Le président iranien appelle l’Europe à contrer le terrorisme économique américain contre la nation iranienne et remplir ses obligations dans le cadre du PGAC.
Lors d’une rencontre tenue ce lundi 10 juin avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Mass, le président iranien, Hassan Rohani a évoqué les efforts de l’Iran visant à lutter contre le terrorisme dans la région notamment en Afghanistan, en Irak et en Syrie, soulignant le rôle majeur de son pays dans le développement et le renforcement de la stabilité et la sécurité dans la région.
Évoquant le PGAC, l’accord sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015 à l’issue de 12 années d’efforts constants, le président iranien a noté : « Avec leur retrait unilatéral ayant marqué le recommencement du terrorisme dans la région, les États-Unis ont brisé l’accord signé par sept pays ainsi que la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. A cet égard, nous n’avons malheureusement pas vu l'Union européenne adopter une réaction appropriée».
« En imposant des sanctions cruelles, les États-Unis avancent sur le chemin du terrorisme, nous croyons qu’il faut lutter contre ceux qui privent le peuple de médicaments et de nourritures », a-t-il fait remarquer.
« Au cours de l’année écoulée, malgré des positions politiques relativement appropriées, nous n’avons vu aucune action concrète de la part de l’Europe », a-t-il déclaré en évoquant les promesses explicites faites par les dirigeants des trois pays européens de respecter leurs engagements dans le cadre de l’accord.
« La guerre que mènent les États-Unis contre l’Iran ne profite à personne et la nation iranienne a prouvé qu’elle résistait face aux pressions et intimidations exercées par les États-Unis », a-t-il affirmé.
« Nous nous attendons à ce que l’Europe résiste au terrorisme économique américain contre la nation iranienne et qu’elle respecte ses engagements », a-t-il réclamé en rappelant que l’Iran aurait pu réagir au retrait des États-Unis conformément à l’article 36 de l’accord, mais il a décidé de se patienter.
« Pour parvenir à une solution effective, nous devons d’abord identifier les causes qui sont à l’origine des conflits et des tensions, la pression et la sanction n’apporteront jamais la sécurité dans la région », a-t-il indiqué.
Qualifiant d’amicales les relations entre l’Iran et l’Allemagne, le chef de la diplomatie allemande, Heiko Mass, a pour sa part souligné la nécessité des efforts visant à renforcer les coopérations entre les deux pays.
« L’Allemagne a une position différente de celle des États-Unis au sujet de l'l’Iran et s’évertue, avec la France et le Royaum-Uni, à sauver l’accord signé avec l’Iran », a déclaré Heiko Mass en mettant l’accent sur la détermination de l’Europe à mettre en œuvre rapidement l’Instrument de soutien aux échanges commerciaux (INSTEX) avec l’Iran.
« Le respect par l’Iran de ses engagements après le retrait des États-Unis témoigne de l’intelligence dont les autorités iraniennes ont fait preuve sur la scène de la politique internationale », a-t-il affirmé.
« Si quel qu’un connaît l’histoire de l’Iran, se rend bien compte que la pression maximale contre la nation iranienne ne s’avère point efficace. Par contre, ceux qui cherchent à intensifier les tensions dans la région tentent d'abuser de l'effondrement de l’accord sur le nucléaire iranien », a-t-il mis en garde.