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Mission totalement "inaccomplie" pour Netanyahu à Moscou

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les missiles S-300 syrien sont déchargés dans un aéroport militaire en Syrie./Sputnik

Lors de sa rencontre, mercredi 27 février, avec le président russe à Moscou, le Premier ministre israélien a eu beau vouloir aligner le président russe sur son approche anti-iranienne du dossier syrien, mais en vain. Le maître du Kremlin refuse de changer d'un iota sa position sur le rôle efficient de l’Iran en Syrie, affirme l'Associated Press. 

Les médias américains ont interprété, quasiment de la même façon, la rencontre entre Vladimir Poutine et Benjamin Netanyahu à Moscou: malgré l’insistance de Poutine sur la nécessité de préserver la sécurité d'Israël, il a soutenu comme par le passé l’approche de Téhéran envers les évolutions du Moyen-Orient.

« Netanyahu a entamé des pourparlers avec le président Poutine en réaffirmant la ferme détermination d'Israël à bloquer les "efforts d'implantation" de l'Iran en Syrie : « Nous sommes déterminés à contrecarrer les efforts de l'Iran qui appelle à notre destruction et ses tentatives d'implantation militaire en Syrie », a-t-il dit.

Mais ses entretiens avec Poutine l'a-t-il avancé d'un iota dans ses plans? Pas vraiment, répond le journal. 

"Pendant la première moitié de l’an 2018, ajoute l'AP, Netanyahu a tenté d’élargir de plus en plus sa coopération économique et sécuritaire avec la Russie. Il a été d'ailleurs le premier responsable israélien à accompagner le président au défilé militaire sur la place Rouge, à l'occasion du 73e anniversaire de la victoire de l'Union soviétique sur l'Allemagne nazie, à Moscou", note l'agence de presse américaine.

Mais tout a basculé, le 17 septembre 2018, quand quatre avions F-16 de l'armée de l'air israélienne ont mené des frappes près de la ville de Lattaquié, opérant à basse altitude depuis la Méditerranée. Les pilotes israéliens se sont abrités derrière un avion russe Il-20 présent dans la zone, qui s’est retrouvé sous le feu des systèmes de défense aérienne syriens S-200.

"Bien qu'Israël n’ait toujours pas reconnu sa responsabilité dans l’affaire, les autorités russes continuent de pointer du doigt Israël. Dans la foulée, la Russie a livré les missiles antimissile S-300 à la Syrie, peu après que le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konashenkov, a annoncé que l’armée de l’air israélienne était le vrai responsable du crash de l’avion russe Il-20 et la mort de 15 officiers russes.

L'incident a creusé le fossé entre la Russie et Israël. Les responsables israéliens tentent maintenant de compenser leur erreur en annonçant qu'ils ont aucune objection au déploiement des forces russes en Syrie et que leur seul souci reste la présence militaire iranienne en Syrie. Et pourtant la réalité est bien ailleurs. Depuis l'annonce du retrait des troupes américaines de Syrie, Israël sait ne plus avoir aucun autre choix que de composer avec la Russie. Ce n'est donc pas de gaieté de cœur que Netanyahu a décidé de se rendre à Moscou le 27 février pour s'entretiendra avec Poutine, ajoute le texte. 

"La visite de Netanyahu à Moscou a été une première depuis la destruction de l’avion de guerre Il-20 russe. Lors de ses entretiens téléphoniques, Netanyahu a appelé le président Poutine à rejoindre l'axe d'Israël face à l’Iran. Il a tenté de le convaincre en argumentant sur le danger que représentait le déploiement militaire de l’Iran aux frontières entre la Syrie et Israël. Et c'est là que certains analystes ont vu un début de marche arrière israélienne, car jusqu'ici, Netanyahu ne cessait de menacer de frapper "les cibles iraniennes" à travers le sol syrien. Mais à la veille de son départ pour Moscou, il a affirmé que les raids israéliens "viseront à empêcher toute présence militaire iranienne sur les frontières". Le bras de fer semble avoir été remporté par la partie russe dont les S-300 ont fini par faire reculer Israël. En l'absence des États-Unis, Israël ne peut rien contre la Russie. C'est donc en vain que Netanyahu a tenté de convaincre Poutine de revenir sur son soutien à l’Iran et fermer les yeux sur les frappes d'Israël contre le sol syrien. D'autant plus que les sujets de divergences se multiplient entre Moscou et Tel-Aviv, dans le dossier libanais ou encore palestinien, ajoute l'AP. 

Ultime reculade de Netanyahu face à Poutine : au terme de trois heures de discussion, mercredi 27 février, la Russie a fini par imposer à Israël une commission mixte dans le cadre de laquelle les deux parties devraient travailler "au retrait de toutes les forces étrangères de Syrie". Or ce n'est étranger aux yeux de Moscou que les forces qui sont présentent en Syrie sans mandat de Damas. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV