La chaîne d’information qatarie Al-Jazeera, se référant à des sources locales, a annoncé que la coalition d’agression saoudienne avait mené le jeudi 16 mai deux frappes aériennes contre les positions de l’armée yéménite dans le nord-est de la ville de Hudaydah.
Après deux ans de suspension des négociations, le gouvernement de salut national yéménite et une délégation issue du gouvernement démissionnaire du Yémen ont finalement lancé à la mi-décembre 2018 à Stockholm en Suède des pourparlers sur la paix. Selon les termes de cet accord, les deux camps devaient quitter Hudaydah pour que ce port soit à l’abri des attaques et que le terrain soit rendu propice à la poursuite des négociations, permettant ainsi de mettre fin à quatre années de guerre dans ce pays de la péninsule arabique.
Mais cet accord n’a pas vu le jour en raison de la violation permanente du cessez-le-feu à Hudaydah par la coalition saoudienne. Ansarallah a finalement retiré unilatéralement cette semaine ses forces de Hudaydah.
Sur le même volet, le journal britannique The Guardian a fait part aujourd’hui de l’effondrement de l’accord sur le cessez-le-feu à Hudaydah.
S’adressant au Conseil de sécurité des Nations unies à New York, l’envoyé spécial des Nations unies au Yémen, Martin Griffiths, a averti que l’intensification alarmante des affrontements pourrait anéantir les progrès réalisés à Hudaydah alors que d’autres responsables de l’ONU avaient mis en garde contre une épidémie de choléra à venir lors de la saison des pluies.
La tension s’est accrue deux jours après les frappes au drone lancées par des combattants d’Ansarallah contre des installations pétrolières saoudiennes.
Par ailleurs, au moins 60 personnes ont été tuées ou blessées jeudi dans des raids aériens des avions de chasse de la coalition d’agression saoudienne ayant visé des zones résidentielles à Sanaa, capitale yéménite.
Au moins six personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans les bombardements des avions de la coalition, qui ont largué leurs bombes sur les zones résidentielles de la capitale.
« La coalition a mené 11 frappes aériennes contre Sanaa », a rapporté la chaîne de télévision yéménite Al-Masirah.
Selon le ministre yéménite de la Santé, six civils, dont quatre enfants, ont été tués et 52 autres blessés, dont deux femmes russes travaillant dans le secteur de la santé.
La plupart des blessés se trouvent dans un état critique.
Selon un témoin oculaire, les raids aériens ont commencé vers 8 h (5 h GMT).
Le nombre de victimes risque de s’alourdir en raison de la pénurie de médicaments et d’équipements médicaux, dont l’origine se trouve dans un blocus qui dure depuis plus de 50 mois.
Le ministère yéménite de la Santé a condamné dans les termes les plus vifs ce crime commis par la coalition saoudo-émiratie, qui bénéficie du soutien flagrant des États-Unis et du Royaume-Uni. Selon cette instance yéménite, les agresseurs saoudiens et émiratis massacrent les citoyens yéménites sans défense au su et au vu de l’ONU et des organismes affiliés à cette organisation internationale.
« Contrairement aux allégations de la coalition d’agression saoudienne, qui prétend avoir ciblé une zone militaire consacrée à la fabrication de drones, il s’agissait d’une zone résidentielle peuplée. Nous appelons les Nations unies et toutes les instances internationales à se rendre sur place pour ouvrir une enquête sur ce crime et dévoiler la vérité au monde entier », a déclaré le ministère yéménite de la Santé.
La chaîne d’information saoudienne Al-Arabiya a reconnu dans un rapport que les zones résidentielles les plus densément peuplées au centre de Sanaa ont été bombardées à l’aveuglette et que de nombreuses maisons ont été rasées.