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En Libye, la France joue un double jeu

L’armée algérienne fait face à une offensive qui ne dit pas son nom.

Les analyses de la rédaction :

  • Libye : Haftar s’enlise ? 

Le 4 avril 2019, le maréchal Haftar a lancé une offensive sur Tripoli dans le but s’emparer des terminaux pétroliers de cette ville.

Aujourd’hui la guerre continue en Libye. Le maréchal Khalifa Haftar semble avoir perdu le sens de la mesure, sinon comment comprendre la raison pour laquelle il a ordonné à ses milices, connues sous le nom d’« Armée nationale libyenne » ou « ANL », de poursuivre leur offensive sur la Tripolitaine durant le mois musulman sacré du ramadan.

Soutenu par l’Arabie Saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, les États-Unis d’Amérique et la France, Khalifa Haftar tente depuis quelques semaines de prendre d’assaut la capitale Tripoli, où siège le Gouvernement d’entente nationale du Premier ministre Fayaz al-Serraj, le seul reconnu internationalement. Ce dernier bénéficie du soutien ou de l’appui de l’Algérie, de l’Italie, du Qatar, de la Tunisie et de la Turquie.

Les forces de Haftar bombardent depuis des jours des zones peuplées de civils à Tripoli avec des avions de combat locaux, mais également avec des appareils loués qui sont pilotés par des mercenaires issus de certains pays d’Amérique du Sud et d’Europe de l’Est. Des drones d’attaque émiratis et des avions de combat français et égyptiens offrent sporadiquement une couverture aérienne aux forces de Haftar.

Les forces de Haftar viennent d’annoncer avoir bombardé et détruit le quartier général des forces du Gouvernement d’entente nationale à Tripoli et Haftar lui-même vient de déclarer que le mois sacré du ramadan est le mois de la guerre sainte et sur ce fond, il se permet de continuer son offensive même durant le mois sacré. Et dire que certains esprits simples voient toujours à travers Haftar un nouveau Kadhafi capable d’écarter de Tripoli les Frères musulmans, si largement impliqués dans des mouvances terroristes. 

  • La Tunisie dans la nasse du FMI ?

La Tunisie demande de nouveau l’aval du Parlement pour l’émission d’un eurobond de 800 millions de dollars après le récent rejet de cette opération par la commission parlementaire des finances, a rapporté l’agence de presse officielle tunisienne TAP, le 7 mai. Mais pourquoi cet eurobond ? 

Alors que la Tunisie cherche à réduire son déficit budgétaire à 3,9 % l’année prochaine contre 4,9 % pour 2018, le pays vient d’annoncer une hausse du service de sa dette pour 2019. Sous assistance particulièrement intéressée du FMI dans le cadre du programme de mécanismes élargis de crédit (MEDC), la Tunisie s’est endettée à hauteur de 1,5 milliard de dollars auprès de l’institution de Bretton Woods et espère s’endetter davantage pour atteindre le niveau de 2,9 milliards de dollars comme convenu. Le pays est appelé à contenir sa dette et à réduire son inflation. La Tunisie, dont la dette publique a atteint 74 % du PIB, a besoin de mobiliser 2,5 milliards de dollars de financements extérieurs en 2019.

  • Algérie : le danger est-il mal perçu ?

Pendant que l’actualité en Algérie est braquée sur le mouvement de protestation, à des centaines et des milliers de kilomètres, des militaires algériens continuent à être la cible des tentatives de déstabilisation. Les soldats algériens font face à un mouvement de troupes latent et constant qui ne dit pas son nom. Ils ont découvert à Tébessa, avant de les détruire, pas moins de 16 casemates construites par des terroristes. À Tamanrasset, il ne se passe pas un seul jour sans que les forces militaires ne découvrent des caches d’armes et de munitions, ou que des terroristes se rendent ou soient arrêtés. À Adrar, Tindouf, Ouargla, El Oued, dans toutes ces wilayas frontalières, les mêmes découvertes et les mêmes prises sont enregistrées régulièrement. La lutte contre le terrorisme version occidentale bat de l’aile au Sahel le long des frontières algériennes. Avec deux positions plus importantes que les autres, qui sont celles qui séparent le sol algérien du Mali et de la Libye. Des zones de conflits où l’insécurité le dispute au grand banditisme, aux armes, à la drogue et même aux chercheurs d’or, et qui, à la faveur des parties qu’on connaît, sont transformés en zones de non-droit. Mais pas seulement, puisque les caches d’armes et les casemates découvertes par l’ANP, ne laissent aucun doute sur les projets des terroristes à l’intérieur même de l’Algérie. Les Algériens en sont-ils conscients ? Emportée par la passion révolutionnaire, la société civile a l’air de sous-estimer le danger qui frappe aux frontières algériennes. Si au Mali, le terrorisme s’est renforcé à la faveur de l’intervention militaire française, en Libye c’est carrément une guerre par procuration que se livrent les grandes puissances.. Trump encourage Haftar, la France cache son jeu, BHL reste discret, mais tout ce beau monde pousse les Libyens à s’entre-tuer. Après Salamé, al-Serraj est depuis hier en tournée en Occident pour tenter d’éteindre l’incendie. Si la situation se dégrade davantage et que Tripoli tombe, le contrecoup pour les pays voisins est inévitable. Pendant ce temps-là, les Algériens continuent à battre le pavé et à réclamer la tête des responsables du régime déchu tous les vendredis, pour le plus grand bonheur des médias occidentaux.

  • Algérie la bataille de l’ombre ? 

Pendant que les Algériens sont déchirés par des querelles post-révolutionnaires, La France et les USA se livrent une bataille féroce pour le pétrole algérien. En Algérie comme dans trois autres pays africains, l’entreprise pétrolière Anadarko est proposée à la vente, et ce, par l’intermédiaire des géants pétroliers Total pour les Français et Chevron pour les Américains.

Cette information, rapportée par l’agence britannique Reuters, révèle que l’entreprise française Total a annoncé, le dimanche 5 mai, la signature d’un accord avec l’américain Occidental Petroleum en vue du rachat pour un montant de 8,8 milliards de dollars des actifs pétroliers et gaziers africains du groupe Anadarko, au cas où l’offre d’Occidental Petroleum sur ce dernier serait couronnée de succès. L’entreprise Anadarko est également convoitée par un autre géant américain, Chevron, qui a fait une offre financière, même si elle n’est pas aussi importante que celle formulée par Occidental Petroleum, soit 33 milliards de dollars contre 38 milliards de dollars. Si Occidental Petroleum s’offre Anadarko, c’est Total qui va acquérir les actifs d’Anadarko en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud pour un montant total de 8,8 milliards de dollars. Il est également à noter que si elle arrive à acquérir ces actifs, l’entreprise française deviendrait la plus grande compagnie présente en Algérie en matière de production, Anadarko produisant le quart du million de barils de pétrole produit quotidiennement par l’Algérie. Dans le cas contraire, c’est l’Américain qui le sera. On comprend mieux maintenant tous ces élans de solidarité exprimés depuis plus d’un mois par l’ambassadeur US à l’endroit du peuple algérien et de ses élans démocratiques. Et surtout ses encouragements à peine implicites pour que le peuple ne quitte pas la rue. À la faveur de cette même querelle pétrolière, on comprend mieux aussi la réserve de la France, ex-puissance colonialiste, qui vient toutefois d’être brisée par l’ex-vendeur d’armes français Le Drian. Interrogé il y a deux jours, l’actuel chef de la diplomatie le disait : la France « appliquera trois principes » face à l’Algérie post-Bouteflika. « Premièrement, l’Algérie est un pays souverain, et c’est au peuple algérien, et à lui seul, qu’il revient de choisir ses dirigeants et son avenir », a-t-il expliqué. « Deuxièmement, l’Algérie est un pays ami auquel nous rattachent des liens multiples. Ce qui s’y passe a évidemment, nous le constatons, des conséquences directes et un fort retentissement en France », a-t-il ajouté. « Troisièmement, enfin, l’Algérie est un pays-clé en Afrique et en Méditerranée. C’est pourquoi sa stabilité, sa sécurité et son développement sont tout à fait essentiels », a-t-il souligné, indiquant que « c’est dans cet esprit que la France appréhende cette échéance cruciale en Algérie ». Tout est dit dans ces quelques phrases de Monsieur le ministre.

  • Le Maroc sanctionné par les USA ? 

Il est tout de même extraordinaire de voir à quel point les États-Unis d’Amérique font peu de cas de leurs alliés, une règle qui s’étend sous l’ère Trump à la totalité de la planète. C’est le cas aussi du Maroc qui, suite à la procédure dite de « short supply », devra se soumettre aux diktats économiques de Washington. En effet, la partie américaine a procédé à la publication des dispositions de cette mesure qui vise à réduire de façon drastique les exportations textiles du Maroc vers les États-Unis. Le décret a été émis et communiqué aux douanes américaines. À rappeler que c’est au mois de janvier 2016 que la mesure « Short Supply » a été mise en œuvre. Elle a remplacé le traitement préférentiel sur les règles d’origine dont profitaient les exportations marocaines de textiles. Dans un contexte marqué par un ralentissement du commerce mondial, les exportateurs marocains doivent donc jongler avec les mesures draconiennes des Américains. Et dire que le royaume a activé depuis le 29 avril, et dans le cadre des opérations « Judicious Response » et « Epic Guardian 19 », ses forces sous le commandement US dans le cadre de deux exercices conjugués Dieu sait pour quel motif ! Ces deux opérations militaires ont eu lieu séparément dans plusieurs pays du continent africain, notamment le Ghana, le Malawi, le Cameroun, le Djibouti, le Cap Vert, les Seychelles et le Burkina Faso. C’est la deuxième fois que les deux exercices ont été effectués de façon combinée sur le continent africain.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV