Depuis la capitale égyptienne, Le Caire, le président français a affirmé qu'il entendait maintenir coûte que coûte la présence illégale de ses forces militaires en Syrie via 9 bases dont leur existence a été révélée par des sources turques. À quoi s'exposent ainsi les forces françaises? L’ambassadeur permanent de la Syrie à l’ONU, Bachar Jaafari a affirmé que depuis le début de la guerre contre l'État syrien, Damas n'avait ménagé aucun effort pour s'acquitter de ses obligations humanitaires envers le peuple syrien mais que la présence illégale des forces étrangères avait constamment entravé ces actions.
« Le gouvernement syrien est disposé à renforcer sa coopération avec les Nations unies et ses États membres afin d'améliorer la situation humanitaire et à rendre le terrain propice au retour des déplacés », a-t-il affirmé lors d’une séance tenue ce mercredi 30 janvier par le Conseil de sécurité sur la situation en Syrie. Et de poursuivre : « Tant que le terrorisme, qui fait partie des principales raisons des souffrances du peuple syrien, ne sera pas éradiqué, les résolutions du Conseil de sécurité et ses réunions ou rapports ne peuvent atténuer ce calvaire ».
Jaafari faisait allusion au deux poids deux mesures de certains membres du Conseil de sécurité dont la France qui continue à saper le processus de pacification de la Syrie :
« Les membres du Conseil de sécurité devraient continuer à rester impartiaux et coopérer avec l'État syrien sans prise en compte de considérations politiciennes... Damas s’étonne de l’adoption par l’ONU de rapports sur la situation humanitaire, rapports établis sur base d’informations incorrectes et suspectes, fournies par des soi-disant « sources ouvertes » ou par des médias occidentaux et arabes hostiles à la Syrie », a-t-il fait remarquer.
Plus loin dans ses propos, le diplomate est revenu sur un autre épisode de l'implication française aux côtés des terroristes dans la guerre contre l'État et l'armée syriens : "Des Casques blancs ont exécuté divers scénarios sous l’ordre des services d’espionnage occidentaux concernant le prétendu usage d'armes chimiques en Syrie pour que des membres permanents du Conseil de sécurité lancent des frappes directes contre la Syrie l’un après l’autre".
Sur cette base, Jaafari a déclaré qu’"il était impératif de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie, si on veut mettre fin aux souffrances du peuple de ce pays". " Pour alléger les souffrances des Syriens, il n'existe qu'une seule et unique voie : coopérer avec le gouvernement et le peuple syriens pour combattre les résidus des terroristes de Daech. Et puis, il faut que les protecteurs des groupes terroristes cessent de les soutenir". Cet appel de Jaafari concerne plus particulièrement la France qui s'obstine à maintenir une présence militaire illégale, quitte à rendre service aux velléités guerrières des parties ouvertement hostiles à Damas et à ses alliés. En effet, selon des informations relayées par les sources proches de la Résistance, la France aurait promis à Israël dont le président était de passage mercredi dernier à Paris, soutien logistique et de renseignement dans le cadre des frappes israéliennes contre la Syrie.
S'il est vrai que le chef de la Diplomatie française a pris le soin de démentir publiquement des informations rapportées en début de la semaine par la presse israélienne comme quoi la France aurait donné son aval à la guerre israélienne contre le Liban, il est aussi vrai que sur le terrain, le rapprochement israélo-français est bien trop visible. La rhétorique anti-Résistance de Paris s'est cristallisée vendredi dernier quand Yves Le Drian a menacé l'Iran de sanctions sévères, s'il continue "à produire des missiles et à en envoyer aux groupes armés du Moyen-Orient". Ces propos constituent ni plus ni moins une mise en garde de Paris à l'encontre du Hezbollah et n'augure rien de bon pour l'avenir de la présence militaire française en Syrie.
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Un clash France/Résistance est-il envisageable?
C'est sans doute sur cette base que Bachar Jaafari a exigé le retrait des forces américaines, britanniques, françaises et turques du territoire syrien, soulignant que ces forces "soutiennent le terrorisme".