Il y a quelques jours, un soldat américain se faisait abattre dans le nord de l'Irak.
« Un militaire américain a été tué lors d’une mission dans la province de Ninive en Irak », a affirmé un communiqué de l’opération Inherent Resolve de la coalition dirigée par les États-Unis. Le lendemain, le porte-parole des Unités de mobilisation populaire d’Irak (Hachd al-Chaabi) a réitéré l’impératif de l’expulsion des troupes américaines d’Irak. L'info n'a évidemment pas fait la une des médias mainstream mais elle a eu l'effet escompté : la panique s'est emparée des rangs des militaires US déployés en Irak.
À al-Anbar, l'heure est effectivement à une extrême prudence dans le camp des Américains. En dépit des informations qui se succèdent sur l'extension des bases de campement US, les militaires américains se font bien discrets pour éviter surtout tout face-à-face avec les Hachd. Surtout que le ton des autorités à Bagdad tend de plus en plus à tourner à la mise en garde. Le conseiller à la sécurité nationale d’Irak, également président des Hachd al-Chaabi, Faleh al-Fayad, a fait part d’un grand plan destiné à assurer la sécurité des frontières entre l’Irak et la Syrie, clin d’œil aux Américains qui cherchent la noise à la mise en oeuvre de la route stratégique Iran-Irak-Syrie. En effet, les États-Unis cumulent des projets pour saper cette grande initiative aussi bien à al-Anbar que dans le nord de l'Irak où ils ont évacuent depuis décembre plusieurs de leurs contingents depuis la Syrie voisine.
Mais la présence US dans le nord irakien commence là aussi à être remise gravement en cause. Ali al-Hosseini, le porte-parole des Hachd al-Chaabi a annoncé à l’agence de presse irakienne Al-Maalomah que les agissements des militaires américains à Hawija et dans les autres régions du nord de l’Irak sont complètement injustifiés et que les forces de sécurité et des Hachd sont, elles-mêmes, en mesure de repousser les attaques du groupe terroriste Daech dans ces régions.
Le porte-parole des Hachd a ainsi demandé à Bagdad de donner, aussitôt, l’ordre de l’expulsion des forces US puisque "ces dernières mettent clairement des bâtons dans les roues des forces irakiennes qui, elles, s’efforcent d’avancer dans les mêmes zones en les nettoyant des résidus de Daech".
À al-Anbar, les choses ne vont pas du tout dans le sens souhaité par les États-Unis. La population irakienne largement méfiante face aux Américains a fait le choix des « Hachd » pour assurer sa protection. La multiplication des bases US à travers la province n’a pas non plus servi la cause américaine, toutes les bases étant sous la surveillance sinon le contrôle indirecte de la Résistance irakienne. Même les patrouilles américaines se sont avérées stériles et humiliantes parce que les Hachd ont réussi à les faire rebrousser chemin.
À Hawija, les Hachd ont visiblement adopté la même attitude de défi à l'égard des Américains.
Après avoir collecté des données précises, les forces de la lutte anti-terrorisme ont procédé à une opération spéciale de fouille systématique, région par région, sur l’axe de Hawija dans la banlieue occidentale de Kirkouk où les forces américaines sont bien présentes. À l’issue d’une opération surprise, elles ont réussi à éliminer 16 daechistes dont quatre commandants. Pour les Américains qui tirent les ficelles des daechistes, via leur base K1, cela n'augure rien de bon.
Un dépôt d’armes et de munition a été également, découvert et détruit. Récemment, les daechistes avaient déposé des pièges explosifs dans la région pour contrer l’avancée des militaires irakiens.
À Erbil dans le nord de l’Irak, les daechistes tuent les habitants des villages des montagnes de Qarjugh et pillent leurs biens et avoirs. Au moins 500 terroristes de Daech se trouvent encore dans la province d’Erbil depuis laquelle ils mènent de temps à autres, leurs attaques contre les forces irakiennes dans les provinces de Kirkouk, de Salaheddine et de Ninive.