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Guerre US : Russie et Chine rallieront-elles l’Iran ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des analyses estiment probable que les USA soient impliqués, en connivence avec Riyad, dans la « guerre des pétroliers », et ce, dans le cadre d’un beaucoup plus grand projet de guerre militaro-commerciale.

« C’est pour empêcher la montée en puissance de trois puissances asiatiques, la Chine, l’Iran et la Russie, que Donald Trump s’est chargé à gérer une “guerre des pétroliers” en mer d’Oman et une “guerre gazière” en Europe. »

Dans un article publié ce mardi 25 juin par le journal libanais Al-Binaa, le journaliste arabe Sadeq al-Hosseini ajoute aussi que c’est avec la connivence de l’Arabie saoudite que les États-Unis ont lancé des conflits militaires, économiques et commerciaux dans la région et un peu partout dans le monde pour atteindre cet objectif.

D’après le journal libanais, aucune des analyses publiées (par les médias mainstream) au sujet des attaques menées ces deux derniers mois contre six pétroliers dans les eaux du golfe Persique et de la mer d’Oman n’évoque la possibilité que ces attaques aient pu être effectuées par les services de renseignements des États-Unis, en connivence avec Israël, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Or, aucun des pays de la région n’a intérêt à voir de tels événements se produire à leurs portes.

Mais s’il y a encore beaucoup d’ambiguïtés sur les évolutions qui ont abouti à ces attaques et la façon dont elles se sont effectuées, il est vrai que les étonnements et ambiguïtés disparaîtront une fois que la vérité aura été révélée au monde, écrit Sadeq al-Hosseini qui ajoute :

« C’est si simple que ça : Trump lance une guerre en bonne et due forme pour assurer l’essor de l’économie américaine. Sur la liste de la guerre économique de Trump figurent 30 pays du monde, dont la Russie et la Chine. Même les alliés européens des États-Unis n’ont pas été exemptés de ses sanctions et nous savons que cette attitude est contraire aux normes du commerce international. »

Mais quelles sont les motivations qui se cachent derrière ces attaques, que ce soient des guerres économiques ou non, et qui comprennent également la guerre des pétroliers en mer d’Oman ? Le journal Al-Binaa répond à cette question :

« Puisque toute mesure militaire cache un objectif politique, je tiens à dire qu’à travers ces actes [frapper les pétroliers et viser le transit maritime], les Américains visent à créer un conflit militaire à une échelle plus large qu’avant. Autrement dit, il s’agit d’impliquer toute la région, et pas seulement l’Iran, dans cet état de conflictualité militaire ! Le but est de stopper les exportations du pétrole dans cette région du monde. »

Mais pourquoi ?

« 1. Étouffer l’économie de pays tels que l’Inde et la Chine qui sont dépendants des importations pétrolières depuis l’Iran ou d’autres pays du golfe persique ; d’autant que ces transits pétroliers se font souvent par voie maritime. Une perturbation du transit du brut dans le golfe Persique et en mer d’Oman fera indirectement baisser le taux de croissance dans des pays comme la Chine. Cela affaiblira le poids de Pékin dans la concurrence sur le marché des marchandises, permettant aux États-Unis d’améliorer leur place sur la scène économique mondiale.

2. Les États-Unis cherchent à prendre le contrôle intégral des marchés énergétiques européens, largement dépendants en termes d’approvisionnement en pétrole du Moyen-Orient et du gaz naturel russe, importé par un réseau de gazoducs vers ces pays.

En réalité, en perturbant les itinéraires de transit du pétrole moyen-oriental à destination des pays asiatiques et européens, Washington pousse divers pays, dont le Japon et la Corée du Sud, mais aussi des pays de l’Union européenne, à acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) américain.   

3. À travers cette approche, les États-Unis espèrent pouvoir infliger un coup dur aux exportations gazo-pétrolières de la Russie vers l’Europe. Une baisse de revenus pétroliers de Russie affaiblirait le budget de recherches scientifiques et militaires de Moscou ; d’autant que la Russie a déjà réussi d’immenses progrès dans le domaine de la révolution numérique, lui permettant de fabriquer les systèmes de guerre électronique et les armes électromagnétiques uniques au monde. »

Le journaliste libanais trouve nécessaire de mentionner quelques points importants importants sur la « schizophrénie » de Trump envers la Chine, l’Inde et la Russie.

« 1. Outre les gazoducs russes à destination de l’Union européenne, la production de GNL russe acheminée par des pétroliers similaires à des réservoirs de pétrole a atteint la barre de 19 millions de tonnes en 2018. Or, les États-Unis ont produit moins de 21 millions de tonnes de GNL.

2. En 2018, les exportations russes de GNL vers l’Union européenne s’élevaient à 4,5 millions de tonnes, alors que les exportations de cette même substance depuis les États-Unis vers l’Europe n’étaient que de 2,7 millions de tonnes en 2018.

3. L’importance croissante du gaz naturel ou liquéfié devient de plus en plus perceptible sur les marchés internationaux de l’énergie, avec une demande pouvant augmenter de 7,1 % d’ici 2040, tandis que la demande de pétrole n’augmentera que de 0,5 % au cours de la même période.

Les marchés russe et chinois absorberont 80 % de cette augmentation de la production de gaz naturel dans le monde d’ici 2040, ce qui ouvrira la voie à la prospérité économique de ces deux grands pays, non sans impacter les marchés commerciaux internationaux.

Par conséquent, la Chine, la Russie et l’Iran ont mis en place une stratégie préventive et à long terme pour contrer ces dangereuses mesures militaires et commerciales américaines. Leur stratégie repose sur la coopération par le biais de gazoducs reliant la Sibérie orientale (Extrême-Orient russe) à la Chine, avec chaque année, 38 milliards de mètres cubes de transit gazier et un budget commercial d’environ 400 milliards de dollars. À rappeler que l’Iran aussi va être connecté à ce projet stratégique, avec la construction d’un gazoduc le reliant au Pakistan voisin, pour faire parvenir cette substance stratégique à l’Inde. »

Selon l’auteur, les analystes ne doivent pas oublier que l’Arabie saoudite est le principal complice des États-Unis dans cette lutte commerciale contre le quartet Chine-Inde-Russie-Iran, dans la mesure où Riyad a refusé de coopérer avec la société russe Novotak alors qu’il aurait pu s’assurer un immense revenu en investissant dans de grands puits de gaz sur la péninsule de Yamal à l’extrémité nord-ouest de la Sibérie, où la production de gaz a commencé en 2018.

Dans le même temps, la compagnie saoudienne Aramco a acheté 25 % de la part d’American Port Ars DioPlant au Texas, avec une production de presque 11 millions de tonnes de gaz liquéfié, une fois complété le projet.

« C’est ainsi que l’Arabie saoudite est un partenaire des États-Unis dans des guerres militaires un peu partout au Moyen-Orient et dans des guerres économiques et commerciales dans le monde entier, mais leur défaite point peu à peu à l’horizon et nous devons attendre jusqu’à l’heure de la victoire. Parce que le tour qu’ils tentent de nous jouer ne nous cause aucun préjudice », conclut l’article.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV