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Craintes gazières d'Israël : l'ombre de la Russie pèse

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les soldats de la Finul au sud du village de Kfar Kila, Liban, 4 décembre, 2018./ AP

Alors que les milieux militaires ont vivement déconseillé à Netanyahu de faire profile bas et de ne pas prendre position après la nette escalade des tensions dans le golfe Persique et ce, sans doute pour éviter à Israël les contre-coups d'une confrontation militaire USA/Iran, le président l'entité israélienne, Reuven Rivlin, a cru bon de lancer un "message avertissant" au Hezbollah. L'intéressé qui s'inquiète profondément de l'émergence du facteur "russe" sur la scène libanaise, facteur qui pourrait effectivement changer la donne dans le secteur gazier libanais, a accusé à son habitude le Hezbollah d'avoir "joué le jeu de l'Iran" et l'a mis en garde contre ce qu'il qualifié de "tentative pour imposer  l’agenda iranien au Liban et à son gouvernement". 

« Israël ne sera pas menotté, mais fera le nécessaire pour la "sécurité" de ses citoyens », a prétendu  Reuven Rivlin cité Haaretz qui ajoute : "Les responsables libanais et israéliens déploient leurs efforts pour empêcher une nouvelle guerre dans le nord. De sorte que David Satterfield, sous-secrétaire d’État américain pour le Moyen-Orient, déclare qu’après une décennie d’initiatives américaines, Israël et le Liban vont entamer des pourparlers pour déterminer la frontière maritime. Les pourparlers doivent débuter à la fin du mois en cours à la base de la Finul à Naqoura, juste au nord de la frontière israélienne. Il s’agira principalement d’un gisement de gaz dont les deux pays sont en désaccord sur les limites. La discussion ne devrait pas inclure la frontière terrestre, avec laquelle 13 points sont toujours en litige". 

Haaretz commente le message du président israélien à l'adresse du Hezbollah, message qui lui parait comme étant un coup de bluff : "Tel-Aviv est bel et bien conscient que si une nouvelle guerre venait à être déclenchée, Israël devra impérativement s'infiltrer en profondeur sur le sol libanais pour pouvoir vaincre le Hezbollah. Comme l’ont bien démontré la deuxième guerre avec le Liban en 2006 et  celle en 2014 contre la bande de Gaza, ni les 33 jours ni même les 50 jours ne suffisent pas pour assurer à Israël une victoire militaire. Surtout qu'on estime désormais à plus 150 000 le nombre de missiles du Hezbollah. Les autorités israéliennes avaient auparavant estimé, à plus d’une centaine, le nombre de ses soldats morts au cours d’une prochaine guerre, sans oublier les dégâts matériels suite aux tirs balistiques du Hezbollah".

Et le journal d'ajouter : " Aviv Kochavi, chef d’état-major de l’armée israélienne vient de dévoiler son nouveau plan, qui visant à faire face au Hamas et Hezbollah. Et bien ce plan de guerre est basé sur les frappes massives contre les zones d'habitation libanaises ainsi que contre ses infrastructures. Le seul hic: d’où Israël va-t-il se procurer l’argent ? Kochavi sait qu’au moins dans ce cas, il peut s’attendre à une bataille acharnée contre le Trésor et peut-être aussi contre le prochain Premier ministre. Ce n'est pas une promenade de santé que d'engager une guerre totale contre le Hezbollah"

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Citant le responsable de l’armée, Haaretz indique également dans son numéro du mardi 18 juin, que Washington veut éviter l’évacuation de Khan al-Ahmar jusqu’à ce qu’il présente son plan du Deal du siècle. Il s'agit du village palestinien qu'Israël veut évacuer de force en prévision de la mise en application du Deal du siècle. Ainsi Tel-Aviv est appelé à la demande du président américain à reporter l’évacuation du village bédouin en Cisjordanie, pour éviter tout impact sur la présidentielle US. " Ce n'est pas un bon signe. face aux palestiniens de Gaza, on n'avance pas. Comment voulez vous qu'on gagne la guerre contre le Hezbollah? ajoute le journal.  

Les analystes politiques voient à travers le message du président israélien au Hezbollah le signe d'une réelle inquiétude, celle d'avoir à jeter du leste face au Liban. S'il est vrai que les discussions gazières se dérouleront sous l'auspice américaine, rien ne dit qu'elles finiront par assurer aux israéliens la part du lion. " La présence russe dans le secteur gazier est en grande partie due à la guerre du Hezbollah en Syrie. Difficile de croire que les Libanais dont les liens avec Moscou s'élargissent de plus en plus, se laisseront faire dans ces négociations. Et puis on ne sait pas, la démarcation des frontières maritimes pourrait être un prélude à la démarcation des frontières terrestres. Pour éviter que la Russie ne s'ancre pas dans le secteur gazier libanais, les Américains pourront pousser Israël à faire des concessions non- désirables, ajoute le quotidien.  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV