Intervention militaire, occupation et maintenant tentatives d’espionnage ; et pourtant, le bilan des forces américaines en Irak est un véritable constat d’échec. Alors que l’alliance Fatah et la fraction Saeron ont collecté plus de 70 signatures au sein du Parlement irakien afin de soumettre au vote un projet de loi réclamant l’expulsion des militaires américains d’Irak, les forces US tentent aujourd’hui de recruter des « espions » parmi les résidus de Daech dans la province d’al-Anbar. De ceux parmi les habitants locaux des zones tribales d’al-Anbar ayant eu auparavant des liens avec Daech, les forces américaines veulent faire à l’heure actuelle des « agents secrets » pour espionner les Hachd al-Chaabi.
Certaines sources irakiennes disent que les États-Unis ont menacé les cheikhs des tribus de la province occidentale irakienne d’al-Anbar d’être arrêtés s’ils ne collaborent pas avec eux.
Un haut responsable local de la province d’al-Anbar en Irak a révélé ce vendredi 29 mars que les forces américaines avaient commencé à recruter des espions parmi les éléments locaux ayant eu auparavant des liens avec Daech.
Citant ce responsable sous le sceau de l’anonymat, le site d’information Al-Maalomah a écrit : « Les militaires américains recrutent de nouveaux éléments en vue d’espionner certains commandants des Hachd al-Chaabi dans la province d’al-Anbar et de collecter des renseignements sur l’emplacement de leurs QG. »
Il ne s’agit pas de la seule action américaine contre les Hachd al-Chaabi dans l’ouest de l’Irak, près de la frontière avec la Syrie. Auparavant, Raad al-Kaabi, un expert des questions sécuritaires, avait fait part des tentatives des États-Unis et de certains chefs tribaux et dirigeants politiques de confession sunnite d’expulser les combattants des Hachd al-Chaabi de l’ouest de l’Irak.
Dans un communiqué, le commandant des Hachd al-Chaabi dans la province d’al-Anbar dans l’Ouest irakien, Qassem Mosleh, avait annoncé le 16 janvier que les Unités de mobilisation populaire avaient fait échouer le plan des « forces américaines aux allures suspicieuses » qui cherchaient à collecter des informations sur les forces irakiennes à la frontière avec la Syrie. « Ces mesures des forces américaines constituent un cas flagrant d’atteinte à la souveraineté irakienne », ajoutait le communiqué.
Mi-février, une source bien informée en Irak avait laissé entendre que les États-Unis avaient réuni des chefs tribaux des provinces irakiennes de Ninive, d’al-Anbar et de Salaheddine sur la base US d’Ain al-Assad, en vue de former une sorte de milice armée contre les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi).