La Cisjordanie est au cœur d'un mouvement qui ira balayer Israël dans sa totalité. En effet comme le disait le président de l'entité sioniste, la vraie guerre ce n'est peut-être pas ni le front sud ni même le front nord ; la vraie, c'est en Cisjordanie où les colons ne sentent vraiment plus en sécurité. La Cisjordanie, reconvertie à la lutte armée contre l'Occupant, fait désormais fuir les « militaires israéliens » de sorte que pour ces centaines d'arrestations de palestiniens par semaine ou encore pour ces heurts contre une population totalement en révolte, Israël a été amené à déployer des snipers et des forces d'élite. D'Ofra à Salfit, le régime de Tel-Aviv assiste, impuissant, à l'émergence d'une Résistance cisjordanienne qui agit en toute synergie avec Gaza. Plutôt que de se laisser berner par les racontars du PM sortant ou son chef d'état-major, les « colons » scrutent la situation sur le terrain et en veut à des autorités qui « ne cessent de mentir ». Et bien faisant partie de l'électorat de droite, il est donc normal que Netanyahu tente une offensive électoraliste en leur direction. À trois jours des législatives de mardi, le Premier ministre sortant, dans un fort mauvais état, Netanyahu dit vouloir annexer la Cisjordanie et en chasser les Palestiniens? Mais Israël en est-il réellement capable?
Netanyahu a déclaré donc samedi prévoir l'annexion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée s'il est réélu. Dans un entretien sur la chaîne de télévision israélienne 12, M. Netanyahu a été interrogé sur le point de savoir s'il avait le projet d'annexer des colonies en Cisjordanie. Il a répondu que c'était bien son intention.
« J'appliquerai la souveraineté (israélienne) sans faire de distinction entre les (plus grands) blocs de colonies et les colonies isolées », a-t-il déclaré, cité par l’AFP.
Certains des partis que Netanyahu a dit vouloir inclure dans un gouvernement de coalition s’il remporte les élections du 9 avril se sont prononcés pour l’annexion de certaines parties de la Cisjordanie. Ce dernier est en concurrence avec ces partis pour obtenir les suffrages des électeurs favorables aux colons.
400 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie tandis que 200 000 autres habitent à Qods-Est, ce qui est illégal au regard du droit international.
À la suite des accords d’Oslo et de l’Accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, Israël en administre une seule partie, la zone C, la zone B étant administrée conjointement par Israël et l’Autorité autonome palestinienne, la zone A étant entièrement sous contrôle palestinien.
Pour les analystes politiques, l'occupation de la Cisjordanie ne pourra avoir lieu à moins qu'Israël prenne le risque de déclencher une vague sans précédent d'attaques anti-israéliennes au cœur même des colonies. Et ce ne sera plus une intifada des pierres qui attend les israéliens. Le 25 mars, et après plusieurs raids israéliens contre Gaza, quelques dix colonies du nord de Tel-Aviv ont été pris pour cible des missiles palestiniens tirés depuis Gaza. Il s'agissait des missiles de haute précision qui ont visé droit les maisons des colons. Ajoutez à cela des attaques anti-israéliens des palestiniens qui surgiraient de partout. C'est à cette perspective que les colons devront penser s'ils veulent voter Netanyahu, fait remarquer l'analyste des questions internationale, Hadi Mohamadi.
Le 10 février, la chaine I24news publiait un sondage qui montrait qu’en cas d’alliance entre Benny Gantz, Yaïr Lapid et Gabi Ashkenazi, ces derniers arriveraient en tête avec 42% d’intention de vote contre 35% pour le Likoud, parti de Netanyahou. Plus gênant pour l’actuel premier ministre israélien, un sondage de Times of Israël met en avant deux choses. Premièrement que le parti des trois anciens chefs de Tsahal, Kakhol Lavan, est en tête avec 23% des intentions de vote. Mais surtout à la question « Après 10 ans au pouvoir, pensez-vous qu’il est temps de remplacer Benjamin Netanyahou au poste de Premier ministre ? » 53 % des sondés ont répondu « Oui il est temps de changer » et seulement 19 % ont répondu « Non, je suis content de la façon dont il dirige le pays ».