Au cours des opérations ayant conduit à la libération de la ville de Kafr Nabudah dans le gouvernorat de Hama, l’armée syrienne a capturé 30 officiers des services de renseignement étrangers, dont plusieurs israéliens. Israël saura-t-il désormais user et abuser de ses frappes contre le territoire syrien? Selon des experts, la donne risque radicalement de changer si le gouvernement syrien se met à vouloir utiliser le sort de ces officiers comme une monnaie d'échange.
Mais comment cela s'est-il produit?
« Suite à l’encerclement de la ville de Kafr Nabudah dans le gouvernorat de Hama dans le nord-ouest de la Syrie par l’armée syrienne, une cellule constituée d’officiers de services de renseignement étrangers pilotait les opérations des groupes terroristes pour empêcher l’armée syrienne de reprendre le contrôle de la ville », a déclaré le brigadier général Ali Maqsoud, analyste militaire et politique, interviewé par Sputnik.
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« Une fois les combats lancés, les forces syriennes ont procédé habillement à une marche arrière tactique permettant ainsi de mieux prendre la possession du terrain et d’y encercler les terroristes ainsi que les officiers des services de renseignement turcs et israéliens qui les soutenaient », a-t-il poursuivi.
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« Les terroristes ont lancé des attaques d’envergure pour briser le siège, mais ces attaques ont été, toutes, neutralisées par l'armée syrienne qui a fini par arrêter les officiers des services de renseignement étrangers », a-t-il précisé.
Pour l’expert, la capture par l'armée syrienne de 30 officiers étrangers constitue un "acquis majeur" pour Damas, lui permettant de s'en servir pour renforcer sa position et imposer ses conditions lors des prochaines négociations d'autant plus que des tentatives sont, actuellement, en cours pour mettre en scène le scénario d'une attaque chimique et en attribuer la responsabilité au gouvernement syrien.
Maqsoud estime que la Syrie pourra ainsi forcer la Turquie à respecter ses engagements dans le cadre de l’accord de Sotchi, mais aussi les Occidentaux à retirer leurs ressortissants terroristes de Syrie et à les juger dans leurs propres pays. Quant à Israël, ce sera désormais difficile pour lui de lancer des frappes aveugles contre le territoire syrien sans avoir s'en souvenir de ses officiers détenus par l'armée syrienne.