Moscou annonce qu’il est difficile d’arriver à une quelconque entente avec Washington et sur la Syrie notamment depuis que Trump a reconnu avec une décontraction un brin artificiel l'annexion du Golan, territoire syrien par les sionistes. Reconnaissance jamais faite jusque-là par autre État du monde alors même que cette annexion date de 1981. Pour bon nombre d'analystes, cette annonce du haut responsable russe qui s'ajoute aux critiques du président russe vendredi contre la décision américaine marque une rupture : au Golan, la Russie de Vladimir Poutine ne soutiendra pas Israël. Pire, elle risque même de ne pas rester indifférente aux efforts que fournira à l'avenir l'armée syrienne pour la libération de cette localité stratégique. Pour la Russie, la carte du "Golan" jouée par les États-Unis efface même toute possibilité du dialogue avec les Américains au moins dans le dossier syrien.
En effet, Alexandre Lavrentiev, l’envoyé spécial de la Russie pour la Syrie a qualifié ce mardi, 9 avril, de difficile, l’accès à une entente ou à un accord sur la question syrienne avec Washington.
À une question portant sur les impacts de la décision des États-Unis de reconnaître l’annexion par Israël des hauteurs du Golan, Alexandre Lavrentiev a répondu :
« Suite à la décision du gouvernement américain sur les hauteurs du Golan ayant provoqué l’ire de la communauté internationale, il est difficile de négocier avec les États-Unis et de parvenir à un accord avec ce pays. Comment interprètent-ils le concept d'intégrité territoriale de la Syrie? ».
Il a ajouté que le gouvernement américain aurait déjà fait part de son engagement envers l'intégrité territoriale syrienne.
Plus loin dans ses propos Alexandre Lavrentiev a déclaré : «La décision américaine ne change pas la vérité sur l’identité syrienne du plateau du Golan. La reconnaissance unilatérale par un pays ne changera rien en la matière puisqu’il revient au droit international d’en décider ».
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Opération terrestre contre les terroristes à Idlib ?
Ce responsable russe n’a pas également exclu le lancement d’une opération terrestre contre les terroristes dans la province d’Idlib, signe que la récente visite du président turc à Moscou n'a pas suffi à écarter totalement l'option militaire à Idlib.
« Mais cela ne profitera à aucune partie car l’on ne pourra pas résoudre cette affaire par des moyens pacifiques », a-t-il averti. Et de conclure :
«Pour autant, on ne pourra parvenir à aucun accord sur le cessez-le-feu avec les terroristes. À Idlib, la situation est toujours très compliquée car environ 30 000 terroristes sont stationnés sur la province ».