TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   L’INFO EN CONTINU

OPEP : éliminer le pétrole iranien du marché est impossible

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Pour le secrétaire général de l'OPEP, il est impossible d’éliminer le pétrole iranien du marché. (Photo d'illustration)

S’exprimant depuis Téhéran, le secrétaire général de l’OPEP a déclaré qu’il était « impossible » d’éliminer le brut iranien du marché mondial, et ce, alors que les États-Unis intensifient leurs efforts pour réduire à zéro les exportations de brut iranien.

Mohammed Barkindo, secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), s’est confié jeudi en marge de la 24e Exposition internationale du pétrole, du gaz, du raffinage et de la pétrochimie organisée dans la capitale iranienne, Téhéran.

Évoquant les défis auxquels est confronté l’Iran, membre de l’OPEP, suite au durcissement des sanctions pétrolières contre le pays, Barkindo s’est dit convaincu que Téhéran parviendrait à les surmonter grâce à l’expérience acquise au cours de ces dernières années dans la gestion de mesures aussi restrictives.

C’est ce jeudi 2 mai qu’expiraient les dérogations aux sanctions américaines accordées à huit grands clients de brut iranien, à savoir la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, Taiwan, la Turquie, l’Italie et la Grèce.

Dans un communiqué publié le 22 avril, la Maison-Blanche a déclaré que la décision de mettre fin aux exemptions visait à « réduire à zéro les exportations de pétrole iranien », environ un an après le retrait controversé des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement de ses sanctions contre la République islamique.

Les États-Unis ont également déclaré que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) « feraient plus que compenser la pénurie de pétrole » pour s’assurer que les marchés mondiaux ne soient pas perturbés. Les deux membres de l’OPEP sont des alliés proches de Washington et soutiennent fermement la politique hostile du président américain Donald Trump à l’encontre de l’Iran.

Suite à la décision de Washington, les prix du pétrole ont rapidement grimpé à leur plus haut niveau depuis novembre dernier, soulevant des craintes que la levée des dérogations américaines ne nuise au marché mondial du brut. De nombreux observateurs estiment que Riyad et Abou Dhabi exagèrent leur capacité à pallier une pénurie.

Interrogé sur le fait que le brut iranien puisse être exclu du marché, le secrétaire général de l’OPEP a répondu : « Il n’est pas nécessaire de répéter ce qui a déjà été dit. Il est impossible d’éliminer le pétrole iranien du marché. »

« En tant qu’organisation, nous resterons concentrés sur notre objectif, qui est d’éviter une crise énergétique pouvant affecter l’économie mondiale », a déclaré Barkindo.

Il également commenté l’engagement de Riyad et d’Abou Dhabi à combler le manque du pétrole iranien, en soulignant que « l’OPEP prend des décisions collectives et non individuelles ».

Le haut responsable a souligné le rôle influent de l’Iran en tant que membre fondateur de l’OPEP, précisant que les défis auxquels est confronté l’Iran auraient un impact sur l’ensemble de l’organisation des pays exportateurs de brut.

Lire aussi : Les sanctions US nuisibles aux relations indo-américaines

L’OPEP, a ajouté Barkindo, n’est « pas une simple organisation » et ses décisions pourraient affecter l’industrie pétrolière mondiale dans son ensemble.

Il a ajouté que l’OPEP est « déterminée à rester unie » et à « ne pas retomber dans les troubles » qu’elle a connus ces dernières années.

Téhéran a minimisé la portée des tentatives de Washington de porter atteinte à ses revenus pétroliers et a déclaré qu’il disposait encore de nombreux moyens de vendre son pétrole brut, que les États-Unis ne connaissent pas.

Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zangeneh, a déclaré mercredi que la tentative de Washington de réduire à zéro les exportations de pétrole iranien était un « vœu pieux ».

Le ministre a également mis en garde les pays utilisant le pétrole comme une « arme » politique, affirmant qu’une telle approche causerait la division de l’OPEP et déboucherait sur la mort et l’effondrement de l’organisation.

La Chine — le principal client de pétrole iranien — a critiqué la dernière décision de Washington visant le secteur pétrolier iranien et a déclaré que les relations de Pékin avec Téhéran étaient « raisonnables et légitimes, ce qui mérite donc le respect ».

La Turquie a également critiqué les États-Unis pour avoir poussé à remplacer l’Iran par ses propres alliés sur le marché du pétrole.

Lors d'une conférence de presse, le ministre turc des Affaires étrangères  Mevlut Cavusoglu a déclaré que les raffineries turques ne conviennent pas au pétrole d'autres pays, ajoutant que Washington devrait revoir ses décisions en la matière.

La Turquie n'est pas en mesure de diversifier facilement ses importations de pétrole, a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. 

«Nous devons renouveler la technologie de nos raffineries lorsque nous achetons du pétrole de pays tiers. Cela voudrait dire que les raffineries resteraient fermées pendant un certain temps. Ceci, bien sûr, a un coût », a-t-il noté. 

L’Iran est l’un des plus gros fournisseurs de pétrole de la Turquie, qui dépend presque entièrement des importations pour satisfaire ses besoins en énergie.

Les pays de l’OPEP doivent se réunir en juin pour décider de tout changement dans la politique d’approvisionnement.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV