Ce n'est pas uniquement au sud de la Syrie, à Qalamoun ou à Quneitra que le régime de Tel-Aviv multiplie les manœuvres. Depuis que les Etats-Unis ont fini par avoir 26 bases militaires dans le nord-est syrien et que la France et la Grande-Bretagne ont décidé de déployer des troupes dans ces mêmes régions pour assurer la présence militaire permanente des USA, Israël y a aussi fait son apparition. A Idlib (nord-ouest) où la Turquie continue à combattre l'armée syrienne et ses alliés, Israël aide les terroristes qaïdistes, surtout ceux évacués des régions du Sud tandis que dans l'Est, Tel-Aviv commence à mettre son grappin sur le pétrole. Et qui l'aide en ce sens? Des « Forces démocratiques syriennes », (FDS), soutenues par les Etats-Unis qui se rapprochent de plus en plus du régime israélien.
En effet, le pseudo retrait US de Syrie, annoncé en décembre par Trump, a servi de prétexte aux FDS pour qu'elles fassent entrer en scène Tel-Aviv : Un Etat indépendant, les FDS ne l'auront pas autant donc réchauffer leur relation avec le régime de Tel-Aviv.
En allusion à la libre circulation des journalistes et au déplacement des officiers israéliens dans le Nord-ouest syrien, le quotidien libanais, Al-Akhbar a rapporté lundi 15 juillet avoir accédé à une lettre signée par Ilham Ahmad, membre du Conseil démocratique syrien, bras politique des FDS, laquelle autorise à un agent israélien, le dénommé Mordechai (Moti) Kahana, à vendre le pétrole syrien, extrait des zones de l’est dont se sont emparées ces milices kurdes.
Cette lettre officielle adressée à l'Israélien, par le Conseil démocratique syrien montre bien que Kahana assume toutes les responsabilités liées à la vente du pétrole de l’est syrien.
« Nous estimons que la production du pétrole s'élèverait à environ 400 000 barils par jour. Mais aujourd’hui, la moyenne en est 25 000 barils. Le droit à l’exploration et au développement de l’extraction pétrolière a été accordé à Kahana et les cours ont été fixés entre 22 et 35 dollars », lit-on dans cette lettre parue par Al-Akhbar. " Ce contrat FDS-Israël a été révélé en pleines pressions sanctionnelles des USA contre la Syrie et son secteur pétrolier, ajoute le journal qui poursuit : "Si cette lettre est authentique, elle englobe les messages suivants :
1 - Donner la carte blanche à Kahana signifie que le Conseil démocratique syrien a commencé à agir en tant qu'entité indépendante par rapport à l'État syrien, ce qui donne aux ennemis de la Syrie le droit de disposer du pétrole syrien à l’aide des États-Unis. Cela intervient alors que les FDS contrôlent 80% des gisements pétroliers syriens.
2- Ce volume de l’exploitation du pétrole dans cette conjoncture où la Syrie traverse une crise énergétique, n’est qu’un gaspillage de la richesse de la population.
3 – Cette action ne peut signifier que le renforcement plein et entier de l'alliance américano-israélienne en Syrie. Ce comportement des Kurdes prouve qu’ils n’ont pas l’intention de revenir dans le giron de l'Etat et qu'ils ont choisi de jouer le rôle d'éternels traîtres.
Bref, les miliciens kurdes affiliés à l’axe américano-israélien, continuent de prendre des mesures contre le gouvernement syrien pour l’empêcher de dominer entièrement ses terres. En fait, les individus qui coopèrent avec Israël et les États-Unis ne ménagent aucun effort pour mettre en œuvre leur plan à l’encontre du gouvernement de Damas et seul le régime sioniste en profite."
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Al-Akhbar a rapporté avoir tenté de contacter les responsables du Conseil démocratique syrien pour s'assurer de l'authenticité de la lettre, mais ils n'ont pas répondu. Une chose est sûre : le détournement du pétrole syrien destiné à geler la reconstruction post-guerre, à épuiser l'Etat syrien et ses alliés russe et iranien entre dans une nouvelle phase avec l'apparition de l'acteur israélien. En effet Israël ambitionne de doubler la Russie sur le marché du gaz européen à partir des gisements gaziers en Méditerranée. Si Tel-Aviv parvient à détourner 80% des ressources pétrogazières syriennes, ce serait un plus pour lui dans la bataille qu'il mène sous le drapeau US contre la Russie", note un analyste.