Le général Joseph Dunford, chef d’état-major interarmées des États-Unis, a déclaré hier, mercredi 24 juillet, que l’initiative européenne proposée pour renforcer la sécurité maritime dans le golfe Persique viendrait compléter les efforts en cours des États-Unis.
Lors d’une conférence de presse en Afghanistan, il a déclaré aux journalistes que ses estimations montreraient qu’il ne s’agissait pas d’un effort « autonome », mais plutôt « complémentaire ».
En juin, les États-Unis avaient proposé une sorte d’effort multinational pour renforcer la sécurité maritime dans le golfe Persique après avoir faussement accusé la République islamique d’Iran d’attaquer des pétroliers autour du détroit d’Hormuz.
« Je considère cela comme une contribution européenne à la sécurité maritime qui serait complémentaire, sinon intégrée, à ce que font les États-Unis », a déclaré Dunford à un petit groupe de journalistes voyageant avec lui en Afghanistan. Il n’a pas précisé s’il en avait discuté directement avec la Grande-Bretagne.
Interrogé sur la proposition britannique, le général américain a déclaré que ses discussions « n’indiquent pas pour le moment qu’il s’agit d’un effort isolé, distinct des nôtres ». Dunford a fait également état de la fin d’échange d’informations dans le golfe Persique avec la partie britannique, qui avait commencé il y a une dizaine de jours.
Le chef d’état-major interarmées des États-Unis a annoncé que le commandement central de l’armée américaine (CENTCOM), basé à Tampa (en Floride), organiserait ce jeudi une conférence sur l’installation de forces sur l'initiative américaine avec la coopération des plusieurs pays alliés dont la Grande-Bretagne.
Les États-Unis ne créent pas de coalition pour affronter l’Iran militairement. « Cela n’est pas lié à la campagne de pression sur l’Iran. Elle est axée sur la liberté de navigation », a-t-il prétendu.
Selon Reuters, la proposition britannique d’initiative dirigée par l’Europe avait gagné un certain soutien dans les capitales européennes. Un diplomate a affirmé qu’il était plus facile de se rallier à la proposition britannique qu’à la proposition américaine.
Dunford a déclaré que le plan américain permettrait aux « pays qui vont escorter leurs navires de bénéficier des informations et de la connaissance de la situation que nous avons tous les jours ».
Par ailleurs, lors d’un point de presse à Paris, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès Von der Mühll, a été interrogée sur l’intention française de participer ou non à une mission européenne de protection maritime dans le golfe Persique.
En réponse à cette question, elle a déclaré: « La situation dans la région du golfe Persique est très préoccupante. La liberté de navigation y est mise en cause, au risque non seulement d’entraver les échanges commerciaux dans cette zone critique pour l’économie mondiale mais également d’alimenter une escalade des tensions déjà à l’œuvre. Il incombe donc aux autorités iraniennes de procéder à la libération du Stena Impero et de son équipage. L’heure est à la recherche de solutions concrètes pour engager la nécessaire désescalade des tensions. »
Quant à l’éventualité d’une mission européenne, elle a ajouté : « Nous discutons avec nos partenaires britanniques et allemands, et plusieurs autres partenaires intéressés, d’une initiative européenne pour accroître notre connaissance de la situation en mer avec le déploiement de moyens de surveillance appropriés. Il s’agit de faciliter le passage sûr des bâtiments dans la région. Ce volet devrait être coordonné par des pays européens. Nous souhaitons également, sur le plan diplomatique, créer les conditions d’un dialogue régional inclusif sur la sécurité maritime. Pour ce qui nous concerne, cette initiative est destinée à désamorcer les tensions et à faciliter la désescalade. »
« Elle diffère de la politique de pression maximale adoptée par Washington », a-t-elle prétendu.