Le président russe a estimé, dans une interview accordée au Financial Times, que si les États-Unis avaient accepté à un moment donné la proposition russe sur la défense antimissile, « le monde d'aujourd’hui aurait été différent ».
« Le monde aurait pu être différent aujourd’hui », d’après le président russe Vladimir Poutine qui, dans son interview a évoqué le retrait des États-Unis du FNI et leur refus du plan russe de défense antimissile.
« Je suis sûr que si nos partenaires américains l’avaient alors accepté [la collaboration de la Russie, des États-Unis et de l’Europe sur la défense antimissile, NDLR], le monde d'aujourd’hui aurait été différent. Mais, malheureusement, ce n’est pas le cas. Nous constatons une évolution de la situation liée au développement des armes et des technologies militaires ultramodernes. Eh bien, cela n’a pas été notre choix. Mais aujourd’hui, il faut au moins tout faire pour ne pas aggraver la situation », a déclaré Vladimir Poutine, le jeudi 27 juin, au cours d'une interview accordée au Financial Times avant le sommet du G20.
Qui plus est, le président russe a tenu à souligner que sans le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), il n’y aura plus aucun moyen d'empêcher la course aux armements. Il a rappelé qu’il avait tenté à plusieurs reprises de convaincre les États-Unis de ne pas quitter le Traité en question.
« J’ai entrepris des tentatives très énergiques pour convaincre nos partenaires de ne pas se retirer du Traité, nous avons beaucoup discuté et débattu de la question », a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine a également déploré l’imprévisibilité du monde contemporain, espérant en même temps qu'un conflit nucléaire ne se produira jamais entre les pays possédant l'arme nucléaire.
« Le temps de la guerre froide était mauvais. C'était la guerre froide, mais ils avaient au moins quelques règles, auxquelles ils étaient attachés ou essayaient de le faire. Aujourd’hui, il me semble que les règles n’existent plus du tout. En ce sens, le monde est devenu plus fragmenté et moins prévisible. C'est ce qui est le plus triste », a-t-il analysé.
Concernant la situation dans la région du golfe Persique, Vladimir Poutine a déclaré: « Pour parler franchement, la situation est définitivement devenue plus dramatique et explosive. »
Il a souligné les multiples risques pour la stabilité mondiale, en distinguant l'unilatéralisme américain, à commencer par la guerre tarifaire contre la Chine, et la menace de conflit dans le golfe Persique.
Les valeurs libérales sont dépassées car rejetées par la majorité de la population des pays occidentaux, a-t-il estimé.
Il a estimé en outre que la chancelière allemande Angela Merkel avait commis une erreur monumentale en adoptant une démarche libérale envers l’immigration en provenance du Moyen-Orient.
Avec Sputnik