielles publiées hier, vendredi, indiquent que la Chine a importé 855 638 tonnes de brut iranien en juin, soit l’équivalent d’environ 209 000 barils par jour. Ces données renforcent les prévisions des experts qui estiment que Pékin pourrait risquer de se soustraire aux sanctions américaines pour acheter du pétrole à la République islamique d’Iran.
Selon Bloomberg, tous les regards sont tournés vers les achats de brut iranien par la Chine alors que l’administration Trump continue d’exercer ses pressions sur les entreprises et les individus qui ne respectent pas ses restrictions illégales et unilatérales concernant le commerce avec Téhéran. La Chine est l’un des pays qui continuent à acheter du brut iranien.
Selon l’institut FGE, consultant international en matière d’énergie, environ 450 000 barils de pétrole iranien par jour transitaient vers la Chine début mai lorsque les dérogations accordées par les États-Unis à Pékin ont expiré. Néanmoins, des pétroliers ont depuis transporté des millions de barils de pétrole iranien vers la Chine.
La Chine a importé environ 494 000 barils de pétrole iranien par jour au cours des cinq premiers mois de 2019.
En réaction à l’annulation des dérogations accordées par Washington, le gouvernement chinois a annoncé que sa coopération économique et commerciale avec l’Iran ainsi que ses importations d’énergie depuis l’Iran étaient toutes conformes aux normes internationales, et a demandé aux États-Unis de les respecter.
Il y a quelques jours, la Chine a fermement dénoncé les mesures punitives « illégales » imposées par les États-Unis à une entreprise publique chinoise accusée de violer les sanctions unilatérales américaines sur l’achat de pétrole iranien.
Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a annoncé le 22 juillet l’imposition par Washington de sanctions contre la compagnie Zhuhai Zhenrong et son directeur général Youmin Li. Le lendemain, Pékin a répliqué, soulignant être « résolument opposé à l’application par les États-Unis de sanctions unilatérales ».
« Nous exhortons avec véhémence les États-Unis à immédiatement corriger leurs façons de faire erronées, et à mettre un terme à ces sanctions illégales », a déclaré Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger fermement les droits et intérêts légitimes de ses entreprises et particuliers », a souligné Hua Chunying. « Nous avons souligné à plusieurs reprises que la coopération énergétique entre l’Iran et la communauté internationale, y compris la Chine, s’inscrivait dans le cadre du droit international, qu’elle était raisonnable et légitime, et qu’elle devait être respectée et protégée », a-t-elle ajouté.
