Le Mossad forme actuellement le personnel de sécurité des Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les États-Unis, c’est ce qu’a révélé le 14 juin, le site d’information arabophone Al-Khabour.
Selon ce rapport, 20 membres des Unités de protection du peuple kurde (YPG), une milice kurde qui constitue l’épine dorsale des FDS, se rendront en Israël pour suivre un cours de formation dispensé par le Mossad. Le personnel choisi aurait passé plusieurs tests qui se sont déroulés dans la zone contrôlée par les FDS dans l'est de l'Euphrate, non loin de la base américaine à al-Tanf où sont largement présents les officiers israéliens.
« Une vingtaine de personnes ont été transférées à Erbil, dans le nord de l'Irak, et de là, elles gagneront Israël », a déclaré une source locale à Al-Khabour qui affirme qu’Israël « veut créer un service de renseignement “ami” dans les zones contrôlées par les FDS sur l'est de l'Euphrate. Ces kurdes syriens seront recrutés par le Mossad et fourniront des informations intéressantes aux Israéliens ».
Al-Khabour a identifié trois membres FDS qui recevront une formation en Israël : Ali Mohamed Hassan, Riber Abdul Razzaq Ahmed et Berkhdan Aziz Murad. Jusqu’à présent, ces noms n’ont pas été vérifiés par une source indépendante.
En effet, au cours de ces derniers mois, les FDS ont œuvré pour l’établissement des relations avec Israël. Plus tôt cette année, le groupe a autorisé les médias israéliens à opérer dans les régions sous son contrôle, ce qui n'avait aucun antécédent auparavant.
Cela intervient alors qu’un rapport publié en avril 2019 par le journal koweïtien Al-Rai avait déjà fait part de la vente du pétrole syrien par les Forces démocratiques syriennes à Israël. En effet le régime israélien cherche surtout à empêcher par le biais des supplétifs kurdes des États-Unis, la restitution des richesses pétrolières de l'État syrien. Il s'agit là d'un enjeu majeur qui pourrait assurer à la Syrie de quoi remettre sur les rails ses projets de reconstruction, souligne le journal.
« C'est un vaste projet que viennent de déclencher les Américains et les Israéliens dans cette région où la population locale leur est hostile. Parallèlement aux pétrodollars de Riyad qui commencent à "inonder" les tribus arabes de Deir ez-Zor largement antiaméricaines et anti-israéliennes, les États-Unis jouent la carte d'Israël via les Kurdes », note un analyste. « Il va sans dire qu'Israël ne pourra créer une filiale du Mossad avec une vingtaine de personnes, Ce qu'il cherche c'est de s'offrir des relais locaux », ajoute cet analyste.