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Idlib: Ankara réclame la trêve ;Damas pose ses conditions: Moscou fait la sourde oreille

L'armée turque déployée dans le nord de la Syrie. ©RT

Avec l’expiration de la récente trêve unilatérale de l’armée syrienne à Idlib, la Turquie a eu des contacts corsés avec la Russie au sujet de la mise en vigueur d'un nouveau cessez-le-feu de 72 heures pour les fêtes de l’Aïd el-Fitr. Une ruse de guerre de la part d'Ankara qui perd carrément du terrain au nord syrien au terme d'une fulgurante offensive de l'armée syrienne laquelle inclut à la fois Lattaquié, Hama, le sud d'Idlib? En effet Ankara n'a jamais caché son intention de vouloir créer une sorte de protectorat au nord et au nord de la Syrie où planter ses propres administrateurs, façon de pouvoir s'ingérer dans les politiques de l'État syrien. Cette politique a le plein soutien des USA qui agitant de temps à autre l’épouvantail kurde a largement servi la cause d'Ankara.

Lundi une première localité dans la banlieue sud d'Idlib, al-Qassabia a été libérée. Depuis la libération de Kfar Naboudah à Hama, les événements semblent s’accélérer et les gains stratégiques de l'armée se succèdent. La Turquie va-t-elle convaincre à nouveau la Russie de geler l'action militaire? Appuyé par Trump qui a lancé lundi depuis la Maison Blanche un appel à la Russie, à la Syrie et à l'Iran pour qu'ils arrêtent le "massacre",  Ankara vient de promettre à nouveau de mettre un terme à l'action des terroristes qaidistes qu'il soutient avec acharnement. La Turquie plaide auprès de la Russie en faveur une réactivation des accords d'Astana, sachant à quel point il importe aux Russes de pouvoir épargner les pertes civiles et partant les critiques occidentales. Pour l'heure ni la Russie ni la Syrie n'ont émis le signe d’essoufflement. Damas a posé ses conditions et la Russie continue à faire la sourde oreille aux exigences turques. 

Selon le journal syrien Al-Watan, la ville de Qamhana, située dans le Rif nord de Hama a été, pour la cinquième fois en moins d’une semaine, la cible des tirs de roquettes et de mortiers des groupes terroristes. Ces attaques n'ont pas causé de dégâts matériels et humains très importants mais elles violent l’accord sur la zone de désescalade. C’est pourquoi l’armée syrienne n’a pas hésité à riposter et son artillerie lourde a ciblé des sites et des positions terroristes à Zakat, Kafarzita, Altamneh, Shahranaz dans la banlieue nord de Hama et au mont Shashbo, dans sa banlieue nord-ouest, faisant de nombreux morts et blessés. Idem pour le Rif d'Idlib où l'armée syrienne riposte aux violations de l'accord d'Astana invoqué ces derniers jours par Ankara. Les forces syriennes ont tiré des roquettes sur les terroristes dans les champs de Ghazal et Habayit ainsi que sur un réservoir de carburant au sud de Khan Cheikhoun qui ont conduit à leur destruction totale.

Au chapitre des violations de la trêve commises par les terroristes et de la riposte syrienne, figurent aussi la destruction par celle-ci lundi de quatre drones appartenant aux groupes terroristes qui tentaient de viser un hangar des hélicoptères de l’armée syrienne à proximité du village de Jabel Ramleh dans la banlieue ouest de Hama. C'est dans ce contexte où rien ne laisse prévoir un quelconque désir de désescalade terroriste, remarque Al-Watan que  les consultations diplomatiques entre Ankara et Moscou se sont intensifiés en vue de parvenir à un cessez-le-feu pendant l'Aïd el-Fitr.

Les sources proche du plus grand groupe terroriste pro-Ankara, FNL qui sont au courant du contenu des contacts entre les autorités turques et russes, ont dit qu'Ankara peine à faire avancer sa cause, car les discussions n’ont réussi à empêcher ni l’avancée de l’armée syrienne ni les frappes de l’aviation russe dans le nord et le nord-ouest de Hama. La Turquie a peur de l’extension de l’opération militaire de l’armée syrienne et de la destruction de davantage de bases terroristes d’ici après l’Aïd el-Fitr, d’autant plus que les calculs d’Ankara concernant la poursuite des attaques des groupes terroristes pour réoccuper les positions qu’ils avaient perdues à Hama, sont tombés à l’eau, ces derniers se montrant bien incapables de stopper l'avancée de l'armée syrienne. 

D’après ces sources, Moscou n'a pas pris part à l'initiative d'Ankara de proclamer une trêve de 72 heures pendant les jours de l'Aïd, similaire à la trêve de 72 heures annoncée le mois dernier et engagée unilatéralement par l'armée syrienne.

Le général Valery Gerasimov, chef d'état-major des forces armées russes, a affirmé à son homologue turc, Yashar Guler, lors d'un contact jeudi dernier, que tout cessez-le-feu devait tenir compte de la responsabilité de la Turquie dans la mise en œuvre de la trêve, et que toute nouvelle trêve devait faciliter l’ouverture des routes internationales entre Alep, Hama et Lattaquié, permettant aux civils de quitter les zones occupées par les terroristes à Idlib et empêchant le soutien officieux du régime turc aux terroristes.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV