La Russie considère la décision de Washington d’empêcher la vente du système antiaérien S-400 à la Turquie comme un signe de faiblesse en matière de vente d’armements. Car outre la Turquie, des alliés arabes de Washington tendent désormais à se procurer des armements russes ou chinois.
Vladimir Yermakov, directeur du département de la non-prolifération et du contrôle des armements au ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré, dans une interview à l’agence Ria Novosti, que le contrat de la vente du système antiaérien S-400 à la Turquie sera exécuté avant la fin de 2019.
« Nous sommes conscients des pressions que les États-Unis exercent sur Ankara dans ce domaine, c’est un signe de leur faiblesse en matière de vente d’armements », a-t-il ajouté en faisant allusion aux menaces de sanctions contre Ankara par le département d’État américain en cas de finalisation du contrat des S-400 avec la Russie.
Par ailleurs, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que son pays ne se passerait jamais de son contrat d'achat de S-400 avec la Russie et qu’Ankara entamerait aussi des négociations avec Moscou pour l'achat des systèmes S-500.
Ces propos du président Erdogan interviennent après ceux du porte-parole du département américain de la Défense qui avait menacé la Turquie de sanctions et de « conséquences désagréables » suite à l’achat des systèmes russes S-300.
La Turquie est un allié de l’OTAN. Washington estime que l’intégration du système S-400 à la défense anti-aérienne de l’Alliance atlantique pourrait permettre aux Russes de détecter les données classifiées des chasseurs utilisés par les pays membres.