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Deux militants exécutés à Bahreïn : le régime refuse de livrer les corps aux familles

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le roi bahreïni et le prince héritier saoudien. (Archives)

Le régime des Al-Khalifa s'est engagé sur une voie sans retour : après avoir normalisé avec le régime de Tel-Aviv et plaidé ouvertement en faveur de la guerre contre l'Iran dans la foulée des tensions de ces dernières semaines, le régime de Manama renoue avec les exécutions. Bahreïn espère pouvoir se mettre à l'abri de la Grande-Bretagne qui, espère-t-il, irait tôt ou tard déclencher une guerre contre l'Iran. Il est vrai que sans le feu vert de Londres, le régime de Manama n'aurait jamais osé renouer avec l'exécution d'opposants. Londres se venge-t-il de l'arraisonnement de son pétrolier, immobilisé depuis plusieurs jours à Bandar Abbas, en laissant au régime bahreini les coudés franches? 

Ali al-Arab (D) et Ahmed al-Malali ont été exécutés le 27 juillet 2019 par le régime bahreïni. ©IRNA

Deux jeunes militants politiques viennent d'être exécutés à Bahreïn, en dépit de tous les appels lancés de part et d'autre pour que leur verdict soit annulé. 

Le Wefaq, le plus grand parti d'opposition à Bahreïn, a annoncé, sur son compte Twitter, que deux jeunes militants politiques, dénommés Ali al-Arab et Ahmed al-Malali, avaient été exécutés, ce samedi 27 juillet au matin, suite à l’approbation par Hamed ben Issa Al-Khalifa, monarque de Bahreïn, de leur verdict.  

« Le régime des Khalifa a rejeté toutes les demandes internationales pour annuler le verdict d’exécution de ces deux militants qui avaient été cruellement torturés et agressés en prison lors des séances d’interrogation », indique le Wefaq.

L’influent parti d’opposition a ajouté que le régime bahreïni refusait de rendre les corps de ces deux militants à leurs familles. « Al-Khalifa a envisagé des tombes particulières pour enterrer ces deux militants et empêche quiconque de participer à leurs funérailles », selon le tweet.

L’Organisation des Nations unies et plusieurs ONG internationales ont demandé, vendredi 26 juillet, aux autorités bahreïnies d’annuler le verdict d’exécution des deux militants.

Les demandes ont été multipliées après que les familles d’Ali al-Arab et Ahmed al-Malali ont été contactés pour organiser leur dernière rencontre avec les deux jeunes hommes.

Les exécutions ont eu lieu quelques heures après qu’Agnes Callamard, rapporteur spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, a lancé un appel au régime bahreïni pour qu'il annule l’exécution d'al-Arab et d'al-Malali.

« Les autorités bahreïnies doivent immédiatement suspendre toute tentative d'exécution de ces hommes, annuler leurs condamnations à mort et veiller à ce qu'ils soient jugés de nouveau conformément au droit et aux normes internationales », a déclaré Callamard dans un communiqué.

Des groupes de défense des droits de l’Homme ont également appelé à la suspension des exécutions.

Lynn Maalouf, directrice de la recherche au Moyen-Orient d'Amnesty International, a déclaré vendredi que si les autorités bahreïnies accomplissaient ces exécutions, ce serait une démonstration totalement honteuse de mépris des droits de l'homme.

« Ces deux hommes pourraient être morts dans 24 heures. Les alliés internationaux de Bahreïn, principalement les États-Unis et le Royaume-Uni, doivent prendre la parole aujourd’hui et exhorter les autorités bahreïnies à mettre fin à ces exécutions imminentes et à l’application de la peine de mort », a ajouté Lynn Maalouf hier.

Ahmed Issa al-Malali et Ali Mohamed al-Arab ont été condamnés pour la première fois en janvier 2018, dans le cadre d'un procès de grande envergure impliquant 60 personnes.

Bahreïn est, depuis 2011, le théâtre de manifestations des protestataires qui réclament des réformes politiques.

Dans le cadre de ce soulèvement populaire, de nombreux militants ont été arrêtés par les agents du régime et torturés dans les prisons.

Le régime en place réprime sans merci les manifestations pacifiques grâce au soutien d’États occidentaux dont le Royaume-Uni et grâce aussi à l’aide des forces militaires saoudiennes et émiraties qui sont déployées dans cette petite monarchie du golfe Persique dans le cadre du Conseil de coopération du golfe Persique, alias le « Bouclier de la Péninsule ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV