Le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne a rappelé que l’accord sur le nucléaire iranien aurait dû normaliser les relations commerciales et économiques avec l’Iran.
Lors d’une réunion du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), tenue ce mercredi 10 juillet, Mikhaïl Ulyanov a rappelé aux signataires du Plan global d’action conjoint (PGAC) que cet accord aurait dû susciter la normalisation des relations économiques et commerciales avec l’Iran.
« Le PGAC ne visait pas uniquement à régler les questions nucléaires mais aussi à normaliser les relations économiques et commerciales avec l’Iran. Il est clair que le PGAC ne pourra pas se reposer sur l’un de ces deux piliers », a expliqué le représentant russe.
Il a ensuite critiqué les États-Unis pour avoir imposé des sanctions contre le secteur pétrolier de l’Iran. « Qui a donné aux États-Unis le droit d’imposer à l’Iran des sanctions sur le plan pétrolier ? Qui leur a donné le droit de punir les autres pays pour coopérer avec l’Iran ? Ce droit appartient-il aux pays les plus puissants ? Si oui, on se dirige donc juste vers un ordre mondial totalitaire », a précisé Mikhaïl Ulyanov.
Et d’ajouter: « Si les mesures de Washington aboutissent à l’effondrement des systèmes de vérification de l’Agence internationale de l’énergie atomique en Iran, les États-Unis en seront les responsables. Les impacts négatifs de cet effondrement affecteront tous les systèmes de surveillance de l’Agence. »
M. Ulyanov a également demandé à tous les membres du Conseil des gouverneurs de condamner les politiques dévastatrices des États-Unis.
Dimanche 7 juillet, l’Iran a annoncé avoir dépassé le taux d’enrichissement de l’uranium fixé par le PGAC à 3,67 %. C’est au terme d’un délai de 60 jours donné à l’Europe et en réponse au refus européen de contrer les sanctions américaines que l’Iran a pris cette décision.
En réaction, Mikhaïl Ulyanov a déclaré que Moscou comprenait bien la décision de l’Iran de réduire ses engagements pris dans le cadre de l’accord nucléaire. « Nous comprenons bien la décision de l’Iran et les raisons qui ont poussé ce pays à prendre une telle décision. Mais nous demandons à l’Iran d'éviter d’entreprendre de nouvelles mesures pouvant compliquer davantage le statut de l’accord nucléaire », a-t-il fait savoir soulignant que la décision de l’Iran d’augmenter son niveau d’enrichissement n’était pas surprenante et relevait de sa politique de transparence.
À peine quelques heures après l’annonce de Téhéran, un porte-parole de l’AIEA a déclaré que l’Agence avait été informée de la deuxième étape du désengagement de l’Iran.