Avant de s’envoler pour la Chine et le Vietnam, le ministre russe des Affaires étrangères a été interrogé par la chaîne chinoise CCTV sur les dernières déclarations du président turc au sujet de la zone tampon dans le nord-est de la Syrie. Les pays initiateurs du Congrès du dialogue national syrien auront-ils un rôle à jouer dans la supervision de la zone en question ou la Turquie s’en chargera-t-elle toute seule ?
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, n’a pas exclu le déploiement de la police militaire russe à la frontière entre la Syrie et la Turquie lors de la création d’une « zone de sécurité » — sur la base de l’accord d’Adana conclu en 1998 entre les deux pays —, bien qu’aucun projet commun entre la Russie, la Turquie et l’Iran n’ait été envisagé sur le sol syrien.
Aucune mesure militaire n’est prévue pour l’instant, selon le ministre, mais la Russie a l’expérience d’accompagner des ententes en matière de cessez-le-feu avec la création de zones de désescalade par le déploiement de la police militaire russe.
« Une concertation sur le format définitif de cette zone tampon, avec la participation de militaires, est sur le point de s’achever. Elle tiendra compte de la position de Damas et prendra en compte de manière maximale les intérêts de la Turquie », a-t-il indiqué.
La zone tampon que les États-Unis envisagent de créer dans le nord-est de la Syrie devrait être placée sous le contrôle de la Turquie, a déclaré le samedi 23 février le président Recep Tayyip Erdogan à la chaîne CNN Türk. « S’il doit y avoir une zone de sécurité le long de notre frontière, elle doit être sous notre contrôle », a-t-il martelé.
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Selon M. Lavrov, si les groupes kurdes, dont les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliées de la coalition internationale sous commandement américain, sont considérés par Ankara comme des organisations terroristes, cela relève de la position indépendante du gouvernement turc. « Les Turcs ont leurs propres positions, et nous comprenons leurs inquiétudes. Mais il faut distinguer les bons des méchants et identifier les groupes kurdes extrémistes qui représentent vraiment un danger pour la sécurité de la Turquie. Un cessez-le-feu règne dans la majorité des régions syriennes. La seule région préoccupante est Idlib où il faudra distinguer l’opposition armée des groupes terroristes », a-t-il expliqué, avant d’ajouter que les États-Unis continuaient d’œuvrer pour parvenir à un règlement politique du conflit en Syrie sur la base de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies.
« Ils chercheraient à entraver le règlement de la crise pour prendre en main le contrôle des opérations », a-t-il fait savoir.
Avec Sputnik