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Zoom Afrique du 3 juin 2019

Soudan du sud harcelé : Juba résiste

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

Le président Issoufou sollicite la Chine pour la construction du pipeline Niger-Bénin en vue de l’exportation de son pétrole brut;

Nigeria : après deux échéances manquées, le gazoduc OB3 devrait entrer en service en septembre prochain ;

Cameroun/Transport aérien : La compagnie aérienne Camair Co acquiert un nouvel avion;

RDC : Total se retire du bloc pétrolier le plus prolifique du pays.

 

Les analyses de la rédaction :

 

Les raffineries de pétrole au Cameroun et en Côte d'Ivoire en feu ! À qui profite cet incendie ? 

Le 20 mars 2018, à la veille du sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA) au Rwanda où les représentants de 44 pays se sont réunis pour signer le traité de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a prôné la création d'une monnaie unique pour l'Afrique. Selon lui, cette nouvelle monnaie pourrait notamment stimuler le commerce transfrontalier.

 

Le jeudi 30 mai 2019, l'Accord de libre-échange continental africain est légalement entré en vigueur à minuit. Ce même jour, vers 10h, un incendie s'est déclaré à la Société Ivoirienne de Raffinage, et dans la soirée, la Société Nationale de Raffinage du Cameroun, Sonara, subissait le même sort. Ces deux sociétés ont été créées par leurs gouvernements respectifs, avec la participation de partenaires étrangers dont les sociétés françaises Elf et Total qui détenaient 5% du capital de la SIR et 19% de la Sonara. 

En janvier 2019, la banque d’affaires Southbrige de Lionel Zinsou, conseil de la société ivoirienne de raffinage (SIR) annonçait avoir arrangé avec succès un refinancement de 660 millions de dollars pour le compte de la SIR. Ce financement permettait ainsi à la SIR de rembourser sa dette historique. 

Selon le communiqué de Southbridge, les investisseurs concernés par ce crédit syndiqué sont l’Africa Finance Corporation (Fonds africains), la Deutsche Bank (Allemagne), l’ICBC (Chine), la United Bank for Africa (Nigeria), la NSIA Bank (Côte d'Ivoire et la Bridge Bank (Côte d'Ivoire). 

En 2015, la Sonara bénéficiait d'un refinancement pour un montant de 143,5 milliards FCFA grâce à une convention de crédit relais avec une syndication de quatre banques locales  conduites par la filiale camerounaise de BGFI, la banque gabonaise chef de file de l'opération. Ce prêt constituait la première étape du processus de redressement de la Sonara qui prévoit d'augmenter sa capacité de raffinage à 3,5 millions de tonnes par an.

Au mois de novembre 2018, la Sonara réalisait une augmentation de la part de l'état camerounais dans son capital par conversion de ses dettes fiscales évaluées à 128 milliards de FCFA. La Sonara qui n'a pas révélé son nouvel actionnariat, ne dit pas au détriment de quels actionnaires cette augmentation de la part de l'état camerounais a été réalisée. 

Dans tous les cas, la SIR et la Sonara semblent vouloir se passer des entreprises françaises pour leurs financements et tout laisse à penser que les nouveaux financiers et actionnaires de ces deux entités privilégieront les entreprises de leur pays pour la fourniture d'équipements, mettant ainsi la France hors-jeu dans un futur proche.

De plus, une augmentation de la production de ces raffineries pour leurs marchés locaux réduit les quantités disponibles pour l'exportation de pétrole brut, notamment vers la France, fragilisant encore plus sa dépendance énergétique. En attendant la Sonara qui vient d'annoncer la suspension de ses livraisons, le Cameroun devra augmenter ses importations de pétrole pour alimenter le marché local. 

“En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un événement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi”, avait dit Franklin Delano Roosevelt.

 

Afrique du Sud : « l’heure est venue pour nous de créer une monnaie unique africaine » a déclaré le président Cyril Ramaphosa à ses homologues africains.

La création d’une monnaie unique africaine a été une nouvelle fois évoquée par Pretoria, à la veille du sommet extraordinaire de l’Union africaine qui s’est tenu le 20 mars et qui a vu la signature d’un traité de libre-échange.

Le 20 mars, à la veille du sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) au Rwanda où les représentants de 44 pays se sont réunis pour signer le traité de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a prôné la création d’une monnaie unique pour l’Afrique. Selon lui, cette nouvelle monnaie pourrait notamment stimuler le commerce transfrontalier.

« Nous devons nous débarrasser de cet esprit colonial exigeant que nous dépendions des monnaies des autres. Peut-être que l’heure est venue pour nous de créer une monnaie unique africaine. Notre attention ne doit pas se porter sur nos pays respectifs mais sur le continent dans son ensemble afin que s’ouvrent de grandes opportunités », a déclaré Cyril Ramaphosa à ses homologues africains.

Le Franc CFA, monnaie dont l’une des caractéristiques est qu’elle est fabriquée en France obligerait donc toutes les transactions à passer par la banque centrale française ? Cette monnaie ainsi que le dollar US ont tous deux contribué à la dépendance monétaire des pays africains. Ce qui fait qu’elle est très controversée en Afrique où elle a autant de partisans que d’opposants.

Vu que la ZLEC va être mise en place, il serait préférable et beaucoup plus bénéfique pour le continent de mettre en place ce projet et de le maintenir en interne, sans une main étrangère ou une monnaie qui permettrait à l’Occident d’en tirer des bénéfices seul et sans retombées pour le continent africain.

 

Soudan du Sud : l'embargo sur les armes prorogé :

En Afrique et en dépit des efforts fous du camp occidental  les choses ne vont que très rarement ces temps-ci dans le sens souhaité par les Occidentaux. La junte militaire au pouvoir à Khartoum, laquelle a chassé el-Béchir du pouvoir dans le strict but de bousiller les retrouvailles inter-soudanaises, a finir par commettre son premier grand faux pas, soldé par la mort de 12 manifestants. Ces derniers qui réclamaient le retour du pouvoir civil se sont vus pris pour cible des balles des militaires. Plus au sud, Juba a été adoubé par le Vatican pour qu'il renonce à ses projets communs avec le nord et qu’il ouvre grandes les portes de ses champs pétroliers aux Occidentaux. Là aussi, la réponse sud-soudanaise est loin de satisfaire les Occidentaux. Pire, les divergences s'amplifient de jour en jour entre le soudan sud et le camp occidental. Le gouvernement sud-soudanais dénonce la prolongation d’un an de l’embargo sur les armes contre le Soudan du Sud votée par l’ONU jeudi. Le ministre sud-soudanais de l’Information estime qu’il s’agit d’une mesure contre la paix.

Dans une déclaration, vendredi, Michael Makuei a expliqué qu’en interdisant au gouvernement d’acquérir les armes, certaines puissances voudraient favoriser l’épanouissement des groupes rebelles non-signataires de l’accord de paix de septembre 2018 entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.

Parmi les groupes rebelles non-signataires se trouvent la milice de l’ex-général sud-soudanais Thomas Cirillo Swaka d’une part et celle dirigée par l’ancien chef d’état-major de l’armée, Paul Malong d’autre part.

L'occident espère ralentir ainsi le processus de paix au Soudan du Sud quitte à le faire prolonger de nouveau dans le chaos. Autant il veut le calme pour le Soudan, autant il cherche le chaos pour le Soudan sud. C'est ainsi que les retrouvailles seront bousillés, que le flux du pétrole sera interrompu du sud vers le nord, que la guerre reprendra et que les armes seront vendus. La formation d’un gouvernement transitoire d’union nationale avait été programmée pour le 12 mai. Mais elle a été repoussée de six mois afin de permettre de procéder au cantonnement des combattants et à leur intégration dans une armée unifiée, conformément aux prescriptions de l’accord. En partie à la faveur des manigances et des méfaits des parties qui ont provoqué le démembrement du grand Soudan. Mais rien, ne dit que ces parties auront gain cause ; surtout que Juba ne donne pas l'impression de se laisser piéger.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV