Dans ce numéro de Zoom Afrique :
L’actualité en Afrique :
Hausse de 1,6% de l’emploi salarié au Sénégal;
Coopération Chine-Tchad : une somme de 43 millions de dollars octroyée pour l’État tchadien;
Le Kenya va acheter du gaz naturel à la Tanzanie.
Les analyses de la rédaction :
Sénégal: qui veut la tête de Macky Sall ?
Le camp anglo-saxon continue de resserrer l’étau autour du Sénégal et de le faire chanter.
Un nouveau rassemblement pour la transparence dans les contrats entre l’État sénégalais et les compagnies étrangères de pétrole et de gaz a été organisé samedi à Dakar, à l’appel d’un collectif formé par la société civile et des hommes politiques, juste après un reportage de la BBC mettant en cause les hautes sphères du pouvoir sénégalais.
En juin 2012, peu après sa première élection, le président sénégalais Macky Sall avait confirmé la décision de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, d’attribuer l’exploitation des deux champs pétroliers et gaziers, à Petro-Tim, une société de l’homme d’affaires australo-roumain, Frank Timis, au cœur du scandale qui secoue le Sénégal et écorne son image à l’étranger depuis la diffusion d’un reportage de la BBC le 3 juin.
Selon la chaîne britannique, cette société aurait versé, deux ans plus tard, une prime secrète de 250.000 dollars au frère de Macky Sall, Aliou Sall, maire d’une commune de la banlieue de Dakar, ce que celui-ci a formellement démenti.
Le rassemblement de samedi, le troisième en trois semaines dont un interdit et réprimé le 14 juin, a réuni des dizaines de personnes près du centre-ville de Dakar, moins que la dernière manifestation, le 21 juin, qui avait mobilisé au moins 2.000 personnes.
En effet, les médias occidentaux attisent le feu afin de provoquer les manifestations en ciblant les hautes sphères du pouvoir sénégalais pour obtenir un maximum de concessions dans le secteur énergétique.
En mettant en place des réformes pour assurer le développement des capacités locales et en en recevant le prix de l’« Homme de l’année du secteur pétrolier africain » par Africa Oil & Power, instance africaine dominée par des ministres africains, Macky Sall a énervé plus d’un dirigeant occidental, d’où les tentatives de déstabilisation au Sénégal, ces derniers mois.
Ces pressions ont d’ailleurs porté leur premier fruit : Macky Sall vient de faire sa première concession au camp occidental en réduisant ses subventions aux produits énergétiques. Cette décision a augmenté les prix des carburants et celui de l’électricité devrait suivre prochainement.
« Pressé régulièrement ces dernières années par les institutions de Bretton Woods pour mettre fin aux subventions des produits énergétiques, jugées trop onéreuses pour le budget national, le gouvernement sénégalais a enfin décidé « en toute responsabilité de s’approcher de la réalité des prix afin d’éviter que les ressources censées financer l’ensemble des politiques publiques soient phagocytées par le seul secteur de l’énergie », selon l’expression utilisée dans le document relatif au projet de la Loi de finances rectificative 2019 présenté fin juin en conseil des ministres par Abdoulaye Daouda Diallo, ministre en charge des Finances et du Budget », annonce les médias mainstream. Régulièrement, le peuple sénégalais manifeste pour montrer son mécontentement face à la présence étrangère, aussi bien au niveau économique que militaire dans le pays. Il y a en effet une infiltration des éléments de l’Occident chargés d’attiser les manifestations et de les diriger vers les hautes sphères du gouvernement de Macky Sall afin d’obtenir des concessions. Et les Occidentaux ont obtenu un début de concession à travers des manifestations attisées contre Macky Sall. Mais quelles seront les prochaines exigences du camp occidental… pousser Macky Sall vers la porte de la sortie ?
Mozambique: Daech entre en scène!
Après le Cameroun et la RDC, le groupe terroriste Daech s’est invité, avec la supervision de l’Amérique et de l’Europe au Mozambique. C’est ce qu’ont annoncé les sources locales ce samedi 6 juillet :
Certaines sources locales ont rapporté qu’un policier et six civils dont deux enfants avaient été tués dans une attaque, menée mercredi soir dans le village de Lidjungo, dans le district de Nangade, a indiqué un responsable local basé dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, sans donner de détails sur le mode opératoire des assaillants.
Selon le SITE Intelligence, qui surveille de près les activités des groupes terroristes, le groupe Daech a publié une déclaration vendredi soir, affirmant sa participation à l’attaque du mercredi. C’est la deuxième fois qu’il revendique une attaque dans le nord du Mozambique.
Le Mozambique, un pays riche en gaz, qui attire de plus en plus l’attention des pays occidentaux dont la France qui souhaite transformer ce pays en un Qatar africain, est donc désormais en proie à des attaques de Daech, ce supplétif du camp occidental qui rentre dans la scène.
Mais cette attaque pourrait également très bien justifier une présence militaire américaine : alors que les multinationales françaises et italiennes débarquent dans le pays, une présence militaire devient impérative et quoi de mieux qu’une attaque terroriste du groupe Daech pour justifier cette présence. Le mode opératoire des Américains qu’on a vu et revu dans le Moyen-Orient ! Mais ces attaques ne se font pas dans le simple objectif d’avoir une présence militaire au Mozambique : les États-Unis et leurs alliés souhaitent couper les relations du Mozambique avec les pays voisins afin de pouvoir piller les ressources et affaiblir le gouvernement sans aucune inquiétude. Mais comment faire ? Et bien en déstabilisant les frontières du Mozambique :
Deux policiers mozambicains ont été tués lors d’un échange de tirs dimanche avec l’armée sud-africaine à la frontière entre les deux pays, a annoncé la police mozambicaine mardi sans avancer d’explications sur cet incident.
La cerise sur le gâteau : alors que l’Afrique du Sud et le Mozambique entretenaient de bonnes relations diplomatiques, cet incident pourrait être le déclenchement d’une détérioration des relations entre les deux pays. Comme quoi, l’instabilité est l’arme principale du camp occidental surtout des États-Unis pour leur projet de reconquête de l’Afrique.
Ce qui est sûr, c’est qu’au Mozambique, le camp atlantiste est entré en action avec l’objectif de prendre le contrôle total du pays aussi bien sur le plan économique que politique.
RCA: le DDR ne débute pas comme le souhaitaient les occidentaux !
En Centrafrique, le programme DDR, « désarmement, démobilisation et réinsertion », lancé officiellement en décembre 2018 par le président Faustin-Archange Touadéra, a débuté de manière effective sur le terrain, 5 mois après la signature de l’accord de Khartoum.
Ce début n’a pas vraiment commencé de la manière désirée par les occidentaux. L’un des médias mainstream a d’ailleurs titré l’information « la RCA: les débuts «timides» du programme DDR ». Que reproche le camp atlantiste à la RCA ?
En épluchant l’article, il est possible de déceler certains éléments de réponse.
Un paragraphe a particulièrement attiré l’attention de Zoom Afrique :
« Sous pression depuis les massacres de la région de Paoua, le groupe des 3R du général Sidiki Abbas a été le premier à procéder au DDR. 34 combattants ont rendu leurs armes il y a une semaine. Ils ont, en contrepartie, reçu notamment une prime de désarmement. Est venu ensuite le tour du groupe des ex-Seleka du FDPC de Abdoulaye Miskine et des anti-Balakas de l’UFR-Fondamentale mercredi, toujours dans l’ouest du pays. Ce sont respectivement 44 et 20 combattants armés qui ont été démobilisés cette fois. »
Alors que ce programme envisageait de désarmer un nombre important d’hommes, le chiffre donné semble peu, même très peu pour un début au goût des occidentaux ! 44 et 20 combattants contre « 3000 » hommes visés par ce programme. Ce qui est une grande déception pour le camp atlantiste qui veut accélérer les choses.
De plus, le président Touadéra, stratège qu’il est, ne semble pas prêt à laisser ses hommes armés se désarmer aussi facilement et laisser le champ libre aux troupes d’occupation française pour qu’elles opèrent à leur guise sur le terrain. Ainsi, une partie des démobilisés va bénéficier du programme de réinsertion, les autres seront notamment recrutés pour faire partie des « Unités spéciales mixtes de sécurité », prévues par l’accord de paix de Khartoum, constituées de 60% de combattants issus des groupes armés et de 40% des FACA. RFI avertit que l’Occident ne laissera pas faire aussi facilement car l’article annonce que les futurs USMS auront la « lourde tâche » de veiller au respect de l’accord de paix signé début février à Bangui. Donc, Paris et même l’ONU seront prêts à mettre des bâtons dans les roues de la Centrafrique.
Ce qui provoque indirectement l’ire de l’Occident, c’est que le gouvernement centrafricain prendra les choses en main et c’est l’armée du pays qui sera unie et sur pied afin de veiller à la sécurité du pays. Ce que la France voulait à tout prix éviter. En effet le scénario occidental consiste toujours à maintenir une certaine instabilité en Centrafrique et pour y parvenir, la France se déguise en pompier pyromane! Conflit interethnique, déstabilisation des accords de Khartoum signés sous l’égide de la Russie, sont le fruit de la politique française en Centrafrique, destinée à réduire l’influence russe et surtout, à empêcher le décollage de la RCA. Suite aux actes des troupes militaires françaises et celles de la MINUSCA à l’encontre des Centrafricains, la population sait que les problèmes du pays s’arrangeront lorsque l’Occident stoppera ses ingérences et sa politique de déstabilisation.
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