Après la deuxième concession faite par Trump aux Israéliens dans le sens du « Deal du siècle » et au détriment de la Syrie et ses voisins, les autorités libanaises sont convaincues que le mutisme devant les ambitions du duo USA/Israël dans la région n’a plus de limite et ne peut s'arrêter. Depuis Moscou où il se trouve en visite officielle, le président libanais a averti mercredi son homologue américain de toute tentative de bradage contre les territoires occupés libanais par Israël.
Alors même qu'il rencontrait Vladimir Poutine, Michel Aoun a ordonné à un juge libanais de procéder à des levés topographiques des territoires occupés par Israël au sud du Liban que sont les fermes de Chabaa, Kfarchouba, Hanine, Ideise et Blida.
Il s'agit de villages à proximité de Hasbaya, Rachaya al-Foukhar et Khiyam qui sont sous occupation israélienne depuis 1981, à l’instar des hauteurs du Golan syrien occupées depuis 1967. " Au Liban on ne s'attendra pas à ce que les États-Unis reconnaissent l'occupation israélienne. L'État libanais et ses forces armées et surtout le Hezbollah ne resteront pas les bras croisés à voir Israël dresser des colonies sur les territoires occupés. Ce sera la voie des armes qui mettra dehors le régime israélien, souligne l'auteur qui affirme qu'il ne semble y avoir aucune volonté internationale de mettre un terme au maximalisme du tandem USA/Israël au Moyen -Orient.
"Au Liban le président Aoun a qualifié de jour noir le jour où les USA ont reconnu l'occupation israélienne au Golan. Ce fut un message très clair et bien significatif. Beyrouth compte sur Moscou pour repousser Israël au cas d'une tentative d'expropriation. La visite du président libanais à Moscou laisse présager en effet un réchauffement des liens entre la Russie et le Liban. Le Liban est déterminé à répondre sur le terrain a Israël, une réponse militaire. Les contrats militaires que le Liban est prêt désormais à signer avec la Russie et ce, sans aucun égard aux réticences américaines prennent tout leur sens dans ce contexte. Lors de ses entretiens avec son homologue russe, Vladimir Poutine, le président libanais a rejeté les pressions que les USA exercent sur son pays pour qu'il renonce à l'une de ses composantes qu'est le Hezbollah. Aoun a dit clairement que le Liban est même prêt a récupérer ses territoires occupés par Israël, dans le cas où Trump aurait l’intention de répéter le scénario du Golan au Liban. L'avertissement de Aoun n'est pas à prendre à la légère", estiment les analystes qui relèvent que la guerre pour la libération du Golan commencerait peut-être dans les fermes de Chebaa.