Alors que les États-Unis multiplient des prétextes pour légaliser une intervention militaire contre un Venezuela riche en ressources pétrolières, l’armée vénézuélienne se prépare à y répondre.
En effet, un hélicoptère d’attaque multirôles Mil Mi-35M de fabrication russe des forces armées vénézuéliennes s’est écrasé le 04 février 2019 près d’Al Pao, au sud de Valencia. Cinq militaires ont été blessés dans ce crash. C'est toujours à Valencia que le ministère de l'Intérieur a annoncé il y a trois jours avoir découvert d'importantes quantités d'armes et de munitions. Les armements avaient été stockés dans un entrepôt à l'aéroport de Valencia.
L’armée vénézuélienne s'apprête donc à toute éventualité : elle vient ainsi de sortir son système de défense antiaérien S-300 déployé dans la base aérienne de Captain Manuel Rios, en tout cas si on en croît les images diffusées par la compagnie israélienne ImageSat International (ISI). Depuis que Tel-Aviv a apporté son soutien à l'opposant Guaido, les drones israéliens ont redoublé d'activité sur les frontières vénézuéliennes.
Vendredi, Juan Guaido, autoproclamé président par intérim du Venezuela, s'est dit prêt, si nécessaire, à autoriser une intervention militaire des États-Unis pour forcer le chef de l'État Nicolas Maduro à quitter le pouvoir.
«Nous ferons tout ce qui est nécessaire. C'est une question évidemment très polémique, mais en faisant usage de notre souveraineté, de l'exercice de nos prérogatives, nous ferons le nécessaire"», a répondu Juan Guaido à la question de l'utilisation des compétences légales qui sont les siennes en tant que président du Parlement et président par intérim pour autoriser une éventuelle intervention militaire. Mais une intervention armée contre le pays est-elle si facile que Guaida le laisse croire?
#Maduro on Pompeo's #Hezbollah claims: "Hezbollah is a legal political party within #Lebanon's [political] life. Hezbollah is primarily a political party, with ministers, deputies and elected officials" (1/3)https://t.co/OuiebMGxYX
— R. Velez (@errevelez90) February 8, 2019
Le 28 janvier, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a effectué une visite d'inspection dans plusieurs bases militaires du pays où il a annoncé le coup d'envoi, prochainement, de manœuvres militaires, qualifiées des plus importantes de l'histoire du pays, dans un contexte de forte tension diplomatique entre Caracas et Washington, ont rapporté lundi des médias locaux. L'armée se tient ainsi prête à toute éventualité. Quant à la Russie, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a déclaré le 7 février, lors d'une conférence de presse, que les États-Unis avaient déjà décidé de recourir à la force contre le Venezuela et que « tout le reste n'est qu'une opération de couverture ».
Des images vidéo diffusées ces derniers jours sur Twitter mettent en scène le débarquement des forces navales US sur la côte colombienne. Leur mission consisterait à épauler l’armée colombienne lors d’un éventuel face-à-face avec l'armée nationale vénézuélienne.
Toujours dans ce registre, les va-t-en-guerre de Washington prétextent une présence de la Résistance libanaise au Venezuela pour justifier une action militaire ou tout au plus une guerre civile. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo avait déclaré le 7 février que « le Hezbollah libanais était actif au Venezuela » et que les États-Unis « avaient l’obligation de réduire ce risque pour l’Amérique ».
Nicolas Maduro n'a pas tardé à réagir à cet argument bien perfide :
«le Hezbollah est un parti politique légal au sein de la vie politique du Liban. Le Hezbollah est avant tout un parti politique composé de ministres, de députés et de représentants élus. Nous n’avons, ni n’avons eu de relations politiques avec le parti politique Hezbollah. De nombreux Libanais vivent au Venezuela. Longue vie à eux et à tous les Syriens et les Palestiniens au Venezuela. Les États-Unis continueront à répandre des mensonges - des mensonges qui tombent à l'eau les uns après les autres. »
Le chef de l’opposition Juan Guaido s’est autoproclamé le mercredi 23 janvier en tant que « président en exercice » du pays et a prêté serment pendant une manifestation à Caracas.
Le président des États-Unis, Donald Trump, a reconnu le 23 janvier dans la soirée Juan Guaido comme président du Venezuela, en menaçant que « toutes les options étaient sur la table », mais qu’aucune n’était pour l’heure en examen. Le président Maduro a dénoncé les États-Unis pour avoir organisé un « coup d’État » contre le Venezuela.