Deux semaines après le "blacklistage" du CentCom US, le leader de la Révolution islamique et commandant en chef des forces armées, l’ayatollah Ali Khamenei, a nommé le numéro 2 du CGRI à la tête de cette puissante force militaire qui se trouve désormais à la première ligne du front anti-US en Asie de l'Ouest. Hossein Salami est un vieux routier des champs de bataille avec une expérience de combat qui remonte au début de la Révolution islamique quand Saddam s'est attaqué à l'Iran. Ses mandats à la tête du département maritime puis aérospatial du CGRI font de lui un fin connaisseur des combats navals mais aussi des missiles.
Pour de nombreux analystes, le changement à la tête du commandement du CGRI ne peut se comprendre sans le retour sur l'escalade recherchée par les Américains dans leurs relations avec l'Iran. Depuis plus deux semaines les forces militaires US en Irak, en Syrie, dans le golfe persique mais aussi en Asie centrale sont des terroristes pour le CGRI qui répond , par cette mesure, à une décision similaire prise par l'administration US laquelle décision inquiète jusqu'aux plus proches alliés des États-Unis, si tant est que les Américains aient encore des alliés, à l'exception notable d'Israël.
Le nouveau commandant du CGRI est connu pour ses positions fermes face à Israël ou encore aux États-Unis.
Il y a quelques semaines, le général Salami avait affirmé que l'Iran n'hésiterait pas à "faire disparaître Israël" si ce dernier "tentait de déclencher une guerre contre l’Iran" :
« Nous annonçons que si Israël entreprend n'importe quelle démarche pour déclencher une confrontation militaire, cette guerre sera sans nul doute celle qui aboutira à l’élimination d’Israël et à la libération des territoires occupés ».
Dans un discours prononcé en février, juste avant le "blacklistage" du CGRI par les États-Unis, le général Salami avait affirmé aussi que l'Iran « envisageait de briser l’expansionnisme de Washington, de Tel-Aviv et de tous leurs alliés. Nos forces terrestres devraient nettoyer la planète de leur encombrante présence ».
Les analystes consultés par Al-Masdar News affirment que le nouveau commandant du CGRI est "plus dur" et "plus hostile" dans son discours que son prédécesseur, mais il est également considéré comme "plus aguerri".
Quelques heures après la nomination du général Salami, des informations en provenance de Washington font état des agissements bien inquiets des autorités US. Des fuites laissent entendre que le faucon Mike Pompeo aurait affirmé que son pays ne comptait nullement d'entrer en guerre contre l'Iran : selon le site Axios, ces propos auraient été tenus par le secrétaire d'État lors d'une réunion à huis clos avec "quelques opposants iraniens". Pompeo aurait tenté au cours de son discours de se distancer du "groupuscule des Moujaheddin du peuple, milice terroriste sur qui les USA comptent pour renverser la RII. " Si le régime iranien n'est pas renversé par vos pressions que comptent faire les États-Unis? " aurait demandé l'auditoire à Pompeo. La réponse est bien significative. "L'administration Trump est trop prudente dans sa rhétorique face à la RI. Nous nous gardons bien d'employer le mot "changement de régime" et nous n'avons aucune intention d'intervenir militairement en Iran".