La visite du ministre iranien des Affaires étrangères à Damas et l’accueil chaleureux que le président syrien Bachar al-Assad lui a réservé ont prouvé la détermination de Téhéran et de Damas à renforcer leurs liens bilatéraux malgré les pressions des États-Unis.
Le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran a rencontré le président syrien Bachar al-Assad le 16 avril au matin.
Les différentes dimensions des relations bilatérales, les principaux problèmes régionaux, les dernières avancées d’Astana, le processus politique de résolution de la crise en Syrie ainsi que le suivi des accords signés entre les deux pays ont été les principaux sujets traités lors de cette rencontre.
Après avoir rencontré Bachar al-Assad, Zarif s’est également entretenu avec son homologue syrien, Walid al-Mouallem.
Le journal Al-Arabi al-Jadid, qui paraît à Londres, s’est penché à travers un article écrit par Amin al-Assi sur la visite du chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif à Damas, qui a débuté mardi et qui est consacrée aux évolutions politiques du dossier syrien, dont le plus important sera la formation prochaine du comité constitutionnel chargé de rédiger la nouvelle Constitution syrienne. Cette dernière serait la base de toute solution politique à la crise que connaît ce pays arabe.
Cette visite intervient avant la tenue du nouveau round de négociations d’Astana. La prochaine réunion des représentants des pays engagés dans le cadre du processus d’Astana est prévue les 25 et 26 avril. Cette série de pourparlers jouit d’une importance primordiale, car la Russie et la Turquie sont pour la première fois tombées d’accord sur les noms des membres du comité constitutionnel, qui comprend des représentants de l’opposition, de Damas et de la société civile syrienne.
Lire aussi : Syrie : Zarif insiste sur l’urgence qu’il y a à libérer définitivement Idlib
M. Zarif s’est rendu pour la première fois en Syrie depuis l’annonce de sa démission le 25 février. Selon Al-Arabi al-Jadid, journal proche des milieux qataris, cette visite, qui a eu lieu à l’invitation officielle du président syrien, avait pour objectif de consolider les relations avec l’Iran dans tous les domaines.
La question de la formation du comité constitutionnel constituera selon Al-Arabi al-Jadid la priorité absolue de la visite, car Téhéran et Damas insistent sur la modification et la réforme de la Constitution proposée en 2012 mais s’opposent à la rédaction complète d’une autre Constitution. Cette Constitution permettrait à Bachar al-Assad de se représenter aux futures élections présidentielles.
« L’Iran estime qu’Assad garantit ses intérêts politiques, militaires, économiques et culturels. Téhéran a œuvré tout au long de la crise pour les consolider, de sorte que les Iraniens sont devenus un acteur indéniable en Syrie », a ajouté le journal arabe.
Amin al-Assi souligne dans la suite de son article la place centrale de l’Iran sur la scène syrienne qui lui permet de lancer, en dépit des pressions économiques et politiques de Washington et des frappes sporadiques d’Israël, le projet de construction d’une voie terrestre reliant Téhéran aux côtes syriennes via l’Irak.
Le journal arabe décrit les informations faisant état de la construction par l’Iran d’une base navale sur la côte syrienne dans le port de Lattaquié, la plus grande ville côtière du pays, comme faisant partie des efforts déployés par l’Iran pour renforcer sa présence en Syrie, ajoutant que l’Iran avait également repris un projet ferroviaire reliant Téhéran à Damas via l’Irak, projet qui s’était arrêté depuis le début de la guerre en Syrie et qui a pour objectif d’ouvrir de nouvelles routes commerciales et de consolider les liens entre ces trois pays.
La construction de la liaison ferroviaire Iran-Irak-Syrie avait été décidée en 2010 dans le cadre du marché commun régional. La voie ferrée en question permettra des échanges industriels, agricoles et commerciaux en tous genres, multipliant par quatre le commerce entre les trois pays dans les cinq années suivant sa mise en service.