TV
Infos   /   A La Une   /   Moyen-Orient   /   Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Le président Poutine met en garde la Turquie contre une "idlibisation" de la Libye

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Système de défense aérien russe Pantsir S-1. ©RT

La Libye est devenue un réel sujet d'inquiétude pour Moscou qui craint une exfiltration des terroristes d'Idlib soutenus par Ankara vers ce pays. Vendredi, le général Haftar a affirmé avoir visé un MiG des forces de Serajj à l'aide d'un système Panstir russe, façon de dire qu'il est aussi soutenu par Moscou. Ce dernier a démenti, tout au début du conflit, tout lien avec Haftar. Au moment où la Turquie se rapproche des Etats-Unis et qu'elle fait tout pour permettre aux Américains de s'installer définitivement au nord ouest syrien et ce, via une annexion de facto d'Idlib au territoire turc. La Russie est-elle tentée d'inverser la donne? C'est possible. Le président russe a mis en garde à mots couverts Ankara contre la tentation de faire de la Libye une seconde Idlib. Un article de Rai al-Youm s'y penche.  

S’apprêtant à livrer des drones au gouvernement libyen d’union nationale, Ankara s’est mis à nouveau à irriter Moscou qui craint une nouvelle menace turque qui viserait selon des experts sa sphère d’influence en Afrique.

En dépit de l’embargo sur les armes du Conseil de sécurité de l’ONU contre la Libye depuis 2011, Ankara s’apprête à livrer huit drones de type Bayraktat TB2 au gouvernement libyen d’union nationale guidé par Fayez Sarraj.

Les forces du gouvernement d’union nationale ont un important besoin en drones depuis que les forces de l’Armée nationale libyenne du Khalifa Haftar en ont abattu trois.

À rappeler que la récente arrestation de six Turcs par les forces de Haftar, avait suscité la vive réaction de la diplomatie turque qui a réussi à obtenir une rapide libération de ses ressortissants.

Les ressortissants turcs avaient été arrêtés après que les forces du gouvernement d’union nationale équipées d’armes fournies par Ankara ont pris le contrôle de la ville de Gharian suite à plusieurs mois de conflits avec les forces de l’Armée nationale libyenne aux alentours de Tripoli.

Lors d’une conférence de presse tenue le 4 juillet au cours d’une visite expresse en Italie, le président russe a mis en garde contre l’aggravation de la crise en Libye, attirant l’attention sur un point très important, à savoir l’exfiltration des terroristes d'Idlib en Syrie.

Exprimant sa vive préoccupation contre un envoi en Libye des terroristes depuis la province syrienne d’Idlib, Vladimir Poutine a appelé à un cessez-le-feu mais aussi à la mise en place d’un dialogue pour parvenir à une solution politique à la crise libyenne.

Moscou et Ankara divergent sur le sort de la province du Nord-ouest syrien, Idlib où les conflits se poursuivent. Idlib est la dernière parcelle syrienne occupée par les terroristes soutenus par Ankara.

La Turquie semble envisager de changer l’équation politique dans ce pays africain en sa faveur, notamment en envoyant des troupes à sa solde depuis Idlib en direction de Tripoli.

Se retrouvant dans une situation complexe en Syrie, la Turquie tente de s’en débarrasser par l’envoi d’une partie des troupes déployées en Syrie en Libye. La démarche permettrait à Ankara de changer la configuration politico-militaire en sa faveur. Mais selon des analystes, ce serait là une intrusion dans la sphère d’influence de la Russie.

Il semblerait que la Libye soit devenue un nouveau point de rivalité entre les puissances régionales voire internationales où un duel entre la Russie et la Turquie pourrait en grande partie affecter le rôle joué par les deux parties en Syrie.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV