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Les États Unis ont déjà perdu leur guerre contre l'Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une vedette du Corps des gardiens de la Révolution islamique se déplace dans le golfe Persique tandis qu'un pétrolier est visible à l'arrière-plan, le 2 juillet 2012. ©AP

Un renommé analyste politique libanais a déclaré que les États-Unis semaient le chaos et le désordre partout dans le monde via leurs politiques.

Dans un entretien exclusif avec l’agence de presse iranienne IRNA, l’expert et l’analyste politique libanais Nasser Qandil a déclaré, mercredi 24 avril, que la décision de Donald Trump de ne plus prolonger les dérogations accordées aux principaux clients du pétrole iranien contrevenait aux lois internationales selon lesquelles il fallait faire une distinction entre la politique d’une part et la monnaie et la liberté de commerce et d’échange financier de l’autre. « Cette décision des États-Unis contredit le concept du libre-échange auquel Washington prêtait toujours une importance toute particulière depuis le début des années 90. Cette décision de la Maison-Blanche se moque des lois et de la liberté et suggère le fait qu’une partie plus puissante pourrait dominer une partie plus faible même si cela ne plaît pas aux nations et aux États du monde entier. Cela s’appelle la loi de la jungle », a expliqué l’expert libanais. 

Nasser Qandil a ajouté que la toute récente décision de la Maison-Blanche de ne plus prolonger les exemptions sur l’achat du pétrole iranien touchait également des alliés américains comme le Japon, la Corée du Sud, l’Italie et la Grèce. « Ce qui signifie que les États-Unis n’ont aucune pitié même pour leurs alliés », a-t-il ajouté.

 

L’analyste libanais a réaffirmé que les mesures entreprises par les États-Unis à l’encontre de l’Iran étaient en contradiction avec les lois internationales, ce qui constituait un grand scandale pour Washington.

« Beaucoup sont les pays qui s’opposent à la décision des États-Unis contre l’Iran, notamment les pays voisins de la République islamique d’Iran qui entretiennent des relations économiques de longue date avec ce pays tels que la Turquie, le Pakistan, l’Irak et la Chine. En effet, cette décision irrationnelle des États-Unis pourrait rendre inefficaces toutes les sanctions anti-iraniennes car Washington ne sera pas en mesure d’aller plus loin. Il se peut qu’une campagne à l’échelle mondiale se forme pour contrecarrer les mesures américaines et cette campagne pourrait affecter les cours du dollar et du brut et priver les États-Unis de leur monopole sur les secteurs financier et économique du monde ».

Nasser Qandil s’est ensuite attardé sur la prise de position de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis concernant les sanctions visant le pétrole iranien. « Nous comprenons bien la situation du Japon qui pourrait plus tard faire l’objet des pressions de la part des États-Unis mais ce n’est pas le cas de l’Arabie saoudite ou des Émirats arabes unis. Ces deux pays ne sont pas contraints de s’aligner ainsi sur les approches américaines. La réalité est que Riyad et Abou Dhabi proposent leur soutien à Washington, de leur gré et l’encouragent ainsi à violer les lois internationales. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis disent à la Maison-Blanche qu’ils la soutiennent dans ses mesures criminelles. Ces deux pays font partie de l’OPEP aux côtés de l’Iran mais ils collaborent avec les États-Unis au détriment de la République islamique d’Iran. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis savent bel et bien que si l’Iran adopte des mesures de représailles en réaction aux sanctions US, ils seront les premiers à en être touchés. Par exemple, l’Iran pourra décider d’interdire l’exportation du brut et des produits pétrochimiques via le détroit d’Hormuz », a souligné Nasser Qandil.

Et d’ajouter : « Après le grand échec qu’ont subi les Américains en Syrie, ils sont obligés de quitter la région d’autant plus que leur allié israélien n’est pas arrivé à stabiliser sa position au Moyen-Orient. Le Moyen-Orient n’est plus une région où les États-Unis peuvent exercer leur influence. Washington sait qu’il ne peut plus assurer la sécurité et la pérennité d’Israël à moins qu’il opte pour un maximum de pression contre l’Iran. Voilà le dernier moyen de Washington contre l’Iran ! Avant de se retirer de la région, ce qui déclenchera à coup sûr le compte à rebours de l’existence d’Israël, Washington fait de son mieux pour préparer la meilleure situation pour Tel-Aviv ».

 

Nasser Qandil a souligné qu’il fallait attendre la réaction de Téhéran aux sanctions notamment au taux excessif des exportations pétrolières saoudiennes et émiraties destinées à compenser l’absence de l’Iran sur le marché pétrolier. « Il s’agit d’une activité illégale et agressive à l’encontre de l’Iran et Téhéran aura le droit de réagir. Là, c’est un cas d’école et l’Iran ne montrera pas une réaction précipitée mais plutôt bien réfléchie, appuyée par des lois. Légalement parlant, l’Iran est en mesure de surveiller le détroit d’Hormuz et la quantité de pétrole qui passe par cette zone. Il pourra même interdire le transfert des quantités excessives du pétrole par le détroit d’Hormuz car il s’agit d’une mesure illégale ».

L’analyste politique libanais a ensuite prévu des fluctuations sur le marché pétrolier, ajoutant que ce sont les États-Unis qu’il faut tenir pour responsables de tout désordre en la matière.

« Les États-Unis payeront cher pour ce qu’ils ont fait. Ils voulaient tirer des bénéfices de ces mesures anti-iraniennes et en réalité, ils sortent les mains vides de ce conflit », a conclu Nasser Qandil.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV