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Éventuelle guerre US contre l’Iran : le bout du tunnel reste sombre

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un missile de la Marine iranienne lancé dans le golfe d'Oman, le 23 février. ©IRNA

De l’avis des experts, une guerre contre l’Iran pourrait parfaitement embraser la région et déboucher sur une guerre d’envergure. Au cours des dernières décennies, les États-Unis ont arbitrairement lancé des guerres contre différents pays. Jusqu'ici, toutes les guerres au Moyen-Orient ayant été déclenchées par les républicains, certains experts pensent que Trump serait tenté effectivement par une autre guerre d'envergure propre à changer littéralement la donne dans un Moyen-Orient où les Américains sont presque partout perdants et où la Chine et surtout la Russie commencent à leur damner le pion. Le couple Bolton-Pompeo étant aux commandes, il y a là effectivement une hypothèse à retenir. Mais l'hypothèse d'une guerre contre l'Iran est-elle plausible? Le blacklistage du CGRI a fait du CentCom US une « cible terroriste » à abattre pour l'Iran et ses alliés. Et Le Pentagone en est bien conscient. Jusqu'où iront les Américains, se demande l'auteur d'un article publié par les services en persan de Sputnik.

Comment Donald Trump, président américain compte-t-il s'y prendre pour déclencher une guerre contre l'Iran, puisque l'on sait que depuis la guerre du Vietnam, les congressistes américains ont voté une loi pour contraindre le président à obtenir une autorisation votée du Congrès pour toute intervention dans des hostilités ? Il s'agit de la loi fédérale sur les pouvoirs de guerre dite « War Powers Resolution ». Votée en 1973, elle dispose notamment que le président doit obtenir une autorisation du Congrès pour engager des troupes à l'étranger pendant plus de soixante jours.

Trump sait par conséquent qu'il lui est interdit par le Congrès de déclencher une intervention militaire au Moyen-Orient contre l'Iran. Il devra miser donc et surtout sur un vote, approuvé en 2001, qui autorise le président américain à procéder à une action militaire pour combattre les terroristes, sans en informer le Congrès. Il semble que Trump ait recouru à ce même prétexte pour placer le nom du Corps des gardiens de la Révolution islamique sur la liste noire, car cette initiative, qu'on le veuille ou pas, constitue une déclaration de guerre et est potentiellement apte à se traduite en acte à tout instant. 

Or, une guerre contre l'Iran ne tardera pas à embraser toute la région. Elle pourrait même déboucher sur une guerre mondiale et infliger des dégâts aux intérêts des États-Unis dans la région. Ses impacts sur une flambée du prix du pétrole sont indéniables et c'est là que le bât blesse. À vrai dire, la population américaine est toujours en prise avec les impacts économiques majeurs qui émanent de deux interventions en Afghanistan et en Irak. Lors de son déplacement à Al-Anbar au mois de décembre, Trump en a même été à reconnaître que son pays avait dépensé 7,5 mille milliards de dollars au Moyen-Orient alors que son administration a du mal à trouver mille milliards de dollars pour ses besoins domestiques.

 

 

Les USA ont une peur bleue du CGRI

C'est sans doute en prenant en compte leurs risques que les États-Unis ont tout de même décidé de se lancer dans une sans précédente escalade contre l'Iran en général et le CGRI en particulier. Alors que Washington a confirmé sa décision de blacklister le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), la question est de savoir si le président Trump pourra oui ou non se prévaloir de l'« Authorization for Use of Military Force Against Terrorists » [AUMF], pour entrer en guerre contre l’Iran sans en demander l’autorisation au Congrès.

Cette question a été posée à Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine, lors d’une audition devant le comité des Affaires étrangères du Sénat, le 10 avril par le sénateur Pand Paul qui venait de l’interroger sur ce sujet. Et il n’a pas souhaité y répondre directement. De nombreux analystes y voient une première marche arrière. « Je préfère laisser cela aux avocats », a dit Pompeo qui, malgré les efforts du sénateur, a réfuté l’idée selon laquelle la décision de mettre les gardiens de la Révolution iraniens sur la liste noire viserait à faciliter, sur le plan juridique, une entrée en guerre avec l’Iran. « Cela n’a pas fait partie du processus de prise de décision. La désignation a été une simple reconnaissance de la réalité », a fait valoir l'intéressé. 

Ces réponses n’ont pas satisfait le sénateur Rand Paul. « Je suis troublé par le fait que l’administration ne puisse pas dire sans ambiguïté qu’elle n’a pas reçu le pouvoir ou l’autorité de la part du Congrès pour faire la guerre à l’Iran », a-t-il dit. « Dans un monde un tant soit peu sain, vous devriez revenir nous demander avant d’aller en Iran », a-t-il ajouté, rappelant que, selon la Constitution des États-Unis, « seul le Congrès peut déclarer la guerre. »

En dépit de son discours incendiaire, Mike Pompeo réalise parfaitement à quoi une confrontation contre le CGRI pourrait exposer les forces US déployées au Moyen-Orient !

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV