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Assad à Téhéran : des régimes arabes s’activent

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président syrien Bachar al-Assad le lundi 25 février 2019 à Téhéran. ©leader.ir

« La visite de Bachar al-Assad à Téhéran a affaibli les hypothèses selon lesquelles la Syrie prendrait ses distances avec l’Iran », a écrit le journal américain Washington Post, faisant allusion aux différends qui divisent les pays arabes au sujet de la normalisation avec Damas.

Dans son numéro du lundi 4 février, le journal Washington Post écrit que sur fond de différends au sujet de la reprise des relations diplomatiques avec la Syrie, la Ligue arabe devrait débattre, lors de sa réunion ce mois-ci, des questions liées au retour de la Syrie au sein de cette instance.

« Alors que les États-Unis insistent sur leur “politique de pression” sur le gouvernement syrien afin de maintenir Damas dans “l’isolement”, la Russie incite les pays arabes à renforcer leur interaction avec le gouvernement syrien. »

Sur ce fond, le Washington Post estime probable que l’Arabie saoudite et l’Égypte continuent de s’opposer à un retour de la Syrie à la Ligue arabe, contrairement à l’Irak et à la Tunisie qui salueraient cette idée.

« Les Émirats arabes unis, quant à eux, sont convaincus qu'ils ne participeront pas aux efforts de réconciliation avec la Syrie, tant qu'une solution politique n'aura pas été trouvée », écrit le journal, citant Anwar Gargash, ministre d'État émirati au Conseil national fédéral qui est également le ministre d'État aux Affaires étrangères de son pays.

« Nous sommes toujours convaincus que tout investissement dans la reconstruction en [Syrie] doit être lié au progrès politique », ajoute-t-il.

À noter que les Émirats arabes unis ont rouvert il y a un certain temps leur ambassade à Damas. Le ministre émirati des Affaires étrangères, Anwar Gargash, a alors annoncé qu’il s’agissait d’un effort visant à redynamiser l’influence arabe en Syrie. Il a également prétendu qu’en quittant la Syrie, les Arabes avaient effectivement ouvert la voie à l’influence turco-iranienne.

Dans une interview au Washington Post, Anwar Gargash ajoute :

« Plus aucune influence arabe n'existe désormais à Damas. Zero. Parce qu'en 2011, nous avons coupé tous les ponts et cela a permis aux acteurs régionaux tels que la Turquie et l'Iran d'être les principaux acteurs déterminants. Et voilà que les Arabes n’ont plus rien à dire. »

Le journal relate par la suite les propos d'un expert à l’Institut de Washington pour la politique moyen-orientale, qui dit : « La visite, la semaine dernière à Téhéran, de Bachar al-Assad, une première depuis le début de la guerre en Syrie, affaiblirait l’hypothèse d’après laquelle le gouvernement syrien prendrait ses distances avec l’Iran. »

D’après cet analyste politique, les « étreintes » d’Assad à Téhéran finiront par affaiblir la volonté des États arabes de renouer avec la Syrie ; or, ces derniers faisaient déjà preuve d’hésitations, avant même la visite du président syrien à Téhéran.

Pourtant, le ministre émirati affirme que dans l’optique d’Abou Dhabi, interagir avec Assad serait encore mieux que ne rien faire.

« Il faudrait être trop simple d'esprit pour croire que dès la première semaine, le premier mois ou bien la première année d'ouverture de notre ambassade, nous pourrons prendre la place de l'Iran. Toutefois, Damas doit avoir “quelques ponts arabes” sur lesquels s'appuyer », a-t-il ajouté.

 « Nous ne pensons pas que les EAU pourront, à eux seuls, apporter de changement, mais nous pensons que cela fera partie intégrante d'une décision arabe plus collective sur la Syrie, et nous sommes certains que cela se produira », a encore argué le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, cité par le journal Washington Post.

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Pour rappel, la plupart des pays arabes avaient rompu leurs relations avec la Syrie simultanément avec le déclenchement de la crise en Syrie. En même temps, ils ont commencé à soutenir les terroristes et groupes opposés au gouvernement légitime syrien.

Avec la stabilisation de la souveraineté syrienne, les capitales arabes ont l’une après l’autre commencé ces derniers temps à reprendre progressivement leurs liens avec Damas.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV