TV
Infos   /   A La Une   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 25 février 2019

Mali: qui a attaqué les officiers européens ?

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

  • Gabon : « fin du différend » opposant l’État à Veolia, le groupe français cède les parts détenues dans la SEEG ;
  • Sénégal : augmentation de 19 564 de tonnes dans les débarquements de la pêche ;

  • Basket : la Côte d'Ivoire arrache le dernier ticket pour le Mondial 2019 ;

  • Burkina Faso : un spectacle géant pour l'ouverture du cinquantenaire du Fespaco.

Les analyses de la rédaction :

Mali :

Le scénario a un air de déjà vu : en effet, il y a moins d’un an, une attaque a frappé, le 29 juin 2018, pour la première fois le quartier général du G5 Sahel à Sévaré, dans le centre du Mali. L'attaque a justifié dans la foulée le déplacement du QG de Sévaré à Bamako avec les impacts qu'un tel transfert à généré dans son sillage : aux assauts terroristes contre le nord que la force d'occupation utilise pour étendre sa présence et son action, se sont ajoutés ce que la presse mainstream qualifie de « tensions intercommunicates ». Ces soi-disant tensions visant à provoquer l'exode des Peuls. L'attaque contre Sévaré produite trois jours après la rencontre entre les dirigeants de cette force et Emmanuel Macron, a marqué donc une étape dans la stratégie de guerre de l'occupant français contre le grand Mali !

Presque au même moment, une attaque similaire visait au Niger les forces spéciales US faisant des morts. Cette attaque a servi d'alibi aux USA pour multiplier ses bases et sa présence au Niger et désormais le Sahel est entre les mains du binôme US-France. 

En visite le 24 février au Mali, le PM français est resté une quinzaine d’heures dans l’immense base française de Gao, une ville de tentes et de préfabriqués dans les sables du Sahel où 2 700 hommes et femmes soldats contribuent à étendre l'occupation du grand Mali. Il a salué les résultats de Barkhane : « C’est donc avec beaucoup de respect et beaucoup d’admiration que je suis venu vous exprimer la gratitude de la Nation française pour la force de votre engagement ». Et le PM d'ajouter : « De nombreux chefs et membres des différents groupes terroristes ont été mis hors de combat. Chaque jour, nos ennemis subissent des pertes importantes, ce qui réduit d’autant leur capacité de nuisance ». « Le combat n’est pas terminé ». La dernière partie de la phrase du PM Édouard Philippe bien enlisée à la maison face aux mouvements protestataires des gilets jaunes est encore plus significative : « Nul ne peut se vanter de se passer des autres, dit très justement un proverbe malien. Nous avons donc besoin de l’engagement de tous. Engagement de la Minusma. Nous avons besoin de l’engagement de la Mission européenne EUTM. Enfin, nous avons besoin du G5 Sahel qui crée une vraie synergie entre les cinq États, en particulier dans les zones frontalières ».

Rien que pour donner raison à M. Philippe, il fallait donc un attentat et au besoin, bien spectaculaire. Celui qui vient de viser le centre des formateurs européens en est un et la force d'occupation française compte en tirer un maximum de profit : car au contraire de ce que M.Philippe laisse entendre en utilisant des proverbes maliens, Philippe et consœur ne nourrissent que haine et mépris à l'égard d'un peuple malien qui a fait subir à la puissance colonialiste l’un des plus humiliants enlisement militaire de toute son histoire. Le Monde dit dans un article que l'année 2019 est une année charnière pour le Mali ; Zoom Afrique le corrige : c'est une année charnière pour la France qui noyée dans les sables maliens et bien dépités par ses paires occidentales, a lancé un appel d'aide à Israël...

Sénégal :

Une base de l’US Army est en construction dans la capitale sénégalaise, et cela, dans l’objectif de relier ces deux bases par une route stratégique.

Le premier tour de l’élection présidentielle sénégalaise se tient ce 24 février. Plus de 6,5 millions de Sénégalais sont appelés aux urnes pour choisir leur prochain président. Une course à la magistrature suprême dans laquelle, Macky Sall, chef de l'État candidat à sa propre succession, a pris une sérieuse longueur d’avance. 

À regarder de plus près la réaction des Américains, celle-ci se cadre bien mal avec le comportement habituel des États-Unis marqué d'ingérence de tout genre. En effet, l’ambassadeur américain à Dakar, Tulinabo Mushingi a annoncé que les USA travailleraient avec celui que le peuple sénégalais aura choisi.

« Nous allons accompagner celui que les Sénégalais auront choisi », a-t-il souligné. Ce qui laisse supposer que Washington n'a rien contre la reconduction du président Sall dans son poste. Pourquoi ? 

Certains experts rappellent qu'en 2016, le Sénégal et les États-Unis ont signé un accord de défense qui stipule « la présence permanente » de militaires américains dans le pays. Le siège de l'Africom se trouve d'ailleurs au Sénégal. Selon des responsables des deux parties cités par l’AFP, l’un des points de cet accord accorde la possibilité aux forces américaines d’accéder par exemple à des zones aéroportuaires ou militaires au Sénégal.

C'est dans le cadre de cet accord sans doute que les États-Unis ont fait état, il y a quelques mois, de leur intention d’accorder 550 millions de dollars au Sénégal, pour disent-ils, l'amélioration de l'accès à l'électricité en zones rurales et l'amélioration du cadre légal et du renforcement de capacités des acteurs. Une emprise américaine sur les ports et les bases militaires ne peut avoir lieu sans l’électricité.

Mais pourquoi le Sénégal ? Et bien, il y a là l’empreinte d'une rivalité US/Chine. Djibouti ayant adhéré le camp de l'Est avec une présence croissante de la Chine sur son territoire, les Américains chercheraient une autre base arrière. 
Une base de l’US Army serait même en construction dans la capitale sénégalaise, l'objectif étant de relier la base sénégalaise à la base djiboutienne, et ce par une route stratégique.

Le Sénégal est l’une des portes d’entrée de l’Occident en Afrique. C’est un pays qui a des liens très importants avec l’Africom. C’est l’aboutissement de la diagonale Djibouti-Dakar qui est l’aboutissement du grand projet militariste américain. C'est la façon américaine de voir les choses et de chercher à contrer l'émergence de l'Eurasie. Reste à savoir à quel point Macky Sall pourrait servir le projet américain. 

Togo/Corée du Nord : 

Alors que depuis 1998, Pyongyang n’avait plus d’ambassade au Togo, Jon Tong Chol a été nommé nouvel ambassadeur nord-coréen au Togo, soulignant son souhait de développer des relations amicales et une coopération active avec le Togo comme elle l’était dans le passé.

Luc Michel géopoliticien, revient sur ce sujet et nous donne plus de précisions sur ce rapprochement diplomatique.

 

 

 

Regardez cette vidéo sur YouTube !

 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV